Voilà un avion dont la fin des opérations marquera sans doute l’histoire de l’aviation. Le dernier Grumman C-2A(R) Greyhound quittera définitivement la première ligne dans le courant de l’année 2024 après cinquante-huit années de bons et loyaux services. Un avion qui sera totalement remplacé par les convertiplanes Bell-Boeing CMV-22B Osprey dont le premier exemplaire doit entrer en service en 2020. Ce vendredi 14 décembre 2018 l’US Navy a formé la première unité chargée de la transformation opérationnelle des futurs équipages sur ces nouveaux aéronefs.
Rappelons que le Grumman C-2 Greyhound a été le premier avion de transport militaire conçu spécifiquement pour la mission connue sous le terme anglais carrier onboard delivery. Sa fonction au milieu des années 1960 était alors de remplacer les C-1 Trader du même avionneur, des avions directement dérivés des S-2 Tracker de lutte anti-sous-marine.
Les avions en service actuellement sont connus sous la désignation de C-2A(R) cette lettre entre parenthèse signifiant Reprocured. Cela signifie qu’ils ont été modernisés en 2010 avec de nouvelles hélices à huit pales et une avionique rénovée.
Pour autant entre 2009 et 2012 l’aéronavale américaine décida d’envoyer à la retraite (bien méritée remarquons-le) ces vieux serviteurs ô combien discrets. Après plusieurs atermoiements c’est finalement le Bell-Boeing CMV-22B Osprey qui est commandé à hauteur de trente-neufs exemplaires, soit exactement le nombre de C-2A(R) encore en service.
L’US Navy remplace donc machine pour machine, un convertiplane en lieu et place d’un avion.
Conscient des difficultés qui existeront pour les pilotes habitués à apponter (par bonne ou mauvaise mer) aux commandes de leurs Greyhound à se transformer sur Osprey la marine américaine a pris les devants. Elle a créé à NAS North Island en Californie le squadron VRM-30 Titans qui aura la charge de mettre en œuvre les premiers convertiplanes livrés mais également de former les futurs équipages et mécaniciens. C’est là que les femmes et les hommes volant habituellement sur C-2A(R) viendront découvrir les joies du vol sous rotor basculant.
Pourtant entre 2020, année d’entrée en service du premier CMV-22B Osprey, et 2024 année donc du retrait du dernier C-2A(R) Greyhound, les deux machines cohabiteront. Mais pas sur les ponts des porte-avions puisque ces derniers utiliseront soit l’un soit l’autre mais jamais les deux à la fois et ce pour de raisons évidentes de facilité d’emploi.
Il est à signaler que même si la nouvelle machine est très attendue certaines voix se sont élevées dans l’aéronavale américaine pour indiquer qu’elle occupera plus de place dans les hangars des bâtiments de guerre que leurs prédécesseurs.
Enfin il faut souligner que lorsque le dernier de ces avions de transport embarqué quittera le service il ne restera alors plus qu’un seul avion conçu par Grumman sur les ponts des porte-avions : le Northrop-Grumman E-2D Hawkeye. Pour mémoire le premier avion de ce constructeur à avoir posé son train d’atterrissage sur un navire américain remonte à 1933 et l’entrée en service du chasseur biplan Grumman FF Fifi. Un avionneur dont l’histoire se confond avec celle de l’aéronavale américaine.
Photos © US Navy.
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4 Responses
Et le problème se posera alors aussi pour le CDG qui utilise de temps à autre des greyhounds
J’ai dû rater l’épisode durant lequel l’aéronavale française utilisait des C-2(R) Greyhound perso. Des avions de ce type ont bien apponté et/ou réalisé des touch-and-go sur le pont du CdG mais de manière très occasionnelles, limite marginales, et toujours pour le compte de l’US Navy.
Bonjour. Des greyhound ont été prêté ou au moins un lors de l’opération harmattan en ljbye.
pas de Greyhound francais, on n’a pas les sous ^^… je faisais reference à la navette de deux Greyhounds U.S entre le sud de la France et le CdG pendant Harmattan. Et probablement d’autres échanges depuis puisque le Greyhound est qualifié.
Leur utilisation avait d’ailleurs pointé une carence coté francais (les hélicos ont leur limites).