Soyons très clair : je donnerais tout pour pouvoir y assister tant cet exercice doit être un énorme kif pour n’importe quel passionné d’aviation militaire contemporaine. Du jeudi 25 octobre au mercredi 7 novembre 2018 inclus le territoire norvégien accueille le plus gros exercice atlantiste depuis la fin de la Guerre Froide, son nom : Trident Juncture 2018. Et afin de montrer sa désapprobation le pouvoir russe a prévu des essais de missile à quelques dizaines de kilomètres au large de là où se tient le volet aéronavale de cette manœuvre. Pour mémoire à aucun moment l’OTAN n’avait tenté il y a quelques semaines d’empêcher l’exercice sino-russe dans le Pacifique.
Le plus important dans cet exercice Trident Juncture 2018 c’est qu’il montre l’excellente santé de l’OTAN. Les chiffres parlent par eux-même.
Vingt-neuf nations membres, plus la Finlande et la Suède y participent. On dénombre près de 50000 femmes et hommes engagés, environ 10000 véhicules terrestres, un peu plus de 250 avions et hélicoptères, et 65 navires de guerre et de soutien. Des observateurs étrangers appartenant à des pays de l’OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) mais venant également d’Algérie, d’Azerbaïdjan, des Émirats Arabes Unis, de Nouvelle-Zélande, et de Serbie sont présents durant toutes les phases de jour comme de nuit y compris à bord d’avions et de navires.
Plus que jamais l’OTAN est entrée dans l’ère de la transparence.
À tel point même qu’elle ne cache même plus ses erreurs. Comme par exemple quand une équipe internationale de journalistes n’a pas pu rejoindre le navire américain USS Mount Whitney, un bâtiment de soutien au commandement. Ou encore quand une des bases servant à recevoir les avions de combat des pays membres n’avait pas les ressources suffisantes en carburant pour les réacteurs des dits aéronefs.
De petits couacs fort heureusement rapidement mis de côté.
Pourtant beaucoup des militaires présents avaient en tête qu’avant même son déclenchement Trident Juncture 2018 avait fait ses premières victimes. Quatre marins français ont été blessés lors du crash d’un hélicoptère sur le pont du bâtiment de projection et de commandement Dixmude. Le navire de la Marine Nationale se rendait dans les eaux norvégiennes.
Mais alors que peut-on voir survoler les eaux et le territoire norvégiens durant cet exercice Trident Juncture 2018 ? En gros à peu près tout ce qu’il y a de mieux (ou presque) dans les pays membres de l’organisation. Pèle-mêle : Aérospatiale AS.350B Écureuil, Aérospatiale SA.330B/F Puma, Agusta-Bell AB-212ASW, Airbus A310 MRTT, Airbus A400M Atlas, BAe Hawk, Bell 412, Bell-Boeing MV-22B Osprey, Boeing C-17A Globemaster III, Boeing C-40A Clipper, Boeing E-3B/D Sentry, Boeing EA-18G Growler, Boeing F/A-18E/F Super Hornet, Boeing KC-135R Stratotanker, Boeing P-8A Poseidon, Boeing Vertol CH-47D/F Chinook, Casa CN-235, Dassault Aviation Mirage 2000C, Eurocopter AS.532UL Cougar, Eurocopter EC.665 Tigre, Eurofighter EF-2000 Typhoon, General Dynamics F-16A/B/C/D Fighting Falcon, Lockheed C-130H Hercules, Lockheed-Martin C-130J/J-30 Super Hercules, Lockheed-Martin F-35A Lightning II, McDonnell Douglas F/A-18C/D et CF-188 Hornet, McDonnell Douglas KC-10A Extender, NH-Industries NH-90 Caïman NFH/TTH, Pilatus PC-6B Turbo Porter, Rockwell B-1B Lancer, Saab JAS 39 Gripen, Sikorsky CH-53E Super Stallion, et Sud Aviation SA.316B Alouette III.
Et encore je suis sûr et certain d’en avoir oublié, vous voudrez bien m’en pardonner.
Par contre côté Armée de l’Air point de Dassault Aviation Rafale, ces avions étant engagés dans les opérations extérieures mais également dans un exercice international dans le Golfe. Les chasseurs omnirôles français n’ont pas encore le don d’ubiquité. Pour la même raison pas de présence d’un Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique ou d’un AWACS tricolore.
Alors pour «riposter» à cet exercice Trident Juncture 2018 le pouvoir russe a fait savoir à l’OTAN et à la presse internationale qu’il comptait réaliser des exercices de tir missile en mer au large de la Norvège. Ou comment montrer qu’on est un mauvais joueur ? Ces tirs missiles doivent se dérouler à cheval entre les eaux russes et internationales. Dans ce dernier cas la zone de tir entre même dans l’espace maritime défini depuis des mois par l’OTAN pour recevoir l’exercice et ses manœuvres aéronavales.
Pour autant selon le secrétaire général de l’organisation atlantiste cela ne change en rien ses projets !
Au final un exercice qui fera certainement date, et ce malgré des débuts un peu chaotiques mais aussi le trouble jeu de la Russie. Pour autant peu de risques de voir des chasseurs Mikoyan MiG 29 ou Sukhoi Su-27 frappés de l’étoile rouge venir titiller la chasse atlantiste. Tout au plus un ou deux «avions de transport» risquent de se perdre aux abords de la Norvège ou de ses eaux, le transpondeur inopinément éteint… après tout c’est de bonne guerre !
Dans quelques jours nous reviendrons vers vous pour tirer les enseignements de cet exercice Trident Juncture 2018 pour l’avenir de la défense européenne et de l’OTAN.
Mais franchement quel beau plateau d’avions et d’hélicoptères !!!
Photos OTAN & Ministère des armées.
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12 Responses
Ni Rafale, ni d’Atlantique 2, ni AWACS : certainement en raison du nombre d’appareils (in)disponibles.
No more comment !!
Sans rire vous êtes sûr chicogoya d’avoir lu l’article car tout cela est écrit dedans. Ou alors est-ce juste pour jouer les haters de bacs à sable ? Mais merci pour cette jolie paraphrase de ma prose.
L’OTAN met le paquet en Norvège certes mais ce type de déploiement doit simuler une réponse rapide des forces de l’OTAN pour répondre et repousser une hypothétique invasion. Mais le problème c’est que cet exercice est prévu de longue date et que les armées participantes ont mis plusieurs mois à se préparer. Que se passera-t’il le jour où une réelle attaque arrivera ? Arriverons-nous à envoyer un contingent important pour le réel combat en 3 jours, 1 semaine, 1 mois ? Quand on voit le taux de disponibilité des équipements des armées françaises, pour ne parler que d’elles, ce sera compliqué.
C’est bien pour cela que ce type d’exercice doit se renouveler le plus possible afin que des automatismes existent entre les pays membres et que le jour où on en aura besoin nos soldats soient disponibles. C’est sûr que si l’OTAN avait su le faire il y a quelques années jamais la Russie n’aurait annexée une partie du territoire souverain de l’Ukraine.
Sauf que l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, et cette dernière n’aurais jamais pris le risque de se frotter aux russes pour l’Ukraine, d’après moi.
N’oubliez pas que si en effet l’Ukraine n’est pas membre de l’organisation atlantiste elle n’en a pas moins des liens forts avec. Après de savoir qui aurait eu le plus à perdre d’une intervention de l’OTAN en Crimée après l’annexion par la Russie, ça nous ne le saurons en effet jamais.
Et justement le crash du caïman a fait que le Dixmude a peine parti a du rentrer en France. Qu’est-il advenu du contingent français et britannique présent à bord ? Même si je sais qu’une autre parti du contingent français a été transporté par un navire de Corsica Linea affrété par l’armée.
Le BPC Dixmude a ensuite rejoint les eaux norvégiennes où il participe actuellement aux opérations amphibies.
« Pour mémoire à aucun moment l’OTAN n’avait tenté il y a quelques semaines d’empêcher l’exercice sino-russe dans le Pacifique », logique l’OTAN, Organisation du traité de l’Atlantique nord, n’a rien à faire dans le Pacifique.
Ne jouez pas sur les mots, vous êtes plus intelligent que cela, vous avez compris le sens de la phrase. À aucun moment l’US Navy ou une marine d’un pays de l’OTAN n’a tenté d’empêcher cet exercice sino-russe. À la grosse différence avec la Russie concernant cet exercice en Norvège.
Je ne joue pas sur les mots le seul pays voisin est le Japon et il a émis ses réserves à cet exercice sino-russe.
Qu’il émette des réserves c’est une chose, et en plus c’est parfaitement légitime mais à aucun moment le Japon n’a tenter d’empêcher ces manœuvres à ses portes.