Quelle mouche a encore piqué Moscou ? Depuis ce dimanche 25 novembre 2018 l’aviation et la marine russe tentent de contrôler tous les accès à la petite mer d’Azov, allant même jusqu’à l’agression physique envers des équipages de navires ukrainiens. Une escalade militaire qui a de facto placé les forces de défense ukrainiennes en alerte maximale faisant craindre un affrontement entre les deux pays déjà en état de guerre larvée depuis l’annexion de la Crimée au début de l’année 2014. Dans le même temps l’OTAN et la diplomatie européenne tentent de jouer l’apaisement.
Tout a commencé donc par l’action conjointe d’une corvette et d’hélicoptères Kamov Ka 226T et Mil Mi-8 des gardes-côtes russes à l’encontre de trois bâtiments de la marine ukrainienne, deux patrouilleurs et un remorqueur de haute mer. Ayant recours à des membres de ses forces spéciales la Russie les a violemment fait arraisonner. Ils ont ensuite été escorté jusqu’à une emprise militaire russe de Crimée.
Plusieurs blessés sont d’ailleurs à déplorer parmi les marins ukrainiens.
La Russie clame haut et fort que les navires en question ont violé son espace maritime et qu’elle a été forcé de réagir de la sorte alors que tout semble démontrer qu’ils étaient dans la zone internationale créée après l’annexion de la Crimée en février-mars 2014.
En fait ils se préparaient à franchir le détroit de Kertch qui relie la mer Noire à la petite mer d’Azov.
Immédiatement après la capture des trois navires ukrainiens des avions de patrouille maritime Ilyushin Il-38 et Tupolev Tu-142 russes ont été aperçu au-dessus de la zone. Il est à noter que si le premier de ces modèles d’avion est fréquemment utilisé par l’aéronavale russe pour contrôler les eaux criméennes le second y est beaucoup plus rare.
Des avions de combat Sukhoi Su-24 et Su-25 ainsi que des hélicoptères de combat Kamov Ka-50 et Ka-52 sont également présents afin d’assurer une maîtrise aérienne du détroit de Kertch.
Ils patrouillent lourdement armés de bombes et missiles air-sol et anti-navire.
Car bien évidemment la Russie craint la réaction de l’Ukraine, et elle semble avoir eu logiquement raison. L’aviation et la marine de ce pays ont également été placé en alerte. Plusieurs ont également rejoint l’oblast de Donetsk et notamment la ville portuaire de Marioupol. Cette dernière se trouve d’ailleurs au bord de la mer d’Azov et permet à l’Ukraine de disposer d’avions de combat au nord du détroit de Kertch.
Parallèlement l’Union Européenne et l’OTAN font marcher à fond leurs réseaux diplomatiques. Berlin, Londres, et Paris ont appelé Moscou et Kiev à la désescalade. Mais dans le même temps les pays membres de l’organisation atlantiste riverains de la mer Noire ont relevé le niveau d’alerte de leurs aviations et forces navales.
Inutile de dire que les yeux du monde entier sont actuellement tournés vers ce détroit et sa petite mer intérieure. Et beaucoup espèrent que Poutine et Porochenko sauront ne pas trop vouloir bander leurs muscles.
La priorité désormais est à la libération des marins ukrainiens retenus en otages par la Russie.
Photo © Keypublishing
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9 Responses
Encore un article anti-russe primaire.
Vous serez assez gentil, enfin si intellectuellement vous en êtes capable, de nous expliquer en quoi cet article est selon vous « anti-russe primaire », car déjà c’est de quoi vous nous avez accusé, mot pour mot après l’article sur le survol du navire belge Godetia. Ou alors faudrait voir Marc Lorré à renouveler un tantinet votre vocabulaire.
D’avance merci 🙂
« Petit » complément : suite à un traité de 2003, la Russie et l’Ukraine se sont mises d’accord pour que les marines (militaires et civiles) des deux pays puissent passer librement le détroit de Kerch. Quoi que dise la Russie aujourd’hui (les eaux territoriales étant un cache misère de ses arguments), elle a clairement enfreint ce traité, en arraisonnant les 3 bateaux ukrainiens et en bloquant le détroit avec un pétrolier. Bon, en même temps, depuis 2014, ça n’est pas le premier et on est habitués…
Je n’ai volontairement pas abordé le cas du traité de 2003 car depuis 2014 et l’annexion russe de la Crimée celui-ci est totalement caduque. 🙂
Et rendre aussi les 3 petits navires aux ukrainiens.
La Russie joue aussi à la guerre économique contre l’Ukraine. Le flambant nouveau pont russe qui a été construit sans l’accord de L’Ukraine ne mesure que 33 mètres au plus haut ce qui empêche desormais les gros navires de passer et de mettre le cap sur le grand port de Marioupol ou Odessa. Les navires qui eux passent sous le pont, doivent demander tout un tas d’autorisation à la Russie. Tout ceci asphyxie économiquement les ports ukrainiens et ces régions que Poutine voudrait reconquérir tel est son objectif à peine caché pour avoir une continuité territoriale entre la Russie, le Donbass et la Crimée.
Pardon je me suis trompé pour Odessa qui n’est pas du tout sur les côtes de la mer d’Azov mais de l’autre côté.
Il faut être prudent aussi, Porochenko est en difficulté pour sa réélection, avec la loi martiale renouvelable instauré il peut reporter le passage aux urnes. Tout cela cache peut-être une manœuvre politique car il était certain que faire passer des navires militaires par ce détroit amènerait automatiquement une réaction russe.
C’est clair que dans cette histoire Porochenko autant que Poutine joue un jeu trouble. Son instauration d’une loi martiale partielle le long du littoral de la mer d’Azov et de la frontière russe n’est pas crédible car elle ne concerne pas toute l’Ukraine. Après n’oubliez pas que le détroit en question est le seul passage maritime afin d’entrer dans cette mer intérieur et de rejoindre la base navale de Marioupol.
D’accord avec vous Arnaud, ce sont des manœuvres pas catholiques, ou plutôt peu orthodoxes!