La compétition pour le remplacement des CF-188 Hornet officiellement lancée

Cette fois les cinq avionneurs en lice vont vraiment pouvoir affûter leurs arguments pour tenter de décrocher la timbale au Canada. Le gouvernement d’Ottawa vient d’officialiser la compétition qui devra permettre de départager Boeing Company, Dassault Aviation, Eurofighter, Lockheed-Martin, et Saab dans la compétition. Le programme, particulièrement conséquent, concerne la fourniture à l’Aviation Royale Canadienne de 88 nouveaux avions de combat. La décision gouvernementale canadienne devrait être connu à la fin du premier semestre 2019.

Pourtant ce chiffre de quatre-vingt-huit avions peut sembler faible quand on sait qu’en 1980 ce sont cent-trente-huit McDonnell Douglas CF-188 Hornet qui furent commandés. Mais entre temps les politiques de rigueur budgétaire sont passées par là, pas uniquement dans l’Union Européenne, mais également en Amérique du nord.
Et évidemment les budgets de la défense n’ont pas été épargnés.

Pour l’heure ce sont les équipes du ministère des services publics et approvisionnement qui localement administrent ce programme d’achat, en partenariat cependant avec le ministère de la défense nationale. Et ces fonctionnaires canadiens ont donc jusqu’à fin juin 2019 pour établir lequel des cinq avions de combat, trois européens et deux américains, sera la future machine de combat de l’Aviation Royale Canadienne.

Et bien entendu aucun avion russe n’est en compétition, les relations entre Moscou et Ottawa étant notoirement réputées assez médiocres. Sans compter que ni Mikoyan ni Sukhoi ne produit d’avion de combat aux normes de l’OTAN.
Les cinq compétiteurs sont donc finalement toujours les mêmes : Boeing F/A-18E/F Super Hornet et Lockheed-Martin F-35A Lightning II côté États-Unis ; et Dassault Aviation Rafale B/C , Eurofighter EF-2000 Typhoon, et Saab JAS-39E/F Gripen côté Union Européenne.

Cependant tous les avions ne sont pas sur le même pied d’égalité. On sait par exemple que le Super Hornet n’est plus dans les favoris depuis qu’en 2016 Boeing Company a fait capoter un marché pour soixante-quinze avions de ligne de facture canadienne auprès de la compagnie aérienne américaine Delta Airlines. Pas sûr que les décisionnaires canadiens aient envie de faire une fleur à l’avionneur de Seattle.
Dans le même ordre d’idée on ne peut pas franchement dire que le Rafale français parte grand favori, le Canada n’ayant jamais volé sur avion de combat français depuis la Première Guerre mondiale. En fait hormis les CC-117 Falcon jamais l’avionneur clodoaldien n’a réussi à s’implanter militaire dans ce grand pays. Pourtant le Rafale serait parfaitement taillé pour lui.

Mais alors qui est vraiment le favori ? Selon toutes logiques, le Lockheed-Martin F-35A Lightning II devraient (encore) emporter le marché. Cependant l’Eurofighter Typhoon pourrait bien avoir toutes ses chances depuis le rapprochement entre Airbus et Bombardier. En effet le géant aéronautique européen est partie prenante dans ce consortium aux côtés de BAE Systems. Et ça, ça pourrait bien faire pencher la balance en faveur de l’avion européen.
Reste un inconnu dans cette équation : le Gripen suédois que l’on dit apprécié par les politiques canadiens mais aux pattes encore une fois un peu courte tant pour couvrir l’immense espace aérien du pays que pour rejoindre les exercices et missions de l’OTAN généralement en Europe.

Dans le même temps les soixante-seize derniers CF-188 Hornet vont être modernisés tandis que le gouvernement canadien négocie actuellement l’achat de dix-huit F/A-18A/B Hornet de seconde main auprès de son homologue australien. Des avions qui seront ensuite modernisés et livrés selon toutes vraisemblances d’ici un an.
De quoi permettre aux Canadiens de voir venir et de continuer à disposer d’une véritable capacité défensive et offensive.

Une chose est sûre et certaine : la compétition risque bien d’être âpre. Et à n’en pas douter tous les arguments seront bons pour vendre son propre avion et descendre celui du voisin. Une compétition comme commencent à bien les connaître les équipes des cinq actuels avions de combat.

Photo © Aviation Royale Canadienne.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. Les contrats d’avions militaires c’est:Il y a un match pour remporter un appel d’offre et c’est LM qui gagne à la fin!

    1. vous avez raison, les dès sont pipés dès le départ , c’est toujours LM ou boeing qui gagnent.
      surtout pour un appel d’offre anglo saxon!!

    2. Peu de chances que le F-35 ne soit pas prix, non pour des raisons techniques mais stratégique…
      Et pourtant, le Rafale leur irait si bien !

  2. Sachant que la décision finale sera impopulaire, peu importe le choix final, le gouvernement Trudeau a tout fait pour qu’elle soit prise après l’élection fédérale prévue à l’automne 2019. Dû au comportement agressif de Trump à l’égard du Canada, l’opinion canadienne n’est pas favorable à donner un tel contrat aux Américains. Si les compétiteurs européens sont suffisamment habiles pour maximiser les retombées économiques au Canada, ils pourraient tirer profit du contexte actuel. Pour preuve, Airbus a remporté la mise pour le prochain avion de recherche et sauvetage du Canada. Personnellement, je crois que le Rafale serait un meilleur choix que le F-35 pour le Canada.

    1. Il y a bien longtemps, le Canada aurait possédé et construit un fabuleux avion de chasse, qui a empêché cette chose d’arriver à sa finalité ?

  3. Probablement dans l’appel d’offre l’avion doit-être monomoteur et furtif afin soi-disant furtif car les radars travaillant en bande L se multiplient.

  4. « Ceux qui oublient l’histoire sont condamnés à la répéter  » Ce proverbe. s’applique parfaitement aux décideurs canadiens à propos de la saga entourant le remplacement du CF-100 Canuck en 1959 par l’Avro Canada CF-105 Arrow. Mk.I puis du CF-101 Voodoo et du CF-118 Hornet. L’aéronef en service est alors rafistolé jusqu’à la mise en service de son remplacent. Sous la pression de l’Oncle Sam, le gouvernement canadien achète le candidat très fortement suggéré par Washington. Il est rare que le Canada se procure du matériel pour sa défense qui n’est pas fabriqué « made in U.S.A. » Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a instauré une nouvelle politique étrangère plus interventionniste. Le Canada est au beau milieu de sa course pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. La mission des Forces armées canadiennes au Mali constitue un exemple de cette nouvelle politique. Pour certains décideurs à Ottawa, le F-35 apparaît comme étant le meilleur choix. Mais le hic du F-35, est qu’il constitue le pire choix pour la défense du vaste ciel canadien. Ma préférence est en ordre le Rafale, le Gripen et le Typhoon

    1. J’aimerais vraiment que la France et le Canada puisse avoir un même avion aujourd’hui et construire ensemble l’avion de demain ,car l’Europe nous a tourné le dos ( ce n’est pas les allemands qui nous aideront ). Mais honnêtement les USA sont trop puissant s pour que le Canada soit maître chez lui de ses propres choix. Regardez la Belgique…

  5. Il ne faut pas se leurrer sur le choix à venir. Les canadiens ont toujours volé sur des chasseurs de conception U.S. Leur puissant voisin n’a 1ucun raison de se voir privé de ce marché qui est le sien depuis si longtemps.
    Espérons pour nos amis canadiens qu’ils restent sur le Hornet en version « super ». Et qu’ils ne craquent pas à la pression des lobbyistes de LockMart. Vu la taille du pays un avion à grand rayon d’action semble plus adapté.

  6. A ce débat je désire ajouter le facteur culturel qui intervient dans cette histoire d’achat. Permettez-moi chers cousins d’outre-Atlantique de vous rappeler qu’il existe la croyance que seuls du matériel « made in USA » convient parfaitement aux besoins du Canada en matière de défense. L’impératif de la compatibilité du matériel et des procédures entre nos 2 pays renforce cette croyance. Cette mentalité est présente chez plusieurs membres des Forces armées canadiennes et décideurs à Ottawa et qui sont majoritairement anglophone. Et n’oubliez pas que nous canadiens et étatsuniens partageons une culture et un héritage typiquement nord-américain. Celle culture est présente dans notre esprit et elle semanifeste dans la vie de tous les jours.
    PS. sur le site du NORAD http://www.norad.mil/Francais/A-propos-du-NORAD/Histoire/ j’ai découvert les procédures en français pour les vols dans des espaces temporairement restreints http://www.norad.mil/Portals/29/Documents/Civil%20Aviation/Civil%20Aviation%20Kneeboards/NORAD%20civil%20aviation%20kneeboard%20-%20Canadian%20Airspace%

    1. Bon et bien cher cousin ça ne sert à rien de faire un appel d’offre alors si ce n’est de faire dépenser de l’énergie à Dassault, Airbus , Saab pour vous permettre de faire tirer les prix de LM vers le bas: en gros vous nous prenez pour les pigeons de services ! À ce jeu vous n’êtes pas les seules je vous rassure …

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