On les connaissait chasseurs de tornades il semblent que les pilotes et équipages d’aéronefs de la National Oceanic and Atmospheric Administration aient ajouté une corde à leur arc. Depuis un peu plus d’une semaine en effet deux de ses avions de surveillance météorologique ont pour mission le pistage des fumées émises par le gigantesque incendie qui depuis quinze jours ravage le nord de la Californie. Celles-ci ont d’ores et déjà rejoints la côte est des États-Unis. Certains météorologistes américains envisagent très sérieusement qu’elles pourrait franchir l’Atlantique nord et atteindre les côtes européennes d’ici une semaine.
Pour des raisons sanitaires la NOAA prend la menace de ces fumées de haute altitude très au sérieux. En effet celles-ci se seraient chargés de gaz et vapeurs issus de l’incinération de déchets et pourraient causer de véritables troubles respiratoires ainsi que des atteintes lourdes à l’environnement si elles retombaient dans la basse atmosphère.
C’est la raison pour laquelle depuis que des radars météorologiques ont repéré ces fumées toxiques en haute altitude la National Oceanic and Atmospheric Administration a pris la décision de passer la vitesse supérieure en ayant recours à deux avions. Le premier est un jet d’affaire Cessna Citation II utilisé plus particulièrement pour la surveillance visuelle et l’échantillonnage des fumées tandis que le second est un Lockheed WP-3D dont la mission est de réellement les traquer et anticiper au maximum leurs éventuelles évolutions.
Car il est désormais acquis que ces nuages pourraient prendre plusieurs destinations actuellement : redescendre vers le sud-est des États-Unis ou monter au nord et atteindre le Canada. Cette solution est pour la NOAA le pire des scénarii car il permettrait ensuite d’envisager une traversée de l’Atlantique vers les côtes irlandaises et britanniques.
Actuellement c’est la mégapole de New York qui est survolé par ces dangereuses fumées.
Il faut savoir que WP-3D est comme sa désignation d’origine militaire le laisse entrevoir un avion de reconnaissance météorologique dérivé du célèbre P-3C Orion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Sauf qu’ici point d’armement cet avion est en réalité un chasseur d’ouragan, comme les Lockheed-Martin WC-130J Weatherbird de l’US Air Force.
Mais surtout c’est le seul modèle d’avion en service au sein de la NOAA à disposer de capacité de vol à haute altitude et de surveillance électronique et optronique suffisamment modernes pour cette tâche ardue.
Pour mémoire le bilan humain du Camp Fire à l’origine de ces émissions de fumées toxiques est actuellement de 83 morts et un peu plus de 500 disparus. C’est le feu de forêt le plus meurtrier et le plus destructeur pour l’écosystème de l’histoire californienne contemporaine.
Sur place les soldats du feu, aidés d’avions et d’hélicoptères bombardiers d’eau tentent toujours de l’enrayer. Il a débuté le jeudi 8 novembre 2018.
Photos © NOAA.
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