Quatre pays de l’OTAN mutualisent leur formation aux opérations aériennes spéciales

C’est véritablement un accord historique pour le futur de la défense européenne qui a été signé ce jeudi 4 octobre à Bruxelles sous l’égide de madame Rose Gottemoeller, actuelle numéro 2 de l’OTAN. Les ministres de la défenses de Bulgarie, de Croatie, de Hongrie, de Slovénie, ont décidé de mettre en commun leurs moyens de formation aériennes aux opérations spéciales. Une décision commandée par la pression terroriste sur l’Europe qui n’est désormais plus uniquement présente en Allemagne, en Belgique, en France, ou encore aux Royaume-Uni. La future école devra ouvrir ses portes d’ici l’année prochaine à Zadar en Croatie.

C’est aussi une réponse au vieillissement du matériel héliporté dans ces trois pays jadis placé sous le joug soviétique et dont l’arsenal s’en fait ressentir. Ces quatre pays utilisent encore actuellement des Mil Mi-17 comme principaux hélicoptères de soutien aux opérations spéciales. Un moyen aérien rustique et non dénué d’intérêt qui permet ainsi de pleinement permettre la réalisation d’une formation commune.
Pour autant la Bulgarie et la Croatie ont annoncé aligner au sein de cette future école chacun un hélicoptère d’entraînement Bell 206, permettant ainsi la formation aux évolutions spécifiques aux opérations spéciales.

Les deux principes fondateurs de cette future école seront donc les opérations spéciales aéroportées en lien avec la lutte antiterroriste (djihadiste à priori) mais également l’appui aux missions internationales ponctuelles que ce soit au profit de l’OTAN, de l’ONU, voire de l’UE.
Si un tel processus n’a rien d’extraordinaire en Europe où les unités de soutien aux forces spéciales s’exercent fréquemment ensembles c’est beaucoup plus rare de la part de pays jadis membres du Pacte de Varsovie.

Pour autant la direction politique de l’OTAN indique d’ores et déjà qu’une extension de cette école à d’autres pays membres, dont certains fondateurs, n’est pas à exclure dans les mois ou années à venir. Mais une fois encore l’organisation atlantiste se pose de plus en plus en embryon d’une défense européenne en tournant le dos au Canada et aux États-Unis et en se recentrant sur le vieux continent.

En filigrane évidemment impossible de ne pas voir la volonté de ces quatre pays à terme de s’équiper d’un même modèle d’hélicoptère de soutien aux opérations spéciales, à même de remplacer correctement le Mil Mi-17.

Photo © Wikimédia commons

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Je n’ai pas compris cette phrase : Mais une fois encore l’organisation atlantiste se pose de plus en plus en embryon d’une défense européenne en tournant le dos au Canada et aux États-Unis et en se recentrant sur le vieux continent.

    1. C’est à dire que dans l’OTAN même, se forme de plus en plus une autre alliance ( non sans mal ) n’incluant que les pays européens. La finalité est à terme de se passer de plus en plus de l’Amérique du Nord et surtout des USA qui paraissent de moins en moins fiable au vu de sa politique extérieure. Alors l’Europe prend les devant et essaie de former une alliance dans l’alliance pour éviter, s’il y a, de se retrouver au dépourvu du jour au lendemain si crise durable il y a un jour entre américains et européens. Cela se traduit par des manœuvres, exercices et formations uniquement européen mais aussi par un effort au niveau militaro-industrielle et autres pour être de plus en plus indépendant sur des sujets aussi sensible que l’armement ou les hautes technologies ( A330 mrtt, Galiléo, Eurofighter typhoon, A400m, SCAF, Tigre…). Car au fond, même au sein d’une alliance militaire chaque partie essaie de protéger et mettre en avant au mieux ses propres intérêts ce qui ne plaît forcément pas à tout le monde. Mais d’un côté comme de l’autre les deux partie seraient perdantes d’une telle situation. Aujourd’hui un divorce pûr et simple paraît irréaliste mais personne ne sait ce qu’il peut se passer dans les prochaines décennies.

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