C’est un projet discret mais ô combien important pour l’avenir des voilures tournantes pilotées. L’hélicoptériste américain Sikorsky, branche du géant aéronautique et défense Lockheed-Martin, s’est lancé depuis cinq ans dans le programme d’automatisation des vols nommé ALIAS. Un programme placé directement sous le contrôle fédéral de la DARPA, l’agence américaine en charge des programmes les plus sensibles. L’appareil utilisé comme banc d’essais est le Sikorsky S-76B immatriculé aux États-Unis N760PV.
Ce programme que l’on pourrait rapprocher de celui consistant actuellement à transformer un Bell UH-1H en hélicoptère type OPV (pour Optionnaly Piloted Vehicle, c’est à dire aéronef optionnellement piloté) pour le compte de l’US Marines Corps. Sauf qu’ici Lockheed-Martin tente d’avancer une nouvelle vision de ce type de pilotage au travers d’un hélicoptère sur lequel le pilote et le copilote n’auraient comme seule et unique mission d’assurer le décollage et éventuellement l’atterrissage et/ou l’appontage, mais pas le vol.
Mais alors pourquoi avoir recours à un tel procédé et pas directement à des drones à voilure tournante ? Simplement parce que sur un hélicoptère OPV l’équipage pourrait se concentrer sur la mission plutôt qu’assurer le vol stricto sensu.
Car si pour l’instant c’est le Sikorsky S-76B Matrix qui est utilisé pour ces essais très particuliers le constructeur et la DARPA (pour Defense Advanced Research Projects Agency) envisagent désormais de passer à la vitesse supérieure. Le programme ALIAS (pour Aircrew Labor In-Cockpit Automation System, ce qui se traduit par Système d’automatisation du poste de pilotage) sera adapté sur un UH-60L Blackhawk prélevé sur les stocks de l’US Army. Pour autant ni l’armée américaine ni la DARPA ne prévoient de transformer de la sorte les hélicoptères d’assaut et manœuvre standards en service actuellement aux États-Unis.
En fait l’avenir du programme ALIAS c’est l’hélicoptère expérimental S-97 Raider, préfigurant l’observation et l’appui aérien rapproché des quarante prochaines années dans l’US Army. Un hélicoptère qui actuellement vole sous la forme d’un prototype d’une machine que le Pentagone aimerait commander d’ici à deux ans pour un entrée en service opérationnel à l’horizon 2023-2024.
En fait la technologie OPV est étudiée et développée en profondeur par tous les hélicoptéristes les plus importants. À terme il devrait permettre notamment de stabiliser l’hélicoptère durant les missions de dépose de troupes, d’hélitreuillage de secouristes et de victimes, ou encore la pose de ligne à haute tension. Une technologie conçue donc au départ pour les militaires mais qui comme bien d’autre aura très vite des débouchés dans le domaine du service publique.
Photos © Lockheed-Martin
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