Après quelques semaines d’absence c’est le grand retour des sujets historiques. Et aujourd’hui nous allons nous intéresser aux cas des hommes du squadron VMA 225 de l’US Marines Corps déployés au Vietnam en 1965 sur la base aéronavale de Chu Lai. Durant dix mois ils menèrent leurs missions d’attaque et d’appui aérien rapproché depuis ces installations terrestres sur la côte est de ce pays. Leur monture était alors le monoréacteur Douglas A-4C Skyhawk.
C’est en effet en juin 1965 qu’ils arrivèrent avec leurs A-4C Skyhawk sur le terrain d’aviation de Chu Lai afin de mener des missions d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché au profit des troupes américaines. Mais il faut replacer cette mission dans son contexte. Il y a cinquante-trois ans point de bombes à guidage laser et/ou GPS sur ces avions, tout se faisait à la bombe lisse et au panier à roquettes. Les pilotes décollaient de jour comme de nuit depuis ce tarmac conçu à la va-vite.
Il faut dire qu’avant l’arrivée des troupes américaines la base de Chu Lai n’existait pas. C’était une sorte de plage, une grande bande sablonneuse sur laquelle on posa des plaques Marston Mats afin de pouvoir recevoir tous types d’aéronefs, du Bell UH-1B Iroquois au Douglas C-117, en passant bien entendu par les A-4C Skyhawk du squadron VMA 225. Et ce n’était à priori pas gagné ! Les Marston Mats n’avaient jamais été testés dans telles conditions climatiques, géologiques, et technologiques. Mais ça a fonctionné.
Et du coup dès ce mois de juin 1965 les A-4C Skyhawk ont pu commencé leurs missions d’attaque contre les positions communistes du nord-Vietnam. Pas toujours avec beaucoup de succès puisqu’en moyenne l’unité perdait un pilote toutes les huit missions. Un ratio qui était parmi les plus élevés à cette époque dans l’US Marines Corps.
Et pourtant les pilotes de ces monoplaces ne comptaient pas leurs heures.
Le soir du réveillon de Noël 1965 neuf Douglas A-4C Skyhawk décollèrent pour une mission d’attaque contre les positions ennemies. Malheureusement les Vietcongs les attendaient, avec notamment des missiles SA-1 Guild et SA-4 Ganef montés tous deux sur châssis mobiles. À peine la «frontière» franchie les missiles furent tirés sur les avions d’attaque américains qui tombèrent littéralement comme des mouches. Sans avoir jamais atteint leur objectif les avions de l’US Marines Corps regagnèrent leur base. Enfin quatre seulement, car les autres avaient été descendu par la DCA.
Et les raids s’enchainèrent en janvier et février avec toujours autant de pilotes blessés au retour du fait des tirs venant du sol. Si bien que rapidement fut prise la décision de changer de monture, au profit du Grumman A-6B Intruder jugé alors plus sûr que le Skyhawk.
Pour autant les pertes ne diminuèrent pas vraiment… mais ça c’est une autre histoire.
Ce petit rappel historique n’a pour seul but que d’illustrer le fait qu’au Vietnam de nombreuses unités de l’aéronavale américaine (US Navy et/ou US Marines Corps) ne servirent jamais depuis les porte-avions mais bel et bien depuis le plancher des vaches.
Et ce VMA 225 n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Photos © US Navy.
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4 Responses
Merci pour ces commentaires.
Le Vietnam, et « l’ex Indochine » en général vaut le détour pour ses vieilles bases aériennes et militaires mais aussi pour ses expo « idéologiques » de matériel pris à « l’impérialiste Américain » que l’on peu voir en pleine ville à Saigon, Hué, Hanoï ou à Da Nang par exemple.. C’est incroyable ce que l’on peu trouver d’avions et de matériel des années 60-70. Pas forcement en bonne état bien sur. .Et d’autres types d’avions du bloc communiste de l’époque aussi présent. Sans parler des pièces d’avions anciens, instruments, parachutes, équipements de pilotes et autres spares que l’on trouve sur certains marchés à Saigon ou Hué notamment.
Merci Arnaud pour ce récit.
Du point de vue aéronautique, les américains ont beaucoup appris de cette guerre, Top Gun, GBU, etc…sauf peut-être le fait d’emprunter toujours le même chemin pour les missions de routine (cf guerre du Kosovo)
Ça c le problème des ROE… Surtout pendant les début des opérations ROLLING THUNDER… Le Président JOHNSON espérant un accord diplomatique.
Les way points et les heures de missions venaient directement de WASHINGTON
..