C’est le premier contrat à l’export pour cet hélicoptère de combat turc… au fort accent transalpin. L’armée pakistanaise vient de signer un contrat portant sur la fourniture par Turkish Aerospace Industries de trente hélicoptères de combat T129 Atak ainsi que l’armement qui lui est destiné. Pour mémoire cette machine est en fait une version améliorée de l’AgustaWestland AW129 Mangusta développé avec l’aide d’ingénieurs italiens «prêtés» par Rome.
Le contrat, révélé ce jeudi 24 mai 2018, prévoit notamment la livraison de missiles antichars de nouvelle génération Mizrak-U et de roquettes Cirit de 70mm, deux types de munitions conçus et réalisés en Turquie. Et c’est là un véritable plus dans ce contrat car il permet de faire largement travaillé la main d’œuvre locale. Le canon-mitrailleur à trois tube demeure cependant un M197 de facture américaine.
De toutes manières les États-Unis ont annoncé ne pas s’opposer à cette vente par la Turquie au Pakistan puisqu’ils ont déjà tiré profit des besoins de l’armée pakistanaise. L’an dernier en effet Bell Helicopter a vendu douze AH-1Z Viper qui permettront de remplacer les plus vieux des AH-1F Cobra d’ancienne génération en dotation depuis les années 1980.
Par ailleurs l’armée pakistanaise possède quatre Mil Mi-35M construits en Russie et s’intéresse de très près au Changhe WZ-10 chinois dont elle a testé trois exemplaires en conditions réelles d’emploi l’an dernier.
Cette volonté pakistanaise de sur-développer ses moyens de combat s’inscrit en fait dans la lutte contre l’Islam radicale qui dans ce pays est protéiforme : Al-Qaïda bien sûr et ses alliés talibans mais également de plus en plus Daech. Des terroristes qui pour la plus part proviennent des zones tribales (là-même où les Américains ont neutralisé Oussama Ben Laden en mai 2011) ou bien de l’Afghanistan voisine. Deux pays dont la frontière mesure un peu plus de 2400 kilomètres et ressemble plus à une passoire qu’à autre chose. Or dans ce décor d’enfer montagneux l’hélicoptère est encore le meilleur moyen de traquer et éventuellement de tuer ces ennemis si difficiles à débusquer.
Que l’on ne s’y trompe pourtant pas, si le Pakistan achète ces machines c’est aussi parce qu’il n’a pas les moyens d’investir dans des modèles plus évolués. En effet l’Airbus Helicopters Tiger, le Boeing AH-64E Guardian, ou encore le Kamov Ka-52 sont hors de portée financière de son économie. Les Atak, Hind, et Viper sont donc en quelques sortes des pis-aller pour un pays n’ayant pas les capacités de ses ambitions.
Photo © Wikimédia Commons.
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2 Responses
Des pis-aller certes si l’on se place à notre niveau d’exigence, mais tout de même : des hélicos somme toute récents et parfaitement éprouvés dans ce rôle, peu d’armées au monde pourront se targuer d’avoir une flotte de voilures tournantes -et fixes avec le JF17 de conception locale- aussi conséquentes quand on songe au PIB par habitant à peine supérieur à celui du Bengladesh.
Au passage, c’est intéressant de voir tout ce qui vole(ra) dans les cieux pakistanais de nos jours, entre avions et hélicos, l’on a là un assemblage des plus hétéroclites et cosmopolites qui soit 🙂 .
Je trouve quand même que le Pakistan a bien du mérite avec le développement du terrorisme islamique… Pour ce qui est du jf17 il me semble que les usa devraient leurs refourguer le warthog dont ils ne veulent plus… Vu la configuration du pays…