La communication pour tenter de rattraper les couacs du programme KC-46 Pegasus

Pendant qu’en Europe nous nous focalisons sur les retards du Lockheed-Martin F-35 Lightning II nos amis américains eux commencent à sérieusement en avoir assez avec un autre programme aéronautique. Outre-Atlantique c’est en effet le développement du ravitailleur en vol Boeing KC-46 Pegasus qui cristallise les attentes et les colères. Or la voix choisie par l’avionneur pour calmer le jeu peut sembler pour le moins hasardeuse : un communication à outrance sur tout sauf les causes de ces retards. Visiblement le constructeur de Seattle n’a pas retenu les leçons de son homologue de Burbank.

Dernier écueil en date la volonté de Boeing de montrer, à grand renfort de publicités et de communications par l’image le premier ravitaillement en vol d’un KC-46 Pegasus par un autre KC-46 Pegasus. L’image pourrait être très belle si les deux avions volaient pour le réellement compte de l’US Air Force. Et pas uniquement s’ils en portaient les marquages ! Seulement non ce sont deux prototypes appartenant à Boeing et évoluant dans le cadre du développement et des essais en vol.

Pour rappel ce ravitailleur en vol devrait déjà être en service depuis l’an dernier. Sauf que le Pentagone n’attend pas son premier exemplaire de présérie avant novembre ou décembre de cette année. Au mieux l’US Air Force espère le déclarer opérationnel début 2019.

En fait les communicants de Boeing en font trop sur des sujets souvent anodins en oubliant l’essentiel : aux États-Unis le contribuable déteste être pris pour un mouton sur lequel on peut tondre la laine sans réserve. Or actuellement c’est bien le cas. Car à chaque mois qui passe sans KC-46 Pegasus ce sont les Boeing KC-135 Stratotanker qui volent, des avions hors d’âge qu’il faut bichonner et entretenir avec beaucoup de soin pour leur permettre de remplir au mieux leur mission. Et ce alors même que la majorité d’entre-eux aurait déjà du rejoindre Davis Monthan AFB.

Au final on en vient presque à se demander si toute cette sur-communication au moindre non-évènement ne permet pas à Boeing de tenter de cacher les lourdes erreurs de son programme. À tel point même que désormais, et c’est suffisamment rare pour le souligner, certains membres du Congrès n’hésitent plus à dire que le Pentagone aurait mieux fait de sélectionner l’Airbus KC-45. Bon après pas sûr que l’avionneur européen aurait fait mieux que son éternel concurrent dans le respect des délais de livraison, mais désormais le doute est dans la tête des représentants et sénateurs américains.

Photo © Boeing Company.


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ARTICLE ÉDITÉ PAR
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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. Oui l’avion d’Airbus aurait fait mieux que Boeing car celui est est déjà en service dans plusieurs forces aériennes.
    Les déboires du KC-46A a une petite saveur avec toutes les manœuvres de couloir. faite par le Pentagone pour facilité la victoire de Boeing qui n’avait pas le meilleur produit et qui n’était à l’époque que des promesses qui ne seront pas tenues totalement.

  2. De mémoire, Airbus était sorti vainqueur de l’appel d’offre? Mais appel d’offre annulée, pour finalement être attribué à Boeing, Quelle bonne idée, quand on triche, on en paye le prix…….

  3. Plusieurs points à noter:
    1. Les dépassements sont à charge de Boeing et non de l’USAF.
    2. Le KC-46 est un 767 qui vole déjà en mode tanker pour l’Italie, le Japon et la Colombie.
    3. Quelques spécificités du KC-46:
    – Utilise le « boom » (USAF) mais également le « drogue » (USN)
    – Nouveau système (très complexe) pour l’utilisation du « boom » qui devraient faciliter les opérations
    – Protection ballistique
    – Protection EM
    – Protection contre les armes biologiques et bactériologiques
    – Contre-mesures IR
    – Flexibilité cargo (fuel ou passagers ou antenne médicale ou fret)
    – Est un « noeud de communication »
    4. Initialement Boeing avait remporté le contrat, puis Airbus et finalement la victoire est revenue chez Boeing.

    Quoi qu’on en dise, l’USAF a bien blindé le contrat et a obtenu un produit bon marché et (sur papier) performant.
    Maintenant c’est à Boeing de jouer.

    1. Vous savez cher Jean que certaines des infos que vous donnez sont déjà visibles sur la fiche de l’avion, dans la partie encyclopédique du site. C’est gentil de votre part mais un poil redondant ! 🙂

  4. Je suis surpris de la conclusion de cet article !!!!!
    En quoi l’Airbus KC-45 n’aurait peut etre pas fait mieux ? je vous rappelle que l’A330 MRTT est en service depuis un bon moment alors que le Boeing KC-46 n’était qu’un projet développé pour ce contrat, donc il restait à Boeing toute les phases de développement et qualification.
    De plus Airbus était sortie en tête des évaluations, il a fallu un scandale politique nationale des conservateurs pour imposer un produit purement américain. Maintenant ils payent ce choix, le gouvernement et l’USAF n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux si tout va mal.

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