Les Émiratis veulent concurrencer Embraer et Pilatus

Il est incontestablement la vedette militaire du salon aéronautique de Dubaï qui se termine ce jeudi 16 novembre 2017 au soir. Le monomoteur à turbopropulseur Calidus B-250 est un avion conçu et usiné aux Émirats Arabes Unis dans le but de conquérir des parts sur le marché très concurrentiel de l’entraînement et de l’attaque au sol. Autant dire que les géants du domaine sont bien au courant de son existence.

En fait je vais être franc et avouer que quand cet été j’ai entendu parler du premier vol de cet avion, survenu en juillet, je me suis dit : « encore un monoturbopropulseur de plus qui va durer quelques années et que tout le monde va oublier« . Eh bien je dois avouer que j’ai peut-être fait fausse route. Car sur le papier il a tout pour plaire, à commencer par son prix annoncé inférieur d’environ 10% aux machines vendus par Beechcraft, Embraer, ou encore Pilatus, ceux là même qui dominent le marché ! Mais aussi sa conception et sa polyvalence… espérée.

Conçu par des ingénieurs émiratis, avec l’aide d’homologues brésiliens issus du programme de l’Emb-314 Super Tucano, il est propulsé par le Pratt & Whitney PT6A-68 de 1267 chevaux. C’est à dire le même turbopropulseur que la majorité des versions de ses concurrents les plus directs. Un choix stratégique qui permet au petit constructeur Calidus, dont il s’agit là du premier avion, de faire reposer son B-250 sur une motorisation éprouvée.

Lors du salon de Dubaï il semble que les dirigeants du jeune avionneur aient pris des contacts très sérieux avec plusieurs forces aériennes intéressées par leur avion. Cependant rien ne permet actuellement de dire que cela débouchera sur une quelconque commande, encore moins plusieurs. Cependant ce monomoteur a de quoi séduire avec notamment un armement aussi bien américain, qu’européen, voire même… indigène. En effet plusieurs sociétés d’armement ont émergé aux Émirats Arabes Unis depuis quelques mois maintenant.

En fait ce Calidus B-250 est une des preuves flagrantes du virage économique des Émirats Arabes Unis qui, sans leur tourner le dos, ont décidé que leur économie ne serait plus totalement dépendante des extractions gazières et pétrolières. Ce biplace est donc un pari d’avenir pour un pays en pleine expansion industrielle.
Il est d’ailleurs à noter que si Calidus est une société privée elle est en partie financée par le gouvernement émirati. Ce que l’on peut comprendre en France où l’État subventionne depuis des décennies Airbus et Dassault Aviation en toute tranquillité.

Photo © Keypublishing.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. Je ne pense pas qu’il pourra concurrencer le PC-21. Le Calidus est présenté uniquement comme avion d’attaque au sol et non comme avion d’entrainement. Dans le domaine de la formation le Pilatus est un appareil haut de gamme, grâce aux performances de son avionique, qui peut reproduire les caractéristiques de différents types d’appareils. Ce n’est pas pour rien qu’il est capable, hors mis la vitesse, de tenir la dragée haute aux jets d’entrainement.

    1. Désolé de devoir ainsi vous contredire François mais comme je l’ai écrit dans l’article le B-250 est bien à la fois un avion d’entraînement et une machine d’attaque au sol / appui aérien rapproché.

      1. Exacte vous avez raison, étonnant que la fonction entrainement ne soit pas mise plus en avant. L’avionique « sur étagère » Rockwell Collins ne lui permettra pas d’être à la hauteur des capacités de simulation de celle « sur mesure » du PC-21, mais le Calidus sera sans doute moins cher que le Pilatus.

        1. Je n’arrive pas à savoir comment vous faites François pour pouvoir avec une telle assurance écrire que l’avionique du B-250 sera inférieure à celle du PC-21. Vraiment je me dis que parfois nous avons de la chance d’avoir un si parfait expert que vous.

  2. Parce que comme je l’explique l’avionique du Calidus, une Rockwells Collines Pro Line Fusion, a été achetée sur étagère, alors que celle du Pilatus a été conçue exclusivement pour lui et spécifiquement pour la formation. Elle est capable de simuler le comportement de l’appareil sur lequel l’élève pilote devra voler ultérieurement, et peut changer la configuration de ses écrans pour imiter celle du futur avion de l’élève. Elle peut également simuler tout type d’armement et sa délivrance. La suite avionique du Calidus est un model standard, qui doit être excellente au demeurant, puisqu’on la retrouve sur bon nombre d’avions d’affaire, mais qui ne possède pas les spécificités pour la formation à la chasse, de celle du PC-21.

    1. Une question François : vous avez des actions chez Pilatus ou quoi ? Ou alors avez-vous le moindre grief vis à vis de l’avion émirati ?

      1. Je n’ai pas dit que le Calidus était un mauvais appareil, au contraire, pour l’appuis rapproché, une turbine éprouvée sur une cellule innovante en carbone, donc plus légère, parait être une bonne formule. Mais le PC-21 est le seul turbopropulseur capable d’assurer toute la formation finale du pilote de chasse sans passer par un jet de formation et je doute que le Calidus soit capable d’en faire autant. Mais il saura certainement satisfaire une clientèle à la recherche d’un turbopropulseur de formation meilleur marché que le Pilatus.
        A part ça je n’aurai rien contre détenir quelques actions Pilatus. Excellente boite au demeurant !

  3. Le Calidus est la preuve que l’innovation n’est pas l’apanage de la jeunesse.
    Comme la plus part des nations qui se lancent dans la conception de leur premier aéronef, les EAU ont fait appel à des sous-traitant étrangers expérimentés. L’américain Rockwell-Collins pour l’avionique, le canadien Pratt et Whitney pour le moteur, et le brésilien Novaer pour la cellule. Si les deux premiers ont opté pour des solutions éprouvées avec la suite Pro Line Fusion et la turbine PT6, le troisième a grandement innové en créant une cellule tout en carbone. Si cette solution se fait courante dans l’aviation générale elle est inédite pour un appareil d’appui rapprochée, mis à part le Scorpion de Textron. Et chez Novaer le créateur de cette cellule n’est pas un perdreau de l’année puisqu’il s’agit de l’ingénieur brésilien d’origine hongroise « Zé » Kovacs, agé de 90 ans. Ce dernier fut à l’origine de l’increvable T-25 Universal de la firme Neiva il y a plus de 50 ans, du premier planeur brésilien Periquito, de nombreux appareil chez Embraer, dont le bimoteur EMB-110 Bandeirante et l’EMB-312 Tucano. Tout récemment il a créer chez Novaer le monomoteur quadriplace tout en carbone T-XC Pilgrein. Comme quoi expérience et innovation de sont pas antinomiques.

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