C’est ce lundi 7 août 2017 que le drame est survenu à l’issu d’un vol d’entraînement. Un hélicoptère de combat AH-64D Apache israélien s’est écrasé causant la mort de son pilote et de graves blessures et brûlures à son copilote. À la suite de cet écrasement l’ensemble de la flotte de ces machines a été immobilisée jusqu’à nouvel ordre. Ce sont pas moins de 48 appareils, des versions AH-64A et AH-64D, qui étaient en service avant le crash.
Et ce n’est pas la première fois que les puissants hélicoptères de combat conçus par Hughes puis McDonnell Douglas sont confrontés à des soucis majeurs dans ce pays. Récemment déjà l’intégralité de la flotte avait été interdite de vol suite à la découverte de micro-fissures sur une pale de rotor. Après de minutieuses recherches les ingénieurs américains et israéliens avaient conclu qu’un seul exemplaire était impliqué et la pale de rotor en question fut changée.
Cependant en Israël l’Apache, ou Peten et Saraph comme il est désigné dans la nomenclature locale, n’a jamais eu très bonne publicité. On lui reproche bien souvent sa trop grande complexité ainsi que son manque de polyvalence et sa fragilité face au climat de la région. Pis il est toujours à la peine pour convaincre les généraux qu’il est le digne héritier des Bell Tzefa retirés du service en 2013 après 28 ans de bons et loyaux service.
Et cet accident ne risque pas d’arranger ses affaires. Depuis plusieurs mois dans les couloirs de la Knesset, le puissant parlement monocaméral israélien, certaines voix s’élèvent pour trouver un successeur à ces Apache. Il faut dire qu’ils sont devenus la risée de la presse indépendante et notamment satirique du pays.
N’oublions pas qu’Israël a la particularité d’être un pays qui vit en permanence dans un état de guerre semi-larvée avec une majorité de ses voisins. Dans le même temps son opinion publique a horreur de voir mourir ses combattants, qui plus est lors d’accidents.
Alors bien entendu personne là-bas n’a encore envisagé sérieusement de retirer du service prématurément ces Apache dont les plus récents sont entrés en service entre 2004 et 2006. Néanmoins la grogne commence à monter y compris jusque dans les rangs de Heyl Ha’Avir.
Affaire à suivre donc.
Photo © Wikimédia Commons.
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3 Responses
les machines US sont aussi des camelotes………..on croit tjrs qu’ils sont les meilleurs en technologie et fiabilité?!quand je vois le nombre de f-16 ou f-18 crashés …………on se poserait des questions!
De là à parler de camelote c’est peut-être un peu fort. Et puisque vous abordez le thème des écrasements de F-16 il faut souligner que cet avion de combat est (et de très loin) le plus vendu dans le monde depuis les 35 dernières années, loin devant les productions ex-soviétiques ou françaises, ce n’est donc pas surprenant que ce soit celui qui est le plus souvent victime d’accidents, c’est mathématique !
Enfin je n’avais jamais remarqué que les F/A-18 avaient tant d’accidents, êtes vous sûr de ce point ?
Il y a eu une mauvaise série concernant les « Legacy Hornets » (versions A/B/C/D) qui ont connu il est vrai un taux d’accidents assez préoccupant ces 2 dernières années, tant côté US qu’à l’étranger. Je n’ai pas le chiffre précis sur la période, mais une source fiable -the Aviationist- parle de 9 perdus en 6 mois entre juillet et décembre 2016.
Sinon Laurent, comme l’a expliqué Arnaud, plus un appareil est répandu, plus il y a mathématiquement de crashs, il ne faut jamais perdre de vue le nombre initial.. Et on parle là d’appareils déjà anciens, quand vous mentionnez les F18 et F16.
Sachez qu’un appareil ne se crashe pas uniquement par manque de fiabilité, il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte : âge/ usure de la cellule, défaut d’entretien, erreur de pilotage, environnement délétère (dont le climat), et aussi l’utilisation qu’en fait l’opérateur.
Pour ce dernier point prenez à titre d’exemple le Starfighter « faiseur de veuves » : la RFA et le Canada subirent sur une vingtaine d’années des pertes ca-tas-tro-phiques de F104 (plus de 350 appareils et quasi 200 pilotes perdus en accidents pour ces 2 armées de l’air !) en l’utilisant comme avion multirôle tout-temps et à basse altitude, alors que d’autres pays comme la Norvège, le Danemark ou l’Espagne qui s’en servaient d’intercepteur à haute altitude eurent peu (voire aucune pour l’Espagne) de pertes. Tant de facteurs entrent en jeu, et si souvent l’erreur humaine…
Ne jamais oublier enfin que les appareils militaires sont des machines à hautes performances souvent utilisées à 100% de leur capacités, et le taux d’incidents et à fortiori d’accidents est plus élevé chez ces appareils que tous les autres aéronefs du monde.