Si aujourd’hui l’US Air National Guard dispose de moyens considérables, dont le puissant 110th Bomb Squadron et ses ailes volantes furtives Northrop B-2A Spirit, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet à sa fondation en 1947, en même temps en fait que l’US Air Force, ce grand commandement n’avait qu’une seule et unique mission à savoir la défense aérienne du territoire américain. Et pour remplir celle-ci la flotte de la toute jeune ANG se composait principalement de monomoteurs North American F-51D Mustang*.
Les agents de renseignement de la toute jeune CIA (elle aussi née à la même époque) n’hésitaient pas à abreuver le Pentagone d’informations relatives au grossissement des moyens militaires de l’URSS. Et aussi de l’avancement de son programme nucléaire.
Afin de se focaliser sur sa mission première, qui était désormais de porter le feu (atomique) par delà les mers au moyen de ses bombardiers lourds Convair B-36 et Boeing B-50 l’US Air Force devait au maximum se défaire de la mission de défense aérienne. Dans le même temps elle ne pouvait pas se couper de ces milliers de pilotes qu’elle avait formé durant la Seconde Guerre mondiale et qui représenterait un vivier de premier plan en cas d’affrontement est-ouest.
L’idée d’une Air National Guard (fondée sur celle des Army National Guard Observation Squadrons de l’entre-deux-guerre) était donc née. Elle allait permettre aux généraux américains de conserver leurs pilotes dans des conditions de vol acceptables tout en allégeant la charge de l‘US Air Force. Cette dernière conservait cependant les missions de chasse dévolues aux tous derniers modèles de chasseurs à réactions tels les tous nouveaux Republic F-84 Thunderjet et North American F-86 Sabre.
Alors que donner à ces guardsmen, ces « pilotes du dimanche » ? Des jets ? Sûrement pas, la plus part avait été formée sur des avions à moteurs à pistons et la transformation sur avions à réaction serait bien trop coûteuse. Il ne restait donc que les bons vieux avions à hélice.
Numériquement parlant seul le North American F-51D Mustang pouvait remplir ce rôle. Et il allait vraiment bien le remplir. Plus de 2500 allaient rejoindre l’Air National Guard, un chiffre qui ne serait jamais plus égalé pour aucun modèle d’avions au sein de ce commandement. Entre 1948 et 1953 environ 90% des heures de vols réalisés par des « pilotes du dimanche » comme aimaient à les appeler alors les médias américains allaient se faire sur Mustang.
Du Maine au Nouveau-Mexique, en passant par la Californie, le Dakota du sud, le New Hampshire, ou encore le Texas tous les états ou presque allaient recevoir des Mustang. Presque car quelques-uns allaient assez étrangement se retrouver sur des Republic F-47D Thunderbolt. La rationalisation n’était pas encore à l’ordre du jour.
* Début 1948 l’US Air Force (et donc l’Air National Guard) adopta une nouvelle nomenclature pour ses désignations d’aéronefs. On ne parlait donc plus de P-51 Mustang mais désormais de F-51 Mustang.
Photos © US Air Force Museum.
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