Voilà un écrasement qui au-delà du drame humain risque bien de causer quelques gros soucis logistiques aux militaires cubains. Ce samedi 29 avril 2017 un avion de transport civil, mais affrété par l’armée cubaine, s’est écrasé dans l’ouest de l’île causant la mort des huit personnes se trouvant à son bord. L’appareil, un biturbopropulseur Antonov An-26 Curl, appartenait à la compagnie aérienne civile Aerogaviota.
L’avion avait décollé quelques instants auparavant de l’aéroport de Pinar del Río à destination de Baracao dans l’extrême est du pays, non loin de la base américaine de Guantanamo. À son bord se trouvait deux membres d’équipage et six passagers militaires. Le crash s’est produit dans une zone fortement boisée et difficile d’accès, près du lieu-dit Las Lomas de San Cristóbal. Pour autant d’importants moyens de secours ont été dépêchés sur zone au moyen de deux hélicoptères Mil Mi-8 Hip, dont l’un appartenant justement à Aerogaviota. Malgré cela ils n’ont pu relever que des corps sans vie.
Il faut dire que depuis près de vingt ans la Fuerza Aérea Revolucionaria a largement confié à cette compagnie aérienne étatique certaines missions logistiques. En fait elle ne possède plus aucun avion de transport militaire et n’a recours qu’à ceux d’Aerogaviota, mais également à ses hélicoptères.
Certains de ses équipages appartiennent d’ailleurs à la FAR, à l’image des deux personnels tués dans cet accident.
Quasi inconnue chez nous Aerogaviota est une jeune compagnie aérienne née en 1994 qui dispose d’une petite vingtaine d’aéronefs dont quatre biturbopropulseurs franco-italiens ATR-42-500 très récents. Le reste est composé intégralement d’avions et d’hélicoptères conçus et usinés en URSS durant la guerre froide et acquis (parfois gratuitement) à Cuba et en Russie. Aerogaviota a plusieurs fois été pointé du doigt par les autorités aéronautiques internationales pour l’entretien plus que discutable de certaines de ses machines, en dehors bien entendu de ses ATR qui lui servent de porte-étendards.
En fait ces derniers assurent les seuls vols internationaux de la compagnie, vers la Jamaïque. Malgré le réchauffement des relations entre La Havane et Washington l’espace aérien des États-Unis lui est toujours prohibé. Pas sûr que ce récent accident ne plaide en faveur d’une révisions de cet état de fait.
Photo © AP.
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