Tragédie aérienne évitée de peu au Québec

Bien que l’on déplore un mort, la collision en plein air de deux petits monomoteurs Cessna 152 aurait pu faire beaucoup plus de victimes. Lors de la belle journée ensoleillée du 17 mars dernier, le spectaculaire accident a eu lieu vers 13:00 au-dessus de Saint-Bruno-de-Montarville, à une vingtaine de kilomètres au sud de Montréal. L’avion dans lequel a péri le jeune pilote de 21 ans s’est écrasé violemment dans un stationnement alors que l’autre appareil s’est retrouvé sur le toit du centre d’achat Promenades de Saint-Bruno qui a résisté au choc. La clientèle ainsi que les employés du centre d’achat furent tout de mêmes évacués, puisqu’une fuite de carburant s’infiltrant dans le toit laissait craindre le déclenchement d’un incendie. Âgé de  23 ans, le second pilote s’en en tiré avec de graves blessures, mais on ne craint plus pour sa vie. Par miracle, on ne déplore aucun blessé au sol.

De nationalité chinoise, tous deux volaient en solo aux commandes d’avions de l’école de pilotage Cargair.  L’élève qui est décédé était sur le point d’obtenir son brevet de pilote privé. L’autre poursuivait sa formation pour devenir pilote commercial. Depuis une dizaine d’années, Cargair offre un programme de formation spécifiquement destiné aux étudiants chinois. Pendant environ quinze mois, ils viennent apprendre à piloter au Québec et retournent ensuite en Chine qui a un grand besoin de pilotes commerciaux. Un premier tri est effectué en Chine pour sélectionner  les élèves maîtrisant suffisamment l’anglais pour voler au Canada. Une seconde évaluation est ensuite effectuée par Transports Canada. Cargair forme ainsi une centaine de pilotes chinois par année. Plusieurs Européens francophones viennent aussi au Québec pour effectuer leur formation de pilote, car les écoles canadiennes sont généralement moins dispendieuses et jouissent d’une très bonne réputation.

Compte tenu des conditions idéales de vol, une des hypothèses avancées serait un problème de communication. La tour de contrôle de l’aéroport de Saint-Hubert, situé non loin de là, a tenté à plusieurs reprises de détourner l’un des avions lorsque le danger de collision s’est manifesté. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada fait actuellement enquête sur les causes de cet accident inhabituel. L’avion qui s’était malencontreusement posé sur le toit de l’édifice a été retiré de sa fâcheuse position, et les épaves seront soigneusement examinées.

Cargair est la plus grande école de pilotage privée au Canada. Son siège social et sa base principale sont situées à l’aéroport de Saint-Hubert, mais elle forme également des pilotes aux aéroports de Mascouche, de Trois-Rivières ainsi qu’à Saint-Honoré au Saguenay. Cette entreprise québécoise possède une flotte d’avions monomoteurs Cessna 150, 152 et 172 ainsi que des bimoteurs Piper Aztec PA-23 et Beechcraft King Air 100 et 200 avec lesquels elle offre également des vols nolisés avec sa division Max Aviation. Produit à près de 7600 exemplaires, rappelons que l’avion Cessna 152 est largement utilisé dans le monde pour la formation initiale des élèves pilotes.

Cessna 152 de Cargair

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Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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