Au début des années 1980, le remplacement des intercepteurs McDonnell CF-101 Voodoo au sein de l’Aviation royale canadienne (ARC) par des McDonnell-Douglas CF-188 Hornet fut une décision que ne regretta jamais le Canada. Les chasseurs multirôle Hornet arborant la feuille d’érable ont prouvé au fil des ans leur grande fiabilité et leur performance sous tous les cieux, des froids extrêmes du nord canadien aux déserts brûlants de la Libye ou de l’Irak.
L’affection des Canadiens pour leur bon vieux CF-188 Hornet n’a d’égale que leur aversion pour les dépenses militaires somptuaires en temps de paix. Divers programmes de modernisation ont permis d’allonger la durée de vie des appareils Hornet canadiens jusqu’en 2025, mais l’attrition normale au sein d’une flotte d’avions qui approchent la quarantaine d’années en a grandement diminué le nombre. Des 138 Hornet commandés initialement par l’ARC, il n’en reste plus que 77 en état de vol. Encore très récemment, l’ARC a déploré la perte d’un nouvel appareil et de son pilote lors d’un exercice d’entraînement à la frontière de l’Alberta et de Saskatchewan.
Bien que le gouvernement canadien n’ait toujours pas de solution au fiasco des F-35 Lightning II et entend toujours lancer un appel d’offres pour choisir l’appareil qui remplacera sa flotte de CF-188, il a récemment annoncé son intention d’acquérir 18 Boeing Super Hornet pour renforcer les capacités de l’ARC qui peine à assumer à la fois ses obligations envers l’OTAN et celles au Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Le Canada ne sera pas le premier pays à opter pour une telle solution transitoire, puisque l’Australie, face aux délais de développement du F-35, a également opté pour l’acquisition de 24 Super Hornet. Le Canada demeure tout de même un des pays partenaires du programme F-35, compte tenu des importantes retombées économiques pour les entreprises canadiennes, et du fait qu’il ne peut exclure l’appareil américain mal aimé du concours de sélection à venir, sous peine de mesures de rétorsion.
Certains affirment que cette décision récente laisse entrevoir que le Super Hornet a déjà une longueur d’avance face à ses concurrents, alors que d’autres disent que le report de la décision sur le choix final du successeur aux CF-188 permettra au F-35 de corriger ses lacunes de jeunesse et constituer une option plus crédible. Entre-temps, les avionneurs européens feront valoir les avantages de leurs avions de combat et parions que l’opération charme de Dassault se poursuivra. Bref, un beau guêpier duquel le gouvernement Trudeau n’aura le choix de s’extirper… tôt ou tard !
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13 Responses
Normalement hornet = frelon, mais je comprends que ça donnerait un titre bizarre :o)
Vous avez tout à fait raison. Mais n’en déplaise aux entomologistes, le terme guêpe est communément utilisé indistinctement pour désigner plusieurs espèces apparentées d’hyménoptères, dont la guêpe-frelon. Malgré ma formation de biologiste, je me suis donc permis cette petite liberté… 😉
Marcel vous n’enlevez les mots de la bouche ou plutôt le clavier des mains! Les aéronefs qui furent affectés à la protection du le ciel canadien furent toujours des biréacteurs alors pourquoi choisir un monoréacteur? Et dans cette partie de poker nous ignorons quel sera le comportement du nouveau président élu.
« Quand l’éléphant tousse, la sourie attrape un rhume » dit le proverbe en qualifiant la relation entre les Etats-Unis et le Canada. Mais l’éléphant ignore qu’il profite également des échanges commerciaux et de la proximité avec la sourie. L.élection de Donald Trump soulève plusieurs inquiétudes au Canada. Et quels seront les comportements de l’administration Trump envers ses alliés en matière de défense? A cause de notre proximité et de notre histoire, plusieurs canadiens se fient aux États-Unis pour assurer la défense du Canada. Je ne serais pas étonné que le 45e président désigné des États-Unis impose abruptement ses choix en matière d’aéronef aux canadiens.
Il y a de fortes chances pour que ce soit le scénario qui se produise : une transition vers le F35 « assouplie » par le Super Hornet qui fait pied-bot en attendant.
Dommage quand même qu’ils ressortent l’argument du « pays partenaire du F35″… on sait tous que les retombées du F35 lui-même sont des gouttes d’eau, et que c’est surtout la pression diplomatique/commerciale des USA qui fait pencher la balance !
Le plus drôle je pense c’est que les « partenaires » du f35 sont mis en concurrences: les pays participant à l’aventure f35 ne sont donc même pas sur ni de contribuer au programme ni de rentrer dans leur frais (investissement lors de l’achat + investissements industriels). Cf. ce qui vient d’arriver à l’Italie qui vient de perdre une bonne partie de la manne européenne … qui ira au Royaume Uni.
Je n’arrive même pas à comprendre comment des dirigeants ont pu accepter un truc comme ca. En sachant en plus qu’il y a les USA dans le jeu donc pas un mécano à l’Européenne comme Airbus.
Dieu merci avec le Rafale nous sommes épargnés de tout cela.
Première fois que j’écrit ici! Je suis Québécois pour information.
L’achat de Super Hornet présage bien l’achat de F-35. Malheureusement j’ai perdu confiance en cet avion. Et le gros problème est que même si on se décide pour les F-35 ou va les avoir quand ??? Nos Hornet acheté en 1982 tombe en pièce avec nos hivers qui descende à -25 régulièrement ici à Bagotville. Et je crois bien qu’à la base de Cold Lake le climat n’est guère mieux…
Ces Super Hornet « de transition » me font penser à quand nous avions récupéré les Voodoo suite à la destruction du projet Avro F-105… Pas assez bon pour les US mais bien correct pour nous !!!
Malheureusement le Canada comme beaucoup d’autres pays en Europe sont les vaisseaux des américains plus que des partenaires libres .pardon si j’ai offensé quelqu’un ce n’est pas le but.
Arthur 25,
aucune offense la dedans c’est un fait qu’on ne peut nier. Ils profite de nous. On profite d’eux aussi…
Les vassaux, peut-être ?
C’est vrai que depuis la cancellation du programme AVRO CF-105 ARROW, et l’entente (secrète ) du Buy American, le Canada n’a plus le choix de ses amis……Le meilleur ami étant les USA, il (Gouvernement canadien) se doit de plaire à ces voisins et amis à…..grosses bottes ;-). Nonobstant le fait de ces longues hésitations à se choisir des avions de combats, le Canada demeure une puissance sérieuse et un allié inconditionnel de la LIBERTÉ.
L’achat de F35 serait selon moi une grande erreur.
– Premièrement, l’autonomie de vol. Celle-ci n’est pas assez grande pour que nous puissions rallier nos deux bases aériennes. (Cold Lake et Bagotville)
– Deuxièmement, comme mentionné ci-haut, à quand la livraison et combien.
Le Canada est le petit chien des États-Unis. Je crois sincèrement que le Canada doit ouvrir ses portes au différents fabricants (Américain, Européen et même peut être Chinois) Plusieurs de leurs avions offrent un grand potentiel.
Moi ce qui me fait rire… Ou pleurer, c’est que Trump lui même ne croit pas en ce programme… Mais il va quand même le vendre…. YES HE CAN !!!