Ce qui est fabuleux avec les grands médias généralistes c’est que quand ils ignorent un truc ils brodent. C’est ce qui s’est déroulé au cours du weekend passé autour d’un fait divers aéronautique. Ce jeudi 6 octobre 2016 un avion d’observation russe participant à la mission internationale Open Skies de contrôle et de surveillance a survolé le territoire français provoquant un mini-blocage des aéroports franciliens. Pour l’occasion en effet aucun avion civil ne décollait de Roissy, d’Orly, mais aussi de Cormeilles-Pontoise et du Bourget.
Dès lors les rumeurs les plus folles sont apparues. D’autant que des «témoins oculaires» prétendaient avoir aperçu un avion militaire frappé des marquages de nationalité russe. Et pour le coup ils avaient raison. Or dans le climat actuel de résurgence des viols d’espace aériens par des avions russes cette information avait de quoi surprendre et inquiéter.
En fait sur ce coup là l’appareil russe avait toutes les raisons de survoler la région parisienne, et plus largement le pays. Il s’agissait d’un avion d’observation Antonov An-30 assurant une mission de contrôle au profit de l’engagement russe dans le respect des accords d’Helsinki de 1992. Les avions d’Open Skies participent notamment indirectement au contrôle de non prolifération des armes nucléaires. Cet accord concerne principalement les États-Unis, la Russie, l’Union Européenne, et les pays asiatiques et européens jadis sous occupation soviétique.
La gène pour les passagers des aéroports parisiens aura au total duré 55 minutes entre 11 heures 20 et midi 15. Le temps que le biturbopropulseur russe puisse réaliser ses relevés et photographies.
Au final beaucoup de pseudo-experts aéronautiques se sont plantés en analysant l’Antonov An-30 comme un avion-espion alors qu’il s’agit d’un avion d’observation. Enfin, il est toujours bon de savoir que les avions d’Open Skies portent des marques d’appartenance en anglais sur le flanc de leur fuselage. Juste histoire de ne pas être interceptés et abattus par la chasse du pays qu’ils observent. Gageons que l’équipage russe a du en profiter pour faire un peu de tourisme aérien au-dessus de la ville Lumière, ils auraient eu tort de s’en priver.
Photo © OTAN
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