Face à la dégradation de la situation diplomatique dans le Pacifique la Maison-Blanche a décidé de répondre avec un de ses arguments de poids : l’US Air Force. Comme au temps de la guerre froide et du surpuissant Strategic Air Command c’est grâce à ses bombardiers lourds que les États-Unis tentent de ramener à la raison Chinois et Nord-Coréens. Bien entendu il n’est pas question que l’Amérique d’Obama déclare la guerre à la Chine, mais qu’elle puisse la ramener à plus de pondérations dans ses actions régionales.
Car ce qui inquiète, à juste titre dirais-je, à Washington c’est l’expansionnisme chinois dans le Pacifique et en mer de Chine méridionale. Les annexions d’îles et d’îlots en tous genres, leur militarisation, et bien souvent l’agressivité avec laquelle ces actions sont menées dérangent. D’autant plus que Pékin semble bien faire cela sans jamais se soucier de ce que pense la communauté internationale.
Les alliés de l’Amérique, Corée du sud et Japon en tête, ne cachent plus non plus leurs questionnements sur les agissements des militaires chinois.
Afin d’y remédier l’état-major américain a décidé de frapper fort. Des bombardiers stratégiques Northrop B-2A Spirit ont rejoint Andersen AFB sur l’île de Guam depuis leur base métropolitaine de Whiteman dans le Missouri. Ces ailes volantes furtives sont avant tout des outils diplomatiques, plus que de réelles armes de premières frappes.
Car les Chinois savent pertinemment que ces avions pourraient survoler Shanghai, Xi’an, ou n’importe quelle métropole en toute impunité sans être détecté autrement que visuellement. Les autorités de Pékin sont bien conscientes qu’une frappe nucléaire américaine est inenvisageable, cependant de tels avions au plus près de leurs forces représentent un argument assez imposant.
À Guam sont également déployés des bombardiers lourds plus classiques comme les Boeing B-52H Stratofortress et les Rockwell B-1B Lancer. Ces derniers sont notamment en charge des missions visant à la pénétration de l’espace aérien nord-coréen. Il faut dire que les gesticulations, les manœuvres, et les provocations de cette autocratie semblent commencer à lasser les dirigeants américains.
Les tests de missiles sol-sol longue distance et les déclarations du dictateur Kim-Jung-Un à l’encontre de la Corée du sud pèsent donc dans la balance contre ce pays.
D’autant que la force aérienne nord-coréenne ne semble pas en mesure d’intercepter le moindre avion américain.
Il semble bien que le déploiement de ces bombardiers lourds soit totalement téléguidé depuis le bureau ovale. Les autorités américaines veulent pouvoir rassurer leurs alliés asiatiques tout en évitant de perdre de leur influence dans la région Pacifique.
Finalement le triptyque B-1B, B-2A, et B-52H continuent d’être ce que tous les bombardiers américains ont été depuis plusieurs décennies : des outils diplomatiques bien plus que des armes.
Photos © US Air Force.
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4 Responses
La Chine est entrain de refaire ce que le Japon a fait dans le pacifique dans les années 1930-40. Ils font debarquer des soldats sur des îlots perdus, y plante un drapeau chinois pour se l’approprier et la transforme en mini base avancée. Les chinois commencent a se sentir à l’étroit dans leurs pays et leur velléités géographique et ardeurs militaires ne vont faire que grandir maintenant que la Chine est une grande puissance économique et diplomatique. A ne pas oublier que d’ici quelques années la Chine sera dotée de plusieurs porte-avions. Un fort instrument diplomatique.
On peut même considérer que les installations aéroportuaires chinoises sur les îles spratleys comme un porte avions fixe. ( tout comme l était les bases sur l île de Sakhaline.
A l exception des îles senkaku qui est un autre problème. Les Chinois se sont emparés des îlots de mer de Chine de manières un peu cavalière bien qu’elle dit laisser les espaces libres pour la pêche des pays environnants ( à vérifier).
Elle a un besoin cruciale de pouvoir protéger ses importations dont la majeur partie passe par le détroit de Malaka, un peu plus au sud-ouest.
J espère que l engagement de Barak Obama et la diplomatie du B2 dans le pacifique permettra de trouver une solution en accord avec toutes les parties.
L’ espoir fait vivre dit le proverbe,
Pour ma part je ne crois pas que les Gesticulations des USA changent quelque chose a la détermination
de la Chine.
Que de bruits de bottes en ce moment!
Gesticulations américaines ou chinoises ? Tout dépend de quel côté du droit international on se place sûrement.