Voilà bien des avions militaires dont on parle peu mais qui ont un rôle prépondérant dans la conduite des opérations aériennes de la coalition internationale : les Grumman E-2C Hawkeye appartenant à l’US Navy. Et en cette mi-août 2016 ce sont plus particulièrement les avions du squadron VAW 123 Screwtops embarqués à bord du porte-avions USS Eisenhower (CVN-69) qui quotidiennement surveillent l’Irak et une partie de la Syrie. Ces biturbopropulseurs assurent une surveillance quasi permanente du champs de bataille.
Si bien entendu ces Hawkeye volent en priorité au profit des forces américaines, leurs équipages remplissent également des missions en étroite collaboration avec les personnels des forces aériennes et aéronavales alliées, dont l’Armée de l’Air et la Marine Nationale. Par contre ils n’opèrent qu’à partir du pont du porte-avions Eisenhower, et jamais d’une base à terre.
En fait leur mission est double.
Comme dans tous les conflits où ils furent engagés les Grumman E-2C assurent la couverture radar longue distance du ciel, prévenant les avions de combat alliés du moindre danger. Mais dans un conflit où le risque d’opposition aérienne est presque égal à zéro ce rôle est vite devenu très très secondaire.
En fait la première véritable mission de ces avions est le guidage des chasseurs-bombardiers et des avions d’attaques vers les cibles mobiles ennemies, telles les fameuses colonnes de véhicules 4×4 de Daech. L’avion assure toujours une veille radar mais en mode air-sol, une capacité bien connue de l’AN/APS-145 enfermé dans le rotodôme du biturbopropulseur. Sa seconde mission principale en découle directement, le E-2C Hawkeye assurant un rôle de poste de commandement aéroporté, un peu à la manière des Boeing EC-135 de l’US Air Force durant la Guerre Froide.
Mais depuis plusieurs mois une polémique existe sur le rôle des avions de guet aérien embarqué à bord des porte-avions américains. Il se pourrait qu’ils soient également employés pour surveiller de près les installations militaires du régime syrien, toujours considéré comme hostile et anti-démocratique par Washington et nombre de ses alliés. Les bases russes en Syrie pourraient elles-aussi être couvertes par le radar du Hawkeye. Des accusations qui en cette période de refroidissement des relations américano-russes n’ont rien de surréalistes.
Cependant il faut les minimiser, le Pentagone n’ayant pas forcément besoin des avions-radars de l’aéronavale américaine pour espionner les Russes et les Syriens. Le nombre de drones déployés dans la région peut tout à fait faire le compte.
Quoiqu’il en soit les missions de ces avions sont nettement moins médiatisées que celles des avions d’armes, et on le comprend bien. Cependant elles demeurent aussi importantes dans l’accomplissement de la finalité de cette guerre : anéantir Daech et sa structure militaire.
Photos © US Navy.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Une réponse
Le risque aérien c’est surtout le risque d’accrochage entre avions de la coalition et avions russes.