Voilà un drame qui risque de donner du grain à moudre pour les théoriciens du complot et autres amateurs de conspirations en tous genres. Ce dimanche 17 juillet 2016 un hélicoptère d’assaut s’est écrasé près de Benghazi dans le nord-est de la Libye, causant la mort de trois sous-officiers français. Si le Président de la République, François Hollande, a lui-même reconnu publiquement la perte de nos combattants, il faut savoir que d’importante zones d’ombre existent dans cette affaire.
La première est de savoir à quelle unité appartenait ces militaires français ? Forces spéciales ou service action de la DGSE, la question reste posée tant le communiqué du ministère de la défense est laconique sur cet écrasement mortel. Tout au plus sait-on qu’ils sont morts en « service commandé » pour reprendre le terme officiel. Au passage on ignore encore si des soldats français ont été également blessés. Car rappelons-le la France n’est pas censée disposer de troupes combattantes engagées dans des opérations terrestres en Libye. Tout au plus des moyens de renseignement aéroporté.
La deuxième zone d’ombre, et non la moindre, concerne la nature même de l’hélicoptère militaire. Certains médias évoquent un hélicoptère d’assaut et de combat Mil Mi-35 similaire à l’exemplaire afghan présenté en une, et appartenant aux forces gouvernementales libyennes (dont la France est un allié depuis la chute de la dictature Khadafi) et mis à disposition des forces françaises. Cependant il n’est pas à exclure que l’appareil en question soit un Cougar ou un Caracal du Groupe Aérien Mixte 56, cette unité appuyant fréquemment les missions les plus spéciales de notre pays. Y compris bien sûr les opérations clandestines, après tout c’est aussi son rôle.
La troisième zone d’ombre concerne les causes de cet écrasement. Alors que les autorités françaises se bornent à parler d’un accident sans donner plus de précision certains médias, dont de très sérieux, avancent la possibilité que l’appareil ait été abattu par un missile sol-air SA-7 de facture soviétique tiré par des miliciens d’un groupe djihadiste.
Alors où est la vérité dans tout ça ? Sûrement un peu au milieu de tout ce brouillard médiatique. On comprend aisément que le gouvernement veuille minimiser le flux d’informations donné au profit d’une opération des plus confidentielles, aussi pour protéger les familles et frères d’armes des personnels tués. Cependant il faut comprendre que l’époque est à une plus grande transparence, y compris dans les opérations antiterroristes. Car ne nous y trompons pas si des forces françaises étaient (et le sont sûrement encore) en Libye c’est pour porter des coups très durs aux organisations djihadistes responsables des attaques terroristes contre notre pays et ses alliés.
Photo © Wikimédia Commons.
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6 Responses
La presse évoque 3 hommes appartenants au service action de la DGSE et un mil mi 35 appartenant à l’armée libyenne. Après ce qui me fait rire c’est que la presse et l’état libyen ont l’air surpris que des soldats français soit présents en Libye, alors que ce secret n’en est plus vraiment un.
En même temps si ce sont bien des personnels de la DGSE qui étaient sur place et qui y ont trouvé la mort, le terme de militaire est un peu subjectif. Le vocabulaire français possède un mot pour les désigner : des barbouzes.
Le terme « barbouzes » désigne effectivement les « espions » et plus à propos aussi les mercenaires. Par contre le personnel du service action de la DGSE est formé de militaires, le terme n’est donc pas subjectif. Employer le terme « barbouzes » à leur sujet est par contre péjoratif et un peu déplacé dans cette circonstance…
La barbouzerie est pourtant une technique (et une habitude) bien française, et ce depuis la fin de l’empire colonial hexagonal. Là dessus le service action n’a rien à envier aux opérations clandestines de la CIA. Cette opération est la démonstration que la service action agit en dehors des règles habituelles d’engagement des forces armées françaises. Le terme de barbouze n’est donc pas si déplacé que ça. Après je peux comprendre qu’il soit péjoratif pour ceux qui acceptent l’utilisation de ces personnels hors de tout contrôle démocratique.
Il serait d’ailleurs intéressant de savoir si la commission parlementaire de la défense et des affaires étrangères avait eu vent de cette opération en territoire libyen. Peu de chances cependant que ses membres en parlent publiquement, tout du moins avant plusieurs mois.
au 20h de france 2 d’hier (20/07/2016) on voir des débris (un rotor et une planche de bord) qui appartiendrai a hélicoptère en question. si c’est effectivement le cas, l’ hélicoptère est bien russe (au vu de la peinture verte typique du tableaux de bord.
Je m’étais fait la même réflexion vu les débris de la planche de bord et la peinture bleu-vert caractéristique.
Si c’est bien l’appareil dont il s’agit, évidemment.