Le vol MS804, des similitudes avec les MH370, MH17 et MetroJet 9268 ?

Le vol MS804 d’EgyptAir a disparu des écrans radar la nuit dernière alors qu’il survolait la Méditerranée. Les similitudes avec les autres drames récents de l’aviation civile, MH370, MH17 et MetroJet 9268, sont assez frappantes et viennent faire écho avec des éléments de ces différents crashs.

Première similitude : l’Egypte. Le vol 9268 de la compagnie MetroJet, était un vol charter au départ de l’aéroport international de Charm el-Cheikh et à destination de Saint-Pétersbourg. Il s’est écrasé le 31 octobre 2015 dans la péninsule égyptienne du Sinaï, alors qu’il allait atteindre son altitude de croisière. L’Airbus A320 d’EgyptAir avec 56 passagers et dix membres d’équipage à son bord, est parti de Paris mercredi 18 mai à 23 h 09 à destination du Caire. La destination de l’Egypte n’est pas anodine et forcément fait écho à la lutte contre le terrorisme encore rappelée lors de la visite du président Hollande en avril dernier.

Deuxième similitude : La disparition à haute altitude. Le vol MS804 se trouvait à 37 000 pieds d’altitude et était entré dans l’espace aérien égyptien quand il a disparu des radars jeudi à 2 h 45, heure du Caire. Le vol de Metrojet se trouvait lui à une altitude de près de 31 000 pieds. Le MH17 volait à une altitude de 33 000 pieds lorsqu’il aurait été abattu par un missile. Dans le premier cas, il s’agit de l’explosion d’une bombe. Dans le second cas, il s’agit d’un tir de missile.

Troisième similitude : Les débris éparpillés en mer. Le Paris-Le Caire d’EgyptAir a disparu dans la nuit des écrans radar alors qu’il survolait la Méditerranée. Contrairement au MH370 dont les recherches s’étalent de la Mer de Chine à l’Océan indien, le vol MS804 s’est abimé en Méditerranée, une zone maritime bien plus « habitée » que les zones désertiques où l’on a cherché le vol de la Malasian Airlines. D’ailleurs, la zone a rapidement été ciblée au large de l’île grecque de Karpathos. Il n’en reste pas moins que les recherches de débris en zone maritime sont fastidieuses, notamment pour le vol Rio-Paris d’Air France.

Alors que retenir de ces similitudes ? A mon avis (et cela n’engage que moi), l’explosion en vol reste très probable. Reste à voir si on penche vers le scénario de l’engin explosif ou celui d’un tir de missile qui n’est pas à exclure non plus.

Dans le cas de la bombe, le point le plus flippant est qu’elle aurait été mise dans l’avion au départ de Roissy. Cet événement a déjà déclenché une série de processus de vérification. « Les enquêteurs vont inévitablement s’intéresser au personnel de piste, pour être bien certains qu’il n’y avait pas parmi ces employés un profil à risques. Plusieurs salafistes ont déjà été détectés, par le passé, parmi ceux qui avaient accès aux zones de chargement et déchargement des avions« , souligne un cadre de la Police aux frontières (PAF). Pour le vol MetroJet, le groupe Daech a placé un engin explosif, une canette de boisson gazeuse, à l’intérieur de l’avion. Après la liaison Paris-Le Caire est troublante. Le choix de ces deux villes n’est pas anodin si on part sur un scénario terroriste.

Le tir de missile n’est surement pas exclu. Hormis le vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine, rappelons  l’accident du vol 870 Itavia, un Douglas DC-9-15, qui s’abîma en mer Tyrrhénienne près de l’île d’Ustica au nord de la Sicile, le 27 juin 1980, lors d’un vol Bologne-Palerme. Depuis 1999, l’enquête italienne sur la tragédie d’Ustica s’oriente vers la thèse d’un tir de missiles d’un avion de l’OTAN, qui aurait été français ou américain. Celui-ci aurait abattu par erreur le DC-9 en pourchassant un MiG-23 libyen qui se serait dissimulé derrière (technique courante pour échapper à la détection radar).

Bon ces éléments ne sont que des conjectures personnelles. Mais je trouve cette tragédie troublante sur bien des points


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Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
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Commentaires

16 Responses

  1. Bonjour,
    vu la zone ou le crash a eu lieu et la forte la présence de frégates/radars militaires/radars civils/… dans le secteur je doute qu’un tir de missile soit passé inaperçu non ?

    1. C’est bien pour cela que j’ai indiqué que c’était peu probable, mais l’histoire de l’aviation démontre qu’il ne faut pas négliger cette hypothèse, vu le climat ambiant dans la région

  2. Justement, ces jours mêmes se déroule dans la région un exercice commun Phoenix 2016 entre la marine américaine, les marines européennes et les marines nord-africaines, donc si tir de missile y est ou autre incident du genre, je crois que les navires militaires l’ont capté.

  3. Une bombe dans l’avion, sa voudrait dire qu’elle aurait été mise à roissy ? Rien que pour faire un paris-nice ces tout juste si les flics nous font pas nous dessapper complètement alors pour faire passer une bombe je voit pas comment. ou alors c’est un bagagiste qui la mis la.

    1. Pour les terroristes il est plus facile d’introduire une bombe en tant que personnel au sol qu’en tant que passager (et moins risqué, au passage ! ) Car les passagers sont bien plus étroitement contrôlés que le personnel au sol (en plus les passagers ne peuvent embarquer de gros volumes en cabine).
      Flippant quand même si c’est le cas à Roissy.

  4. Commentaire :
    Bien sûr, pour l’heure, aucune piste n’est à écarter. Je songe aux Familles abasourdies et transies d’angoisse.
    Courage à elles ainsi qu’aux survivants éventuels.

    Ceci dit , j’ai été éffaré par le comportement de l ‘équipe journalistique d’Itéle à 16h15.
    Question : Roissy est il un aéroport à risque élevé en matière de chargement des soutes ? ( en gros, de mémoire).
    Réponse d’un commandant de bord d’Air France que je cite : « Oui, à Roissy, il y en permanence des conflits très durs et tendus entre les pnc et pnt face à un très grand nombre de personnels au sol trés radicalisés ».
    Et puis pan ! coupé net par le journaleux alpha ( celui qui s’y connait c’est sûr pasqu’y connais le terme tarmac) qui nous explique unilatéralement que tout va bien à ce niveau.
    On n’a ensuite plus revu ou entendu le pilote…

    1. On appelle cela de l’information, mais surtout ne pas regarder ces chaines là, elles n’informent que ce qui est politiquement correct……. et les écoles de journalistes sont connues pour formater leurs élèves. Bref, ne plus regarder la télé, c’est la meilleur solution.

      1. Pour le coup je ne suis pas du tout d’accord Tonton. Les chaines d’information en continue ont leur intérêt, et leurs analyses sont souvent assez fines. Après il est vrai qu’entre les quatre disponibles gratuitement (BFMTV, I-Télé, LCI, et France24) les lignes éditoriales diffèrent beaucoup, mais c’est aussi lié à la liberté d’opinion dans la presse française garantie depuis 1905.
        Maintenant je sais bien que, comme dans n’importe quel autre média (radio, papier, web) les analyses aéronautiques sont souvent approximatives, quoique désormais les chaines ont cessé d’avoir recours à de pseudo « experts aéronautiques » et font appel à de vrais connaisseurs comme le journaliste Michel Polacco et les anciens pilotes Gérard Feldzer et Jean Serrat.

        1. Comme cela fait longtemps que je ne les regarde plus…… Je vais peut être m’y réessayer 😉

  5. Je ne suis pas vraiment d’accord avec votre analyse, vous choisissez des similitudes sur les derniers vols en excluant celles qui ne collent pas. En résumant les chiffres autrement, on a des incidents beaucoup moins proches les uns des autres….
    sur les 4 vols considérés, 50% se sont abîmés en mer (avec seulement deux choix, terre ou mer, on a un % égal à celui du hasard) ;
    50% ont eu lieu sur un trajet impliquant l’égypte, mais aucun n’a vraiment le même itinéraire,
    les causes suspectées/avérées sont toutes différentes (sauf MS804, cause encore inconnue).

    Seul point vraiment commun aux 4 vols : la haute altitude. Ce point peut être curieux, je l’accorde. Mais les crashes à l’atterrissage ou au décollage, bien qu’assez nombreux, sont bien moins mystérieux (faible vitesse, généralement des survivants, causes bien établies), et font moins de bruit médiatique. Pas de disparition mystère dans ces cas là, et encore moins de suspicion de missile. Pourtant ces crashes sont assez répandus aussi.

    Je rejoins votre hypothèse d’une explosion en vol, mais ne suis pas sûr qu’on puisse vraiment faire un rapprochement avec les autres vols.

    1. J’ai bien parlé que de similitudes c’est-à-dire la ressemblance où l’analogie entre des 2 choses. Loin de moi l’idée de faire une analyse détaillée aussi peu de temps après le drame. Simplement de soulever les relations entre l’un ou l’autres de ces 3 autres crashs récents, bien évidement pas tous pris ensemble.

  6. Naïvement peut être j’ai tendance à croire que jusqu’à preuve du contraire ce genre de tragédie est accidentelle. Maintenant on sait tous que la piste terroriste pourrait en arranger plus d’un en Europe. Gageons que les enquêteurs feront de leur mieux pour répondre aux questions.
    Une pensée pour les proches des victimes de cette catastrophe aérienne.

    1. Oui c’est bien vrai ! Le jeu de passe-passe lors du crash Egypte-Russie était terrible, Avec l’avionneur qui dit que c’est une bombe, le gouvernement Egyptien qui dit que c’est le pilote, le gouvernement Russe qui dit que c’est l’avion… (Enfin, disait, quand la thèse de la bombe n’était pas encore confirmée). Chacun veut (cyniquement) passer la mauvaise pub à l’autre….

    1. Ça, seule une analyse des boites noires et/ou de l’aile et nacelles moteurs pourront nous éclaircir sur cette hypothèse.

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