Tout comme la majorité des grandes puissances de ce monde, le Canada dispose d’une vaste chaîne de commandement et d’organisation des secours. Le gigantesque feu de forêts et de broussailles qui depuis le dimanche 1er mai ravage la région autour de Fort McMurray dans la province de l’Alberta a mis en lumière cette organisation. Focus aujourd’hui sur l’opération Lentus qui permet entre autre de mettre à disposition des autorités civiles mais aussi des services de secours des moyens militaires conséquents, et notamment les aéronefs de l’Aviation Royale Canadienne. Toutes proportions gardées, on pourrait rapprocher celle-ci de ce que nous autres Français appelons le dispositif ORSEC (ORganisation des SECours et recensement des moyens publics et privés susceptibles d’être mis en œuvre en cas de catastrophe).
C’est grâce à l’opération Lentus 16-01 (c’est à dire sa première application pour l’année 2016) que les services de secours ont pu bénéficier de l’appui des récent du 408ème Escadron et de ses Bell CH-146 Griffon camouflés, ou bien des hélicoptères jaunes et rouges du 417ème Escadron. Ces derniers sont utilisés principalement pour des missions de ravitaillement au profit des pompiers canadiens qui quotidiennement, sans interruption, combattent au sol ce feu très particulier.
L’incendie de Fort McMurray n’est pas à proprement parlé un feu de forêt traditionnel, dans le sens où l’espace végétal brûle sur un sol possédant naturellement des qualités calorifiques particulières. En effet une grande partie de la région autour de cette ville relève des gisement de sable bitumineux de l’Athabasca, riche en pétrole brut. Rien à voir donc avec les feux de forêts que nous pouvons connaitre en Europe, et notamment dans le tiers sud de la France.
Cependant comme pour tous feux de végétations l’emploi des bombardiers d’eau est nécessaire à Fort McMurray. Toutefois si les Bombardier CL-415, Lockheed C-130B, et autres avions arrosent copieusement la région, seul le travail au sol peut venir à bout du feu et surtout des reprises de flammes. Un incendie forestier se gagne avant tout avec des hommes et des femmes au sol, dotés de puissants camions citernes. Les avions et hélicoptères bombardiers d’eau ne sont qu’un renfort.
De par leur très grande stabilité et leur équipement hors du commun les CH-146 Griffon de recherches-sauvetages représentent également de formidables postes d’observations et de commandement aéroportés pour les milliers de soldats du feu qui depuis dix jours affrontent la fournaise. Ils peuvent ainsi guider les pompiers, et bien entendu les ravitailler au plus près du front. Tout cela n’est envisageable que grâce à l’existence de Lentus 16-01.
Les soldats du feu, qu’ils soient au sol ou dans les airs peuvent aussi avoir un allié de choix : les nuages. En fait la pluie peut permettre de fixer un feu de forêts, si tenté bien entendu que le panache de fumée ne stoppe pas son apparition.
Photos © Aviation Royale Canadienne.
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