Certainement l’avion militaire français le moins connu de tout l’arsenal tricolore, le Dassault Gardian est pourtant un outil quotidien de la Marine Nationale. Actuellement se pose très sérieusement la question du remplacement prochain des cinq biréacteurs Gardian en service au sein de la Flottille 25F, des avions qui chaque jour sillonne les cieux ultramarins français. Entrés en service en 1984, ils auraient dû quitter le service actif l’an dernier, mais faute de remplaçants les Gardian sont maintenus en vol jusqu’à l’horizon 2020.
La mission première de ces biréacteurs est d’assurer la permanence étatique française dans le Pacifique et dans l’océan Indien. Officiellement stationnés sur la Base Aérienne 190 de Faa’a sur l’île de Tahiti, les Gardian sont fréquemment déployés là où les Français d’outre-mer ont besoins d’eux, et même parfois sur l’île de la Réunion pourtant distante de plus de 12 000 kilomètres.
Car les Gardian sont de véritables couteaux suisses des mers, capables aussi bien de réaliser des missions de surveillance maritime, de lutte contre la piraterie, de recherches et de sauvetages longue distance, d’évacuations sanitaires, de transport de hautes personnalités, et même de simulations d’attaque pour les navires de la Marine Nationale. Cette polyvalence a aussi un coût : la flotte des cinq Gardian est à bout de souffle. Malgré un entretien hors-pair, ces avions commencent à accuser leur âge, il ne faut pas oublier qu’ils sont les derniers descendants directes du Mystère XX encore en dotation militaire en France.
À l’heure où en métropole la Marine Nationale célèbre la livraison au sein de la 24F du huitième et dernier Dassault Falcon 50M, certains Français ultramarins verraient d’un bon œil que de tels avions rejoignent aussi la 25F dans les années qui viennent. Une version « polynésienne » du Falcon 50M, plus polyvalente et rustique, que celle basée en Bretagne serait largement la bienvenue. Surtout que la configuration en triréacteur de cet avion le rendrait plus souple d’emploi que les vénérables biréacteurs. Sauf bien entendu si le ministère de la défense en venait à acheter des avions neufs, des Falcon 2000MRA ultramodernes par exemple. Seul l’avenir nous le dira.
Quoiqu’il en soit de Polynésie en Nouvelle Calédonie, et même quelques fois sûrement aussi à la Réunion il faudra encore s’habituer à voir décoller les Dassault Gardian dans le sifflement si particulier de leurs deux turboréacteurs ATF3-6. Loin des crépitements de flashs de la presse les Gardian volent au profit d’une certaine idée du service public. La Royale ne faiblit jamais.
Photo © Marine Nationale.
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2 Responses
Bonjour la Rédaction,
Merci de compléter – et /ou corriger le cas échéant – ce que je crois avoir compris de l’opération Falcon 50M – en deux phases – de notre Aéronavale préférée.
La 24F de la Marine nationale opère désormais huit Falcon 50M : quatre au standard MI (Intervention) et quatre MS (Surveillance).
La transformation des Falcon 50B en 50M et, en particulier, la pose d’une trappe de largage de chaînes SAR (Search and Rescue) a nécessité la dérive des commandes centrales de vol.
Ces 8 Falcon 50M, équipés de chaînes SAR (Search and Rescue) – encombrantes – de première génération pour les 4 premiers, et de chaînes – aux dimensions plus réduites – pour les seconds,
devraient remplacer les 5 Falcon Gardian opérant outre-mer.
Reste à définir dès aujourd’hui l’appareil qui remplacera, à son tour, les 8 Falcon 50M actuels. Dassault, avec son Falcon 2000 MRA, tiendrait-il la corde?
Votre fidèle lecteur,
Emmanuel Dupont.
Les 4 restants ne sont pas encore estampillés « I », i.e. avec l’ajout d’une trappe de largage, opération qui ne nécessite plus le déplacement des commandes de vol, grâce (comme vous aviez écrit) aux chaînes SAR plus réduites en taille.
Concernant le F2000MRA, il est de masse comparable au Falcon 50 et possède une plus grande poussée (2 moteurs plus gros, un des meilleurs taux de montée de sa catégorie) et une meilleure autonomie, il pourrait donc favorablement remplacer le 50M, reste à trouver le financement.