Si l’info semble être passée plutôt inaperçue parmi le flot relatif à la guerre contre l’autoproclamé État Islamique elle n’est pas dénuée d’un certain intérêt aéronautique. L’US Department of Defense a annoncé le déploiement de Grumman EA-6B Prowler sur la base de l’OTAN d’Incirlik. Ces avions appartiennent au squadron VMAQ-4, une des unités de guerre électronique et de suppression des systèmes de défense-contre-aviation de l’US Marines Corps.
Depuis son retrait du service dans l’US Navy en juillet dernier le Grumman EA-6B Prowler ne volent en fait plus que sous les couleurs (enfin façon de parler) du corps des Marines. C’est donc logiquement ceux-ci qui décolleront de Turquie pour aller rechercher et détruire les systèmes de détection et de lutte contre les aéronefs en dotation dans les rangs de l’organisation djihadiste Daech. Le Pentagone aurait aussi pu décider de confier cette mission aux équipages de Boeing EA-18G Growler de l’aéronavale, mais visiblement le vieux tueur de radar semble encore avoir la faveur des décideurs militaires américains.
En fait la décision de déployer de tels avions soulève une question principale : l’organisation Daesh a-t-elle désormais les moyens de détecter les avions de la coalition, voire de les abattre ? Une interrogation qui semble titiller l’état-major international puisque l’envoi des Prowler a été demandée. Il faut dire qu’avec leurs missiles antiradars AGM-88 Harm, les gros biréacteurs embarqués sont de redoutables systèmes d’armes à même d’engager à peu près tous les types de batteries de missiles sol-air au monde.
Déjà, il y a quelques semaines l’armée irakienne faisait état du fait que les terroristes de Daech avaient mis la main sur plusieurs ZSU-23/4, de redoutables engins chenillés dotés de quatre canons mitrailleurs de calibre 23mm et livrés en masse par les Soviétiques durant la guerre froide. Malgré leur âge désormais avancé, les ZSU-23/4 représentent encore des armes redoutables contre les avions cargos, les hélicoptères, et même dans la mesure où ils voleraient bas, contre les avions de combat. La destruction de ces engins est une des spécialités du Prowler.
Photo © US Marines Corps.
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7 Responses
Je pense que ces avions peuvent aussi brouiller les communications de Daesch.
Et l’écoute aussi, o:)
Pour ça la coalition a les Beechcraft MC-12W Liberty qui font très bien l’affaire.
Les anglais ont déployé également un RC-135W Airseeker spécialisé dans la collecte des signaux radars et radio ennemi et leurs brouillage.
À mon avis les avantages du Prowler sont
– un plus grand nb d’avions
– côté offensif avec suppression de la DCA
– une meilleure auto défense
La France possédait le AS-37 martel en missile anti-radar. Savez vous si nous en possèdons encore ou est-ce que c’est de l’histoire ancienne ?
Oui, c’est fini, plus de missile anti-radar dans nos forces. Je crois qu’on utilise des AASM à la place, faute de mieux
Non pas faute de mieux, les militaires français ne font plus confiance à ce type de missile, car il faut que le radar adverse soit allumé au moment ou le missile est en l’air. Durant le Kosovo les missiles anti-radars n’avaient pas une bonne efficacité.
L’AdA préfère des tires de missile air sol en contre une fois la source détectée par le rafale plus même. Ca fonctionne très bien et pour bien moins chers mais uniquement face à des systèmes anti-aériens ancien ou d’ou on connait les détails de fréquences et autre.
Le rafale se met en situation de danger en faisant cela, car si le radar adverse sera détecté avant d’entrer dans la zone de tire des missiles, les adversaires avec un minimum sérieux attendront d’activé les radars de tires que le rafale soit à porté des missiles.
Sinon on lance des scalp sur une cible dont on a obtenu les coordonnées par un autre moyen de renseignement, humain, awacs ou allié…
En 2019 la France lancera trois satellites du programme cerces qui permettra justement de détecter les radars au sol, de les identifier, caractériser, cartographier. Permettant ainsi à la chasse française d’éviter ces systèmes ou de les détruire. Seuls les USA, la Russie et la Chine ont cette capacité à l’heure actuelle.