Le contrat était attendu depuis plusieurs semaines, il est maintenant signé. Le ministère de la défense vient d’acquérir un lot de 14 drones de reconnaissance Safran Patroller destinés à l’Armée de Terre pour un montant d’environ 300 millions d’euros. À la grande différence des avions pilotés et des hélicoptères qui relèvent de l’ALAT ces engins monomoteurs seront mis en œuvre par les « diables noirs » du 61ème Régiment d’Artillerie.
En plus de ces quatorze drones ce sont deux stations de contrôle et de pilotage depuis le sol qui seront livrées aux artilleurs français. À terme les Safran Patroller doivent permettre de remplacer les Sagem Sperwer, alias SDTI dans l’Armée de Terre, au sein d’un nouveau concept : le MCMM.
Cette initiale signifie Multi-Capteurs Multi-Missions et doit permettre aux artilleurs de disposer d’un système leur permettant de remplir des missions dans un rayon de 200 kilomètres, ce qui actuellement demeure plutôt le terrain de leurs collègues de l’Armée de l’Air et de leurs avions sans pilote MALE Harfang et Reaper. Les premiers Patroller rejoindront donc l’est de la France et plus particulièrement Semoutier-Montsaon, où se trouve le 61ème RA, dans le courant de l’année 2018.
Le Safran Patroller est le dernier né des drones français. Basé sur le motoplaneur civile Stemme S.15 allemand cet engin décolle de manière classique, à la différence notable du Sperwer qui lui nécessite encore une catapulte installée sur camion. Son cœur est en fait le système passif Euroflir 410 couplé à un système TV haute définition et infrarouge qui permettent de retransmettre en direct les images à la station de pilotage.
Avec cet avion sans pilote les artilleurs du 61ème RA vont donc disposer d’un matériel dernier cri, eux qui depuis 1996 sont devenus les spécialistes « terre » de la mise en œuvre de drones. Du Sagem Crécerelle au Safran Patroller, en passant par le Canadair CL-289, en vingt ans les hommes et les femmes de ce régiment se sont fait une spécialité du renseignement aéroporté notamment sur les champs de bataille du Kosovo, et d’Afghanistan, mais aussi pour des missions de maintien de la paix au Liban et au Tchad. Un professionnalisme reconnu bien au-delà des frontières de notre pays, et qui va perdurer avec l’arrivée des Patronner. On est ici bien loin de la fureur des obusiers et canons, matériels plus classiques des artilleurs européens.
Illustration © Safran.
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