Les raids aériens français, arme majeure de la coalition internationale contre Daech

La décision politique de renforcer la présence militaire française au-dessus de l’Irak et de la Syrie au lendemain des attaques djihadistes du 13 novembre 2015 contre Paris et Saint-Denis semble commencer à porter ses fruits. Non seulement le territoire conquis par Daech diminue mais la France a pris une place de premier choix dans la coalition internationale, étant désormais le principal intervenant dans le ciel après les États-Unis. En un peu plus de deux mois les chiffres parlent d’eux-même.

Initiés à la fin de l’été 2015 les bombardements français contre les positions de l’autoproclamé État Islamique en Syrie sont désormais exclusivement des frappes planifiées avec les autres acteurs de l’engagement international. Elles sont autant le fait des pilotes de l’Armée de l’Air que de leurs collègues de la Marine Nationale, la France pouvant s’appuyer sur sa Base Aérienne Projetée en Jordanie et sur le groupe aéronavale articulé autour du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle.

Dans le même temps les missions au profit de nos alliés irakiens, mais aussi des combattants paramilitaires kurdes, se poursuivent. Là il s’agit tout autant de bombardements ciblés et donc préparées à l’avance que de frappes de précisions dites d’opportunités, une spécialité de nos pilotes et équipages engagés en Irak.

En ce mois de janviers 2016 la participation française représente 44% de toutes les opérations aériennes au-dessus de l’Irak et de la Syrie, hors missions américaines. C’est à dire que l’Armée de l’Air et la Marine Nationale sont « devants » nos alliés britanniques et russes, qui pourtant communiquent nettement plus sur leur engagement dans cette guerre contre le terrorisme radical islamiste.

Entre le 15 novembre 2015 et le 21 janvier 2016 les pilotes et équipages français ont réalisé cent quarante missions de frappes contre Daech. Toutes réussies.

Mais cet engagement souligne aussi le travail hors du commun réalisé dans l’ombre par les hommes et les femmes qui soutiennent ces raids : armuriers, mécanos, spécialistes de l’avitaillement, expert en décryptage des relevés photos, ou simplement cuistots, médecins, infirmiers, prévôts, personnels d’état-major, cocoyes, etc etc etc. Tous ces métiers sans lesquels jamais nos pilotes ne pourraient agir. Ne les oublions pas.

Photo © Marine Nationale.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 Responses

  1. Au vu des cadences d’utilisation de notre aviation, je m’interroge sur le vieillissement des cellules.
    Quand ils rentreront en métropole, combien de leur potentiel initial aura-t-il été consommé par les opex ?
    Un système ou un principe existe-t-il qui lierait les commandes d’un avion en fonction de sa fréquence et durée d’utilisation (chez les mili pas dans le civil) ?

    1. Par le passé, on mettait des appareils en « cocon », on les préservait dès la sortie de l’usine dans le rôle de futur remplacement des cellules perdues ou trop anciennes. Il faut dire que les quantités produites étaient supérieures.
      J’avais ouï dire qu’en certaines circonstances entrainant la perte d’un appareil, certains étaient re-commandés pour que le nombre n’en pâtisse pas (possible uniquement quand l’appareil est encore en production, car jusqu’à la fermeture du site il est possible de revoir à la hausse le nombre de commandes).
      Aujourd’hui avec la réduction drastique des parcs aériens et le prix unitaire des appareils à la hausse, je me demande ce qu’il en est avec les Rafale… Je pense qu’à notre époque, et vu ce qui se fait à l’étranger, il est plus pragmatique d’envisager des chantiers d’upgrade / rénovation à une fréquence donnée (en fonction du temps de vol de chaque appareil), à l’instar de ce que nous faisons avec les 2000 indiens et de ce qui s’est fait avec les F16 et AWACS ; les pièces critiques étant remplacées, l’électronique modernisée, etc.

      En ce qui concerne l’usure des cellules dans cette campagne aérienne, ce n’est en tout cas pas anodin que les SEM dans la Marine et M2000 (modèles D, N, et même C au Mali !) pour l’AdA, appareils tous proches de la retraite, soient largement mis à contribution pour soulager les Rafale.
      De surcroit, il existe un roulement, ce ne sont pas les mêmes avions qui frappent depuis le début de notre intervention.

      1. Il y a aussi la possibilité d’augmenter la garantie de la durée de vie des cellules en accord avec l’industriel bien sûr et ce avec ou sans travaux supplémentaires.
        En ce qui concerne les Rafale, leur carrière n’a commencé qu’il y a à peine 10 ans pour les 1ers livrés, il ne reste encore de la marge, je pense

    2. la cellule du rafale est prévu pour duré environ 7000 heures sur 30 ans, donc 280 heures de vol par an.
      Si le quota est dépassé l’AdA met les avions concernés au repos l’année d’après pour revenir à une moyenne de 280 heures. L’Ada a donc un potentiel qu’elle doit préservé et équilibrer sur 30 ans.
      Les roulements entre types d’avions sont plus une question de potentiel des personnels au sol notamment les mécanos.

      1. Merci pour cette réponse très précise ! Personnels comme avions sont donc mis au repos via des rotations.

        1. de rien 😉
          A noter que les 7000 heures sont une estimation qu’il faudra verifier avec le temps
          (apparemment on en attend un peu plus de 7500h mais patience).
          Le chiffre de 280 h lui est fix car c’est le nombre d’heure minimum requis pour un pilote de chasse. (l’achat de P21 ou la modernisation des alphas pourrait changer cet état de fait).

  2. bien que la France participe a 44% d’intervention contre DAECH, j’ose espérer que le reste de la coalition fait plus de 44% d’intervention vu la force
    aérienne des autres états tel que l’Amérique, l’Angleterre, la Russie!!!!!!

    1. Non non, 44% des missions accomplies HORS celles des États-Unis, et sur le mois de Janvier 2016, l’article le précise bien :).

      Cependant, je me demande bien en quelle mesure l’on peut croire ces chiffres et d’où l’AdA les sort, car si le nombre de frappes françaises et autres pays otaniens est largement vérifiable et transparent, celui des Russes l’est bien moins.
      Si l’on en croit certains sites, eux en sont à quasi 6000 frappes depuis Septembre (dont une soixantaine un seul jour de Janvier). Ce qui, vu comme ça, ferait bien entendu baisser drastiquement le ratio tricolore.
      Sans doute l’AdA a-t-elle des évaluateurs pour ce genre de statistiques, afin de trier le bon grain de l’ivraie ? L’ennui, c’est qu’en procédant de la sorte, ces chiffres en deviennent politiques, en l’état.

        1. Nous sommes d’accord wagdoox, mais à l’heure de la communication de masse au citoyen lambda pas souvent au fait des termes militaires, cet aspect sémantique de la communication des armées est totalement occulté ou mal retransmis par les médias, ce qui fausse la donne.
          C’est ce que je voulais souligner sur la portée de plus en plus politique et contestable des chiffres (via l’opinion publique).

        2. 44% de la coalition hors us, donc 44% sans les USA et la Russie.
          Les Russes doivent exploser le nombre de frappes puisqu’ils utilisent les bombes lisses…
          l’Ada joue sur les mots…

          La guerre c’est de la politique par d’autre moyen nous sommes d’accord Vark 😉

        3. Le problème avec les généraux de l’aviation russe (enfin un des problèmes avec eux) c’est qu’ils ne savent toujours pas communiquer sur leurs actions de guerre autrement que par la vieille recette propagandiste soviétique. On se croirait encore au « bon vieux temps » de la guerre froide.

  3. Étant donné que les raids français s’effectuent essentiellement de nuit, il est à noter que pour nos marins-pilotes, c’est un exploit à chaque mission à des appontages de nuit, surtout que c’est en fin de mission. Bravo aux hiboux!

  4. Vous parait-il normal – je m’adresse à vous car je constate que vous êtes des fins connaisseurs de la chose militaire, plus que moi qui malheureusement n’y connais rien – que l’on se gargarise de pouvoir mettre seulement 8 avions en vol en Irak ? Ne pourrions-nous pas en envoyer 30/40, entre la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et chez nos autres alliés ? On va bien être obligés d’augmenter notre effort militaire – et donc aérien – pour exterminer cette vermine de daech !! Cela fait un an et demi qu’on bombarde, et ça n’est pas fini. Il semblerait qu’on doive recommencer le travail en Libye. Pourquoi notre Armée de l’Air ne peut pas mettre un peu plus de moyens au Moyen Orient ?

    1. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas c’est qu’elle ne peut pas. Les crédits de défense ne sont pas extensibles à l’infini. En ces périodes de restrictions budgétaires il faut savoir faire avec ce qu’on a . C’est fini les 30 glorieuses.

    2. Ca n’a rien à voir avec les 30 glorieuses, je suis désoler mais mettre 31 milliards (ca ne représente pas 2% du PIB) dans la défense (contre 50 milliards pour les simples intérêts de la dette ou 450 pour la sécu) quand le budget de l’état est de +1000 milliards c’est un choix politique !
      Et pour répondre à Houlet, la stratégie prévoit de pouvoir projeter 70 avions en dehors de France.
      30 de l’aéronavale et 40 de l’armée de l’air, sachant qu’il y a aussi des besoin ailleurs.

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