Voilà bien encore un serviteur de l’aviation américaine qui en aura surpris plus d’un par sa longévité. Avec le nouveau programme Peace Classic III, l’US Air Force compte bien porter la carrière opérationnelle de ses jets d’entraînement avancé Northrop T-38C Talon jusqu’en 2026. Une longévité inespérée pour celui qui aurait théoriquement dû déjà être rayé des cadres depuis 2003, mais qui cache aussi une réalité bien plus sombre : la difficulté croissante à lui trouver un successeur.
Il faut se souvenir que les premiers Northrop T-38A Talon sont entrés en service en 1961. C’est à dire bien avant la naissance de la quasi totalité des pilotes de chasse américains actuellement en service opérationnels dans l’US Air Force. Alors certes les actuels T-38C n’ont plus grand chose à voir avec eux aussi bien en matière de structure, largement « rafraichie », que d’avionique. Mais toujours est-il que l’architecture de l’avion trahit grandement son âge. Sans compter que ses capacités supersoniques, une totale hérésie de nos jours pour un avion d’entraînement avancé, en font un des avions les plus gourmands de l’arsenal américain si on fait un ratio consommation/taille-masse.
De ce fait le programme Peace Classic III, dont les premiers exemplaires de T-38C sont entrés en service l’été dernier ne devrait pas arranger le problème. Car c’est bien là que se trouve un souci : comment remplacer cet excellent maître d’école par un avion au moins aussi bon mais beaucoup plus économique. Cette seconde nécessité ne sera pas difficile à remplir. Sachant que l’état-major américain exige que le futur aéronef soit un jet. L’US Air Force utilise déjà un avion d’entraînement turbopropulsé, l’excellent Beechcraft T-6A Texan II, et ne veut de ce fait pas poursuivre la formation de ses élèves sur un avion similaire mais bel et bien sur une machine à réaction.
Alors certes il existe depuis quelques années le programme T-X visant justement au remplacement des T-38 Talon mais celui-ci est quelque peu en panne. Tellement d’ailleurs que certains sénateurs américains n’hésitent plus à publiquement le remettre en question. D’ici à ce qu’en 2022 ou 2024 on nous annonce que le retrait du service des T-38 va encore reculer, il n’y a qu’un pas.
Photo © US Air Force.
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3 Responses
Quelles lignes !!
Partage le même ancêtre que le F-5 et c’est un lointain cousin d’un certain…F-18
A l’instar de l’A10, ou du B52 dont on parlait hier avec l’actualité dans le Pacifique, les T38 ne sont pas si facilement relégables. Car comme l’auteur le souligne, trouver un remplaçant signifie tacitement que celui-ci doive faire au moins aussi bien que son prédécesseur, ce qui n’est pas gagné quand on a en tête les appareils sus-cités.
A mon humble avis, au lieu de s’épuiser sur le programme T-X qui est un gouffre financier et un casse-tête vu l’issue en faveur du T38 (troisième upgrade de l’oiseau tout de même), l’USAF devrait ranger sa fierté en ce qui concerne les appareils d’entrainement pour se focaliser sur le F35 et le futur bombardier LRS-B… et acquérir / construire sous licence le M346 Master, actuellement le meilleur et plus récent trainer au monde qui séduit dans le monde entier.
La Navy avait bien il y acquis a quelques années le T45 Goshawk, dérivé du Hawk-100 britannique, et ce dernier lui donne toute satisfaction.