Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale l’Amérique victorieuse, première puissance économique mondiale, avait des rêves plein la tête. Dans un futur proche on allait marcher sur la Lune, explorer les étoiles, et tout le monde pourrait posséder son propre avion dans son garage. Le mythe de la voiture volante, l’aéronef de « monsieur tout-le-monde » n’a jamais été aussi vivace qu’à cette époque. L’aviation pour tous, un joli rêve sans lendemain.
C’est en s’inspirant de mouvements ayant existé en Europe dans les années d’avant-guerre, et notamment en France avec l’avènement du Front Populaire, que plusieurs ingénieurs dans différents bureaux d’études se lancèrent plus ou moins en même temps dans la conception de voitures volantes.
Le concept de ces aéronefs était simple : ils devaient voler aussi bien que n’importe quel avion de tourisme et rouler sur des routes comme toute voiture américaine qui se respectait.
L’archétype même des voitures volantes fut la Convair 118 de 1947, une petite berline familiale à deux portes sur le dessus de laquelle avait été greffée une aile d’avion et un moteur en ligne Lycoming de 190 chevaux qui entraînait une hélice tripale.
Si la voiture en elle-même n’avait rien de remarquable, son aile motorisée la rendait inimitable. Bien entendu les deux éléments principaux pouvait se séparer, notamment pour rentrer le tout dans le garage du pavillon de banlieue américain. Avec une envergure de dix mètres et demi les garages auraient été surdimensionnés si les ailes n’étaient pas amovibles.
Comme pour tous les programmes un tantinet délirants celui de la voiture volante ne dura qu’un temps, poussé notamment par quelques remarquables accidents dont l’écrasement en novembre 1947 du premier prototype Convair. Un second fut assemblé dans la foulée, mais sans résultat.
Finalement au début des années 1950 les programmes de voitures volantes furent enterrés, les grands avionneurs américains spécialisés dans l’aviation de tourisme qu’étaient alors Beechcraft, Cessna, et Piper n’ayant jamais eu confiance dans ce concept « futuriste ».
Il est intéressant de voir que depuis quelques années celui-ci reprend du poil de la bête. Avec là encore forcément son lot d’accidents et d’écrasements en tous genres. L’histoire se répète t-elle ? Seul l’avenir nous le dira.
Enfin bon tout ça ne me fera jamais oublier la Citroën DS volante de Fantomas.
Photos © San Diego Air & Space Museum.
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7 Responses
Super article. Bravo, pas trop long, pas trop cours.
En plus c’est intéressant et … ça fait rêver …
Merci Amaury, et au passage bravo pour ta bio de Clostermann.
Excellent article.
Si vous n’aviez mis la photo en vol, j’aurais eu quelques doutes quant aux qualités de vol de cette Convair 118 (que je ne connaissais pas), qui ressemble beaucoup à la Saab 92 (verte à cause des surplus de peinture des Saab J-21 !) Fait remarquable, sa coque était en plastique, pour gagner de la masse, les voitures (mêmes petites) de l’époque ayant de la tôle entre 1 et 2 mm d’épaisseur (donc lourdes…)
Le métier de pilote d’essais réserve bien des surprises…
Dans le genre délirant, quelques années plus tard, les avionneurs étasuniens se mirent à la mode de la propulsion atomique… Heureusement qu’il l’abandonnèrent aussi !
Une propulsion atomique qui était d’ailleurs encore du fait de l’avionneur Convair avec son prototype X-6.
Article intéressant quoi que fragmentaire, vous ne parlez pas des projets dans d’autres pays de nos jours. Le Russie aussi développe aujourd’hui de tels voitures.
Sauf que si vous relisez l’article il est articulé autour des voitures volantes américaines d’après-guerre. Une époque où ni les Soviétiques ni les Européens n’avaient de projets similaires.
Vous auriez du faire un article plus global en ajoutant aussi les voitures volantes russes. Elles sont bien plus évolués que cette Convair. Peut être que votre sujet est orienté en fait.