C’est un projet pour le moins ambitieux. Faire renaitre un avion de ligne plusieurs années après son arrêt de production, par un avionneur sans expérience, ce n’est pas rien. Tel est le défi que vient de se lancer la nouvelle entreprise turque TRJet avec son futur TRJ328. Celui-ci reprend les grandes lignes du célèbre Fairchild-Dornier Do 328 Jet germano-américain.
TRJet est une branche du groupe américain Sierra Nevada Corp. dont les fondateurs et actuels dirigeants sont natifs de Turquie. Leur idée est de relancer cet avion abandonné en 2002 après l’usinage de seulement 110 exemplaires.
Globalement considéré comme un avion de bonne qualité le Do 328 Jet était la version à réaction du biturbopropulseur Do 328, un avion civil conçu pour donner un successeur au très réussi Do 228 polyvalent.
Vendu principalement aux États-Unis et en Europe le Fairchild-Dornier Do 328 Jet fut le dernier avion construit en série par l’avionneur né en Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Sa renaissance en Turquie semble donc souligner les qualités intrinsèques d’un avion dont la production fut principalement stoppée pour des raisons financières.
Pour l’industrie aéronautique turque émergente c’est aussi la possibilité d’asseoir un savoir-faire auprès de ses partenaires américains et européens qui deviendraient par la même occasion des concurrents. Il est intéressant de voir que TAI (Turkish Aerospace Industries) est associé au programme en tant que sous-traitant.
On ignore encore actuellement quel motoriste sera choisi, même si Pratt & Whitney of Canada pourrait proposer une version rajeunie de son PW306B qui propulsait jadis le biréacteur germano-américain.
Le premier vol de l’avion est attendu pour 2019 avec un début de commercialisation dès 2021. Quoiqu’il en soit le TRJ328 pourrait se heurter à une très forte concurrence de la part d’ATR, de Bombardier, et d’Embraer, y compris sur les marchés émergents. Trois acteurs du marché qui pourrait bien décider du sort final de TRJet, en plus de son biréacteur.
Photo © Associated Press.
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2 Responses
L’aventure Dornier un Français non reconnu ni accepté par le gouvernement français contraint de travailler en Allemagne pour l’Allemagne et de faire profiter ce pays de son génie. Encore une occasion manquée. J’ai piloté le Do 27 qui bien que rudimentaire était un avion fiable et bien équipé sans rien laisser au hasard et bien mieux fini que le Broussard.
Dornier n’a jamais été Français, tout au plus son père et ses grands-parents l’étaient avant de se « naturaliser » Allemands en 1862. L’aviateur et avionneur est né vingt-deux ans plus tard, et sa mère était Bavaroise de naissance. Au pis il aurait pu avoir une double nationalité qui n’existait alors pas entre ces deux pays.