Voilà de quoi relancer le débat sur l’utilisation des drones dans l’espace publique. C’est dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 février 2015 que les faits se sont déroulés. Paris a été survolée par plusieurs drones civils qui se sont approchés de sites particulièrement sensibles dont quelques-uns parmi les plus sécurisés de la capitale. On sait assez peu de chose des machines, et rien du tout de leurs télépilotes. Devant la gravité de ces actes la justice française a décidé de saisir la GTA, la fameuse gendarmerie des transports aériens.
D’après les services d’enquête ce sont quatre ou cinq drones qui ont survolé Paris entre 1h00 et 6h00 en plusieurs endroits donc certains stratégiques : la place de la Bastille, la Tour Eiffel, mais aussi l’Hôtel National des Invalides et la place de la Concorde. Ces deux derniers sites sont particulièrement sensibles. En effet outre le Musée des Armées le premier accueil la garnison de Paris où siège le gouverneur militaire de Paris, officier général de la zone de défense et de sécurité, le plus haut responsable militaire de la région.
Quand au second site ce n’est pas tant son impact touristique qui le rend sensible, que ses abords. En effet « autour » de la place se trouve rien moins que l’Hôtel de la Marine, où se trouvent encore plusieurs organes d’état-major de la Marine Nationale en attendant leur transfert vers Balard. Mais surtout c’est l’ambassade la plus protégée de la capitale qui se trouve à la Concorde, celle des États-Unis.
En cette période de plan Vigipirate au niveau alerte attentats de tels survols de Paris questionnent, et pourraient même inquiéter. En effet qui pourrait avoir intérêt à ainsi violer l’espace aérien de la capitale en pleine nuit ? Un groupe terroriste ? un groupe de pression idéologique X ou Y ? Des journalistes en mal de sensationnel ? La question reste ouverte.
Quoiqu’il en soit ce sont désormais une dizaine de gendarmes enquêteurs qui mènent les investigations.
Après les centrales nucléaires, le palais de l’Élysée, ou encore la base navale de l’Île-Longue, c’est donc au tour de plusieurs sites « touristiques » de Paris d’être la cible de ces drones espions. Qui les télépilotent, dans quels buts, avec quels moyens ? Autant d’interrogations auxquelles les enquêteurs tenteront de trouver des réponses.
Photo © Reuters.
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2 Responses
Pourquoi la police ne met elle pas des snipers sur les toits de ces lieux sensibles ? Les hommes du RAID ou de la BRI pourraient facilement tirer ses drones comme si c’était des pigeons.
En fait pas si facilement que ça Mathieu. Primo les tireurs d’élites du RAID (dans le jargon français on les appelle des tireurs de haute précision) ne sont pas formés pour ce genre de tirs sur des cibles de petite taille, particulièrement mobiles, et assez difficilement décelables dans le noir. Deuxio une telle série de tirs serait fortement anxiogène pour la population francilienne. Entendre des tirs d’armes n’est jamais anodins. Et tercio je ne vois pas quel décideur politique irait donner l’ordre à nos THP d’aller se coller sur un toit, attendant un drone, comme un pêcheur qui lancerait sa gaule au hasard dans une rivière en ignorant si du poisson se trouve là.