Entre le 13 et le 26 octobre 2014, la Marine Nationale et l’Armée de Terre testent leurs capacités aux opérations amphibies et aéronavales, cet exercice s’appelle Catamaran 2014. Pour cela les marins ont mobilisé rien moins que le Charles de Gaulle, le Mistral, le Tonnerre, le Siroco et quelques-uns des principaux navires de guerre basés à Toulon. Cet exercice a eu comme point d’orgue les débarquements du 17 et du 20 octobre, respectivement sur Sainte-Maxime et Saint-Aygulf.
L’Aviation Légère de l’Armée de Terre a également joué le jeu en déployant plusieurs hélicoptères dont des Puma et des Tigre. À bord du porte-avions français, les Rafale M, SEM, et Hawkeye ont également rempli leurs missions, notamment lors de vols nocturnes. Ils étaient bien entendus soutenus par leur Pédro, le Dauphin 2.
Catamaran 2014 permet aux forces navales et aéronavales françaises de s’exercer à une de ses spécialités depuis de nombreuses années : les opérations amphibies. Ce que nos militaires appelle par le néologisme « plageage », c’est à dire l’action de débarquer sur une plage. Et en cela le Var est vraiment pratique avec ses différents formats de plage, toutes de sable fin.
Le choix du Var n’est pas anodin. En effet, il s’agit du département souvent présenté comme « le plus militarisé de France ». Avec tout d’abord l’arsenal de Toulon, célèbre pour abriter une bonne partie de la flotte française dont le Charles de Gaulle, le Mistral, et une partie des sous-marins nucléaires d’attaque. Vient ensuite l’École de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre du Cannet-des-Maures qui forme les futurs pilotes d’hélicoptères de l’Armée de Terre. Le site abrite également l’École Franco-Allemande Tigre qui forme les futurs pilotes des deux pays destinés à voler sur l’hélicoptère de combat européen. Il ne faut pas non plus oublier la Base d’Aéronautique Navale de Hyères-le-Palyvestre qui abrite des unités d’hélicoptères et reçoit fréquemment des avions de Patmar. Viennent aussi plusieurs unités de l’Armée de Terre dont le 21ème Régiment d’Infanterie de Marine à Fréjus.
L’exercice a également permis aux équipes de prévention de l’incendie de s’entraîner en condition de conflits. En effet, même en « temps de guerre » la lutte contre le feu demeure un souci de chaque instant à bord des navires français, et notamment de ceux embarquant des aéronefs.
Ce sont près de 800 fantassins, tous grades confondus, qui prennent part à cette mission de grande envergure.
Alors que la France est engagée dans des opérations antiterroristes au Mali et en Irak on pourrait se demander quelle est la nécessité réelle d’un tel exercice. D’autant que l’autre grande intervention actuelle, l’opération Sangaris, se déroule loin de toute mer. Mais ce serait oublier que l’évacuation de ressortissants dans un pays en proie à la violence est une des spécialités des forces françaises. Une spécialité qui appelle parfois à des opérations amphibies de grande envergure. D’où Catamaran 2014.
Au final, un exercice qui rappelle aux détracteurs de notre Marine Nationale qu’elle demeure une grande force navale et aéronavale. Il démontre aussi que les personnels de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre sont pleinement interopérables avec leurs homologues marins. Chapeau bas à toutes celles et tous ceux qui ont su faire de cet exercice un tel succès.
Photos © Marine Nationale.
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Une réponse
A quand remonte le dernier débarquement en situation de conflict ? Le Liban en 2006 je crois ?