Toutes les hypothèses, y compris quelques unes assez fantaisistes, ont été envisagées, et en fait à tort. Ce vendredi 5 septembre 2014 un avion de ligne Boeing 737-800 appartenant à la compagnie aérienne Fly Dubaï réalisant une liaison charter entre l’Afghanistan et les Émirats Arabes Unis a été dérouté vers un aéroport civil iranien. Jusque là rien de très étonnant, sauf quand on sait que la grosse centaine de passagers se composait de ressortissants américains dont une bonne partie étaient des militaires en permission. En effet le biréacteur avait décollé de la base aérienne de Bagram où stationne une importante partie des jets de combat de l’US Air Force.
Dès l’annonce faite de ce déroutage certains y ont vu une manœuvre diplomatique et politique de l’Iran à l’encontre des États-Unis, tandis que d’autres annonçaient même que le Boeing 737 avait été dérouté sous la menace des avions de combat de la république islamique, les plus alarmistes arguant même que des commandos de la police iranienne l’avaient pris d’assaut avant d’interpeller les passagers américains. En fait il n’en était strictement rien.
Parti avec plusieurs heures de retard de Bagram le commandant de bord n’avait pas réactualisé son plan de vol. De ce fait lorsqu’il est entré dans l’espace aérien iranien les contrôleurs aériens civils ignoraient tout de lui, le croyant déjà loin et depuis plusieurs heures. De ce fait ils ont demandé dans un premier temps au pilote de faire demi-tour et de retourner en Afghanistan, mais devant son refus justifié par des réserves en carburants jugées insuffisantes les contrôleurs iraniens lui ont intimé l’ordre de venir se poser sur l’aéroport de Bandar Abbas non loin du détroit d’Ormuz.
Là l’avion a été inspecté par les autorités civiles iraniennes. Selon plusieurs témoins américains les policiers iraniens sont restés sur le tarmac et n’ont jamais pénétré dans l’avion. Seuls les inspecteurs de l’aviation civile sont entrés. Il semble que le contrôle ai duré quelques heures, durant lesquelles une partie de la communauté internationale était sans nouvelle du Boeing.
Les services diplomatiques entre Téhéran et Washington-DC n’ont apparemment jamais rompu la communication dans cette mésaventure sommes toutes anodine. Le Boeing 737 a pu reprendre les airs tard dans la nuit de vendredi à samedi et venir se poser sans encombre à Dubaï peu après. Il semblerait même que l’avion ai été avitaillé sur le tarmac de Bandar Abbas.
Fly Dubaï n’est pas une compagnie très connue en Europe, malgré la desserte de ligne vers des aéroports bosniaques, croates, russes et ukrainiens. Elle assure aussi bien des vols commerciaux à bas coûts et/ou charters au profit de tours-opérateurs présents dans le Golfe, que des vols à classe unique affaire pour les fortunés clients de la région. Sa flotte est exclusivement composée de Boeing 737 de dernière génération. Cette compagnie jouit actuellement d’une excellente réputation auprès des instances aéronautiques civiles internationales.
Si cette « affaire » peut nous sembler complètement banale il faut savoir qu’elle a tourné au cauchemar psychologique pour une partie de la population américaine qui nourrie par des médias peu scrupuleux voyait déjà se dessiner un conflit avec l’Iran. Fort heureusement les diplomates des deux pays ont été nettement plus intelligents et courtois qu’une partie de la presse américaine. Il faut dire que les relations entre les deux pays semblent légèrement se réchauffer depuis quelques semaines, il ne faudrait pas que la maladresse « administrative » de ce commandant de bord vienne tout remettre en cause.
Photo © Fly Dubaï.
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Une réponse
de toute façon ont cherche plus ou moins des conflits, c’est la nébuleuse!!!!!! aller comprendre!!!!!