Depuis le début de la crise ukrainienne en Crimée les différents médias américains et européens ont tendances à parler de « parfum de guerre froide ». Le propos n’a jamais été aussi vrai qu’en ce moment. En effet c’est désormais l’OTAN qui entre dans la danse en déployant autours de ce territoire plusieurs de ses avions radars type AWACS. Il s’agit de Boeing E-3A Sentry. Ces quadriréacteurs vont avoir pour rôle de renseigner au mieux l’organisation sur les mouvements de troupes russes à l’intérieure de la Crimée.
Bien entendu il n’est ici nullement question que les AWACS occidentaux violent l’espace aérien ultra-sensible de la Crimée. Ils se limiteront à des patrouilles aux abords immédiats de cette région et de la Russie. L’OTAN ne plaisante jamais avec la question de la souveraineté russe. Les relations entre elle et ce pays ont toujours été extrêmement tendues, même après l’effondrement du bloc communiste. C’est pourquoi les avions seront déployés depuis la Pologne et la Roumanie. La portée de leur radar AN/APY-1 étant suffisante pour voir au-delà de ce que Moscou voudrait.
L’OTAN revient donc aux fondements même de sa création : surveiller la Russie et garantir la sécurité de ses états membres, et notamment ceux en Europe. Cette mission que certains médias russes qualifient déjà d’espionnage aérien à grande échelle est en fait juste un bouclier qui permet à l’organisation de s’assurer que les Russes ne l’oublient pas. Il faut garder en mémoire qu’elle possède plusieurs bases aériennes à proximité immédiate de la Crimée, d’où des avions nettement plus agressifs que les Boeing E-3A pourraient prendre les airs en cas de violations des espaces aériens de ses membres par l’aviation russe.
Dans le même temps on a appris que la Royal Air Force apportait son concours sous la forme de deux autres avions de renseignement. Un Sentry AEW Mk-1 d’abord, légèrement plus moderne et polyvalent que les avions de l’OTAN, et ensuite un Raytheon Sentinel R Mk-1, véritable œil du champs de bataille capable de scruter le sol à la recherche du moindre véhicule suspect ou d’un petit groupe de fantassins, type commandos. Les deux avions ont quitté ce mardi 11 mars au matin la base britannique de RAF-Waddington dans l’est de l’Angleterre.
Aucune information ne semble filtrer sur l’éventuel envoi d’avions français.
Photo (c) Wikimédia Commons.
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