Fermez les yeux et imaginez un Boeing B-52 au-dessus de la jungle du Vietnam, il ouvre ses soutes à bombes, et là rien ne tombe. Ou bien encore un pilote de Tigre engagé au Mali qui vise une colonne de 4×4 d’Al-Qaïda et qui au moment d’appuyer sur la commande de tir remarque qu’aucun obus ne gicle de son canon-mitrailleur. Allez une petite dernière pour la route, un pilote de Super Étendard argentin qui au moment de « shooter » un navire britannique se rend compte qu’il n’y a aucun Exocet sous son avion. Autant le dire tout de suite, la situation n’arrivera heureusement jamais. Et pour cause, les avions de combat sont armés.
Vous allez me dire, jusque là, rien de nouveau, chacun le sait. Sauf que pour qu’il soit armé l’avion, faut bien que quelqu’un les y mettent ses armes. Parce qu’elles ne viennent pas toutes seules, avec leurs petits petons les dites armes. Pour armer les avions de combat, il y a un type bien particuliers de militaires méconnus, les armuriers.
Ce sont des hommes de l’ombre, moins médiatisés que les pistards ou les mécaniciens, mais ô combien nécessaires. Sans eux donc pas d’armes sur les avions et hélicoptères. Mais surtout sans eux aucune possibilité non plus de désarmer un avion au retour d’une mission. Et oui, un armurier installe ses munitions, mais les démontent également. Ils sont en charge aussi bien des munitions « bonnes de guerre » que des munitions d’entraînement.
Au fait, si vous en croisez un ou une, évitez de l’appeler armurier, ces gens là détestent ça. Dans l’Armée de l’Air on doit dire « mécanicien d’armement », c’est plus politiquement correct. Armurier, tout de suite on imagine un papy grisonnant qui vend des carabines pour la chasse aux canards. Mécanicien d’armement c’est plus classe, et surtout ça intègre la dimension technique. Car un armurier (oui je sais je suis indécrottable) dans l’aéronautique c’est avant tout un technicien. Un technicien en alerte permanente, il est là avant que l’avion ou l’hélicoptère ne décolle, et il sera encore là après son retour, alors même que le pilote aura quitté son cockpit.
Autre dimension méconnu du métier d’armurier, il s’occupe de toutes les charges explosives d’un avion. Toute sans aucune exception. Ça veut dire aussi celles qui permettent l’éjection du siège… éjectable. Dans le même genre, il gère aussi les leurres thermiques (ou « Flares »), vous savez ces machins qui font beaucoup de lumières, qui ressemblent à des jolis feux d’artifices, et qui évitent souvent à nos avions de transport de se prendre un missile tiré par un ennemi sans scrupule.
Alors oui, le métier d’armurier n’est pas un métier qui attire les flashs des journalistes, mais ça n’en demeure pas moins une activité passionnante pour des gens qui justement adorent leur fonction. Car finalement que serait un avion de chasse sans arme ? Bah, un avion juste très rapide.
Cet article à pour vocation de rendre hommage à ces femmes et ces hommes qui chaque jour donnent le meilleur d’eux pour que les avions d’armes puissent vraiment mériter leur qualificatif.
Photos (c) Armée de l’Air, US Air Force, US Navy
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4 Responses
Oui, rendons hommage à ces gars comme tant d’autre que l’on ne voit (presque) jamais, mais qui pourtant sont indispensables !
nommés affectueusement « Pétaf » dans l’armée de l’air…
ayant vécu avec eux aux èxercices de tir une véritable usine ce met en marche
Armurier un jour armurier toujours. La fleur armurier a Florennes Belgique sur F104 mirage 5 et f16. Je ne regrette rien