La situation internationale entre la Russie d’un côté, l’OTAN et l’Union Européenne de l’autre s’est une fois encore tendue. Après les récents heurts survenus en Ukraine entre un pouvoir favorable à Moscou et une opposition tournée vers Bruxelles, c’est désormais sur un volet plus militaire que la situation semble s’orienter. Ce lundi 16 décembre 2013 plusieurs agences de presse ont annoncé que la Russie avait déployé des missiles moyenne-portée SS-26 Stone sur le territoire russe de Kaliningrad. Le souci c’est que celui-ci se trouve en plein milieu de l’Union Européenne, à quelques kilomètres seulement des bases baltes de l’OTAN.
L’enclave de Kaliningrad est une possession de la Fédération de Russie coincée entre la Lituanie au nord et la Pologne au sud et à l’est. A l’ouest, l’enclave dispose d’un littoral donnant sur la mer Baltique, avec notamment un port accessible aux navires de guerre à Primorsk. Totalement russophone, plus pauvre que la majorité des autres territoires russes, l’enclave est forte de près d’un million d’habitants. Ce sont donc plusieurs batteries mobiles de missiles balistiques sol-sol qui sont désormais basés sur ce territoire.
Le risque semble suffisamment grand pour que Washington-DC, Bruxelles, Varsovie, et les capitales baltes aient réagi diplomatiquement, exigeant le retrait pur et simple de ces armes. En effet, les missiles SS-26 Stone (Iskander M dans la nomenclature russe) peuvent emporter aussi bien une charge conventionnelle qu’une ogive nucléaire sur une distance d’environ 800 kilomètres. Autant dire qu’ils pourraient faire peser une menace réelle contre les populations civiles estoniennes, lettonnes, lituaniennes, et polonaises. Fort heureusement ces pays sont tous membres de l’OTAN, en plus de l’être de l’UE.
À moins de cent kilomètres de la frontière avec l’enclave de Kaliningrad la Lituanie dispose d’une base aérienne de l’OTAN. Installée sur l’ancienne base soviétique de Zokniai ce sont les chasseurs de l’OTAN participant à l’opération Baltic Air Policing, chargés de la défense aérienne des états baltes, qui pourraient se retrouver en première ligne. Au moment où ces lignes sont écrites ce sont des General Dynamics F-16AM de la Composante Aérienne Belge qui assurent la permanence. Là où le bas blesse c’est qu’aucun des trois petits pays ne dispose d’une aviation de combat à même de soutenir l’action des chasseurs de l’OTAN dans le cas (très improbable) d’une riposte aérienne.
La base de Zokniai est suffisamment connue des pilotes de l’OTAN, et notamment des Français, pour représenter une menace crédible pour les batteries SS-26 Stone russes, mais aussi pour représenter une cible de choix pour ces même missiles. Gageons que ni la Russie ni les autres protagonistes de cette affaire n’iront jusqu’à des frappes aériennes. N’empêche que ce parfum de retour de guerre froide fait froid dans le dos (sans mauvais jeu de mots). A quelques semaines seulement de l’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi en Russie, cette affaire tombe au plus mal pour Vladimir Poutine vis-à-vis de la communauté internationale.
Photos (c) Reuters
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