[Défense] Le Rafale ne serait plus une priorité française ?

La déclaration a fait l’effet d’une mini bombe. Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a en effet annoncé que la France allait revoir sa copie quand aux acquisitions de Rafale. Le chasseur biréacteur était en effet jusque là relativement épargné par les différentes lois de programmation militaires qui se sont succédé depuis une trentaine d’années. Mieux même la précédente (2009-2011) prévoyait que Dassault puisse livrer onze avions par an à la France afin de garantir que son outil industriel demeure compétitif. L’argument peut en effet faire sourire.

Sauf que le ministère de la Défense semble désormais en avoir assez des atermoiements de l’avionneur sur les marchés à l’export. Les contrats brésiliens et qataris peinent tellement à être finalisés qu’on peut raisonnablement se demander si ces deux pays ne feraient pas mieux de changer d’avis définitivement. Quand au bras de fer qui oppose Dassault à l’Inde sur la question du transfert de technologie, et pour lequel le gouvernement français semble plutôt balancer en faveur de son allié indien, il pourrait jouer en la faveur de l’Eurofighter, voire des Américains ou des Russes, beaucoup moins obtus sur la question.

Alors certes Le Drian ne coupe pas définitivement les crédits à Dassault, mais les réduit drastiquement. Ce sont donc 26 Rafale qui vont être commandés par la France, sans préciser la quantité pour l’Armée de l’Air et celle pour l’Aéronautique Navale, au cours des six prochaines années. Soit un peu plus de quatre avions par an. Onze avant, quatre aujourd’hui, l’outil va en prendre un coup…

Dans le même temps le ministère de la Défense confirme certains programmes militaires liés à l’aérien, comme l’A400M, le futur A330MRTT de ravitaillement en vol, et l’hélicoptère polyvalent NH90. Ceux ci sont considérés comme prioritaires, car destinés au remplacement de machines vieillissantes et même en grande voie d’obsolescence : Transall, C-135FR, Puma, et Lynx. Dassault n’est cependant pas en reste puisque l’ensemble des Falcon 50 étatiques seront mis au standard Falcon 50M pour les besoins de la Marine.

Airbus A400M en vedette au Bourget en 2011.
Airbus A400M en vedette au Bourget en 2011.

Alors certes il existe également des enjeux purement politiques dans les liens qui unissent les différents gouvernements français à la famille Dassault, mais force est cette fois ci de constater que l’avionneur ne mène plus le jeu. Gageons qu’un terrain d’entente sera trouvé entre les deux parties en présence, ne serait-ce que pour préserver l’emploi dans un secteur industriel où la France est en pointe. Une première commande à l’export, officielle et ferme, serait un vrai ouf de soulagement pour tous.

Photos (c) AvionsLégendaires.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Il va être temps qu’il se vende à l’export cet avion, gageons que cette année verra se conclure le contrat en Inde. Pour les autres marchés il va vraiment falloir qu’on trouve enfin la bonne solution, une usine qui ne produit que quatre avions par ans, on frôle la productivité du « service publique », c’est ridicule.
    Pour ma part je ne pense pas que le contrat en Inde va se retourner, les Indiens sont dure en affaire, si on y arrive avec eux il n’y a pas de raison de ne pas réussir dans d’autres pays (surtout ceux qui « n’aiment pas » les américains) , bon courage à Dassault, pour une fois que ce gouvernement prend une décision, elle ne va pas dans le sens d’un soutient aux industriels, mais j’oubliais que Dassault est un « sale capitaliste » et représente le « mal » pour notre cher gouvernement, quel misère.

  2. Le drame du Rafale, c’est que l’importance du multi-rôle n’est toujours pas dans les esprits, braqués sur une combinaison chasseur et bombardier qui justifie une armée pour la seule dissuasion. Le cas de L’Inde est différent. Il ont la chine en face, et le Thibet entre. Ils veulent des armes efficaces sur le terrain. Pour de l’appui feu en zone montagneuse, il n’y a que le Rafale.

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