Depuis début juillet l’Algérie a perdu près de 150 hectares de forêts et de vergers dans des incendies en grande partie dus à la chaleur, mais aussi à l’inconscience générale. Si les pompiers locaux font tout ce qu’ils peuvent il faut souligner que le pays a un grave déficit en matière de bombardement d’eau. En effet mis à part quelques kits type « bamby buckets » (voir le Mi-17 bulgare ci-dessus) installés sous des hélicoptères militaires Agusta-Westland AW.101, Bell 412 et Mil Mi-17 le pays ne possède rien. Aucun avion, aucun amphibie n’y est en service opérationnel.
Pourtant ce n’est pas faute de tentatives de séduction de la part des constructeurs. En 2007 par exemple on se souvient que l’avionneur russe Beriev avait essayé de placer son étonnant biréacteur Be-200 en configuration de bombardement anti-incendie. Sans succès malheureusement, notamment pour les services de secours et de lutte contre l’incendie pour qui l’amphibie aurait représenté un outil fabuleux.
Le constructeur canadien Bombardier a lui aussi essayé de placer deux de ses machines, le Dash 8 et bien entendu son best-seller CL-415. Mais là encore les autorités algériennes n’ont pas semblé vouloir donner suite. Pis lors d’une interview à l’été 2012 certains cadres locaux de la Protection Civile se seraient embrouillés dans les prix d’achat des CL-415 les annonçant trois fois plus chers que la réalité. Une interview qui en son temps fit bondir les spécialistes locaux de l’aéronautique, et démontrèrent au final un désintéressement réel de l’Algérie vis à vis des avions bombardiers d’eau. Mais aussi une grave méconnaissance de leurs capacités réelles.
Au final ce sont les pompiers algériens qui en payent les pots cassés, ainsi que l’environnement. Car même les plus puissants fourgons d’incendie ne seront jamais aussi efficaces qu’un bombardement aérien bien ajusté. Même équipés de châssis hors-routes les camions feux de forêts ne peuvent atteindre certains ravins ou certaines crêtes sans mettre en péril leur équipage, des reliefs dont les avions et amphibies se jouent plus aisément. Alors certes ces aéronefs ne sont qu’un maillon de la chaîne de lutte contre les feux de forêt, au même titre que les camions et fourgons pré-cités, mais un maillon essentiel. L’Algérie ferait bien de rapidement s’en rendre compte.
Photo (c) Wikimédia Commons.
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8 Responses
C’est pas faute de richesses, mais l’argent du gaz ne va pas dans les bonnes poches….. Misere de pays.
C’est sûrement plus facile d’investir dans des Sukhoi que dans des bombardiers d’eau…
Et des avions ravitailleurs…
Connaissez-vous l’Algérie ? Pourquoi? en quoi? l’amphibie serait<>? Où prendriez-vous l’eau? Il faudrait prévoir des stations terrestres(comme nous en avons qq’unes) Où l’eau serait-elle prise ? Savez-vous qu’en certains endroits on pompe l’eau fossile ? C’est à dire de l’eau NON réapprovisionnée ! Connaissez-vous la durée, la vitesse de circulation, le cheminement de l’eau de pluie pour réalimenter une nappe phréatique ( quand il s’en trouve une !) Quand il est créé une retenue d’eau…. avez-vous une petite idée de sa profondeur ? (pour y mettre VOTRE amphibie !) Et l’arrosage des cultures ? Dans un pays où il ne pleut pas très régulièrement ! …. Les chiens aboient , la caravane passe !…. Le problème est bien plus large , plus vaste , que vous ne vous l’imaginez .! – RSR-7321 –
Bonjour Jugurtha, je ne comprends pas votre courroux envers Tonton, si le sujet vous déplait, je vous invite à en parler directement avec l’auteur du sujet, moi en l’occurrence. Maintenant il est légitime que les membres d’AvionsLégendaires puissent considérer l’aéronautique dans son ensemble comme leurs « affaires ». A bon entendeur, très bonne journée à vous.
Merci Arnaud, j’adore tes post, continu. Certaines vérités ne sont peut-être pas bonnes à énoncer?
La restriction est mondiale certains pays diminuent telles matériels de sécurité d’autres sur l’arment d’autres ailleurs nous en savons quelques choses aussi en France .René
Pour répondre à Rufier Jack : les amphibies peuvent écoper en mer, ils le font couramment en France, simplement cela demande un peu plus d’entretien après la mission pour éliminer le sel et donc réduire les risques de corrosion précoce. Rassurez moi Jack, y a bien de l’eau de mer en Algérie ?