On est en droit de se dire que les jours d’EADS sont désormais comptés. En effet son président exécutif, l’Allemand Tom Enders vient d’annoncer, dans la presse économique, qu’il préparait une mutation importante du géant aéronautique et spatial européen. La partie visible de celle ci serait un changement de raison sociale de la société. Elle deviendrait donc Airbus.
Pour mémoire Airbus Industries et Airbus Military, responsables du développement et de la construction respectivement des machines civiles comme les A320 et A380 pour la première et militaires comme les A400M et C-295 pour la seconde, sont des branches d’EADS, au même titre qu’Aérolia, Astrium, Cassidian, Eurocopter, et GDI. EADS en outre possède des parts plus ou moins importantes dans Arianespace, l’armurier MBDA, et le programme Eurofighter. Sans compter les 50% du groupe franco-italien ATR qu’elle a hérité d’Aérospatiale.
Autant dire que ce changement de nom risque fort d’entraîner un recentrage de la politique commerciale de l’entreprise vers le transport aérien, tant civil que militaire. Reste que la France, actionnaire majoritaire avec plus ou moins 15,12% du capital, pourrait mettre des bâtons dans les roues du président exécutif. Le gouvernement actuel n’a jamais caché son hostilité envers lui, notamment en raison de ses projets plus ou moins assumés de diminutions de la masse salariale. La présence d’Anne Lauvergeon, réputée proche de l’Élysée, parmi les décideurs pourraient jouer en la défaveur d’Enders.
Il est étonnant que Tom Enders ai attendu presque un mois après la fin du Salon du Bourget pour faire son annonce. Craignait il déjà la réaction de certains ? L’avenir nous le dira. Affaire à suivre donc.
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