C’était censé être l’avion des rêves, ça devient un véritable cauchemar pour Boeing. Depuis maintenant plusieurs semaines son dernier né le 787 Dreamliner est cloué au sol suite à diverses mauvaises fortunes survenues notamment au Japon. Le 28 février c’est la compagnie nationale nippone Japan Airlines (JAL) qui annonçait l’annulation pure et simple de 672 vols internationaux long-courriers. Autant dire que c’est un coup dur pour le transporteur, mais surtout une très mauvaise nouvelle pour les communicants de Seattle. En effet, les liaisons aériennes impactées étaient toutes assurées par des 787.
Alors certes JAL annonce également que des aménagement vont être réalisés sur certaines destinations importantes, comme Moscou ou Pékin, grâce au redéploiement de 777-200 et de 767-300ER. Reste que pendant ce temps là les sept Dreamliner coûteront toujours plus à la compagnie aérienne, sans toutefois rien lui rapporté. Précisons que le constructeur et les assureurs vont avoir quelques nuits blanches en perspective. Seule lueur d’espoir pour les relations entre JAL et Boeing, la compagnie n’a pas décidé d’annuler ses commandes de Dreamliner qui s’élèvent à 25 avions fermes, ainsi que vingt options. La crise ne semble donc pas de confiance.
Cependant tout n’est pas rose aux Etats-Unis pour Boeing. En effet, un autre acteur majeur du transport aérien, la compagnie nationale polonaise LOT a décidé d’interdire de vol strictement et sans aucune chance de retour en arrière, au moins jusqu’en octobre 2013, ses deux 787. La gène semble donc palpable. Boeing annonçait récemment louer à LOT deux 767-300ER pour palier ce manque à gagner.
Résultat ce sont 1 400 emplois directs qui sont en danger chez Boeing, principalement sur le site de North Charleston, en Caroline du Sud. Sans compter les centaines de sous-traitants qui devront eux aussi devoir débaucher. Ce 28 février, à la clôture de Wall Street, l’action boursière de Boeing avait encore perdu 0,59% de sa valeur. Un signe qui ne trompe pas sur la santé précaire d’un acteur majeur de la vie économique et industrielle américaine.
Alors on pourrait se dire que cette crise profite à son concurrent, Airbus Industrie. Eh bien même pas, en effet aucun avion dans le catalogue de l’avionneur européen n’est actuellement disponible, dans un temps court. En effet, l’A350XWB n’en est encore qu’à sa phase d’industrialisation naissante, le prototype n’ayant même pas encore volé. Il roule, enfin presque, et c’est déjà un bon début.
Au final on se dit que le seul avion qui pourrait tirer son épingle du jeu, c’est rien moins que ce cher 777. Le best-of des biréacteurs long-courrier, la merveille américaine, pourrait bien en profiter pour redevenir la coqueluche des compagnies aériennes. Une machine relativement sûre, d’un entretien facile, et au final qui a démontrer toute l’étendue de ses possibilités. Mais ça n’est pas forcément de bonne augure pour Boeing, le triple 7 étant désormais un « vieil » avion. Le premier avion de série est entré en service il y a 18 ans.
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