Quelle ne fut pas la surprise des parlementaires britanniques, lorsque le 21 juin 2012, Nick Harvey, le très conservateur ministre de la défense, a annoncé son intention à l’horizon 2016 de privatiser totalement la mission de sauvetage en mer par hélicoptère en la confiant à des sociétés privées. Celles-ci pourraient ainsi faire payer cette prestation jusque là gratuite, comme en France d’ailleurs, réalisée par la Royal Air Force et la Royal Navy au titre du service publique. Outre un aspect économique discutable, il convient de voir là une boite de Pandore idéologique qu’il vaudrait mieux éviter d’ouvrir. Car si on commence à privatiser des actions aussi stratégiques que la SAR maritime où iront ils ensuite ? Peut être jusqu’à la privatisation des opérations de combat elle même. On sait que le Royaume Uni est un des plus fervents défenseurs de ces privatisations militaires depuis une dizaine d’années maintenant.
Bien sûr la flotte des hélicoptères de sauvetage en Grande Bretagne est vieillissante, car reposant principalement sur ses Sea King, même si quelques Merlin plus récents sont gréés également pour ce rôle, mais est-ce une raison pour mettre ainsi à mal un demi siècle de tradition de sauvetage en mer par voilure tournante ? Car après tout cette mission est presque aussi vieille dans le sud de l’Angleterre et au Pays de Galles que l’aventure des hélicoptères dans le pays, et remonte notamment à des machines comme les Westland Dragonfly et Whirlwind, respectivement versions construites sous licence des Sikorsky HO2S et H-19 américains.
Alors oui, les Britanniques cherchent à faire des économies drastiques, mais est-ce une raison pour les faire sur les choses primordiales comme la santé et la survie de leurs compatriotes ? La question a le mérite de se poser quand on voit une telle idée que cette privatisation. Et oui au cas où cela vous aurait échappé j’y suis formellement opposé, plus pour des raisons idéologiques que purement économiques. Il y a des missions qui doivent demeurer du ressort des militaires et non de sociétés privées par définition mercantiles.
Photos (c) UK Ministry of Defence.
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3 Responses
Je pense que les missions resteront « gratuites » pour les personnes sauvées (pas pour leurs assureurs, mais c’est normal) même si c’est une société privée qui assure ce service « public ».
Pour ce qui est des SMP (sociétés militaires privées) c’est déjà trop tard, elles existent presque partout dans le monde. Elles ont même de belles plaquettes commerciales pour vendre leurs services. Academy (ex-BlackWater) a montré l’exemple et l’idée a séduit beaucoup (trop) de politiques.
Les gouvernements doivent déjà se plier aux exigences des banques (sociétés privées), imaginez si, en cas de guerre, il fallait faire pareil avec des SMP !? Ce ne serait pas tenable. De plus, aux yeux de la loi, je ne crois pas qu’un mercenaire soit considéré comme un militaire, alors bonjour les dégats pour ce qui est des infractions à la Convention de Genève… qui déjà interdit le mercenariat, si je ne m’abuse.
Et le prince va donc être au chômage… Mince alors