Le Rafale fête (déjà) ses 25 ans !

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Un excellent article de RFI :

L’appareil qui équipe aujourd’hui l’armée de l’air et l’aéronavale française a pour origine un projet lancé à la fin des années 70. Un projet européen écarté au profit d’un projet franco-français qui prendra la forme en 1985 de l’ACX, bientôt baptisé Rafale, le grand frère des avions de combats actuels.

La levée de rideau

Le 14 décembre 1985, c’était la première sortie officielle du Rafale. Cela se passait dans l’usine prototype de Saint-Cloud sur les quais de Seine près de Paris, en présence de Marcel Dassault, le fondateur de l’entreprise qui aujourd’hui encore porte son nom. Quelques mois avant le premier vol, le 4 juillet 1986, devant une délégation d’officiels et de journalistes, le voile était levé sur le dernier né d’industrie aéronautique militaire française. Ce jour-là au premier rang, était assis Jean-Claude Hironde, «le père du Rafale».

Jean-Claude Hironde était le chef du projet Rafale. «Cet avion je lui ai consacré 20 ans de ma vie, j’en rêvais parfois la nuit !» » reconnaît-il aujourd’hui.. «Ce 14 décembre… c’était le premier jour où l’on pouvait montrer cet avion, assemblé, avec ces voilures, ses trains, sa dérive ; c’était une grande fierté pour moi et mes équipes ; Marcel Dassault a regardé cet avion comme si c’était son premier prototype, alors que la société en a fabriqué près de 200… avant d’affirmer lors d’une courte déclaration : ‘ cet avion sera mondial !»

Marcel Dassault ne verra jamais voler le dernier-né de sa société. Il s’est éteint en avril 1986.

Un Rafale pionnier

L’avion qui était présenté ce jour-là n’avait en réalité pas grand-chose à voir avec l’appareil actuel. C’était une sorte de laboratoire volant, « un démonstrateur » disent les spécialistes.

Les premiers « prototypes » (véritablement représentatifs des avions de série, ont volé au début des années 90, et les premiers avions opérationnels sont arrivés sur le porte-avions Charles-de-Gaulle au début des années 2000, et en escadrons dans l’armée de l’air sur la base de St-Dizier en 2006. Le temps de développer toutes les technologies et d’intégrer tous les systèmes pour concevoir un avion multi-rôle : un seul type d’avion pour toutes les missions de l’armée de l’air et de la marine nationale.

L’objectif était de standardiser au maximum les pièces et les procédures afin de faire des économies. «Le Rafale est aujourd’hui le premier avion véritablement polyvalent dont on dispose en France» affirme le capitaine Cédric Ruet, pilote de démonstration du Rafale. Il n’avait que 12 ans lorsque le premier Rafale est sorti de l’usine prototype de Saint-Cloud près de Paris et aujourd’hui il est aux commandes de l’avion-vedette de l’armée de l’air : «Pour le pilote, c’est un système très convivial, avec un concept, mains sur manettes et manche, (3M) qui facilite le pilotage et des écrans tactiles pour la gestion de la mission… Le Rafale peut faire de l’attaque au sol, du combat aérien et de la reconnaissance. Il remplace sans problèmes les Mirage 2000C (défense) et les Mirages 2000D (attaque au sol)».

Un seul client : la France

Dans quelques jours, le 100ème Rafale, sera livré par son constructeur. Thales, Safran, MBDA, c’est l’ensemble de l’industrie européenne de défense qui est concerné par la réussite du programme. Des grands groupes, mais aussi des PME, puisque 1500 entreprises françaises travaillent sur le Rafale.

Malgré de «bonnes touches» en Libye, aux Emirats Arabes unis, et surtout au Brésil, le dernier né de Dassault n’a pas trouvé preneur à l’étranger. A chaque fois que le Rafale a été évalué par des armées étrangères il s’est retrouvé dans la tête de liste des avions correspondant le mieux aux exigences des militaires. Mais faire un avion brillant ne suffit pas. «Il faut que la vente s’accompagne d’une véritable volonté politique», martèle le président de Dassault Aviation, Charles Edelstenne. «Cette volonté peut prendre plusieurs formes, comme des accords de défense, mais pas seulement. Il faut une véritable entente diplomatique, et une volonté aussi de soutenir les exportations de matériel de défense».

Hésitations brésiliennes

En 2009, Nicolas Sarkozy et Lula da Silva scellaient leur entente à Brasilia. L’un promettait d’aider le Brésil à devenir l’une des toutes premières industries aéronautiques dans le monde, l’autre d’acheter 36 Rafales. Les dernières déclarations du président Lula da Silva laissent penser que les Brésiliens souhaitent finalement un avion moins cher ou alors renvoyer à un peu plus tard leurs commandes par mesure d’économie.

Le calendrier politique et médiatique correspond rarement au calendrier des négociations. « Nous sommes dans une période de renouvellement des aviations de combat. Avec le Mirage 2000 la France possédait de 12 à 15% du marché mondial… La réflexion à six mois pour décrire l’avancée d’une vente, ou la réflexion à deux ans pour décrire la pénétration d’un appareil sur un marché mondial dont les durées sont de l’ordre de 40 ans n’est pas la bonne. Ces négociations toujours très longues» explique Laurent Teisseire, porte-parole du ministère français de la Défense.

Réductions budgétaires en rafale…

La crise n’a rien arrangé. La Grèce, client potentiel du Rafale, doit freiner ses dépenses d’armement. Même la Suisse a décidé de renvoyer à plus tard ses commandes d’avion de combats.

Il faut dire qu’un avion comme le Rafale coûte entre 50 et 70 millions d’euros et que peu de pays peuvent se payer ce type de matériel. Mais en quelques années, un avion comme le Gripen suédois, décrit comme moins performant a réussi à s’imposer en Afrique du Sud, en Hongrie, en République tchèque, et récemment en Thaïlande, et bien sûr, il équipe les forces armées suédoises. «Les deux avions ne sont pas comparables» affirme Jean-Claude Hironde, ancien directeur général technique de Dassault. «Le Gripen est vraiment un tout petit appareil. Il est plus petit qu’un Mirage 2000 ! Bien sûr il est moins cher, mais il faut savoir si vous voulez une Mercedes, ou une 2CV ! Ca me fait mal quand on dit que le Rafale ne se vend pas parce que c’est un mauvais avion ! Il y a beaucoup de technologies de très haut niveau qui trouvent difficilement des clients à l’étranger, comme nos centrales nucléaires, ou notre TGV. Tout le monde en est fier, et pourtant on ne les vend pas toujours ! Avec le standard F3, le Rafale est maintenant à pleine maturité et il est parti pour 40 ans de carrière».


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Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
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Commentaires

Une réponse

  1. Et oui le Rafale est un vieux coucou… la preuve son démonstrateur technologique (Rafale A) est déjà sur le tarmac du MAE au Bourget.

    😆 😆 😆 😆 😆

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