Efficace, docile, adaptable à de très nombreuses missions, le Mitchell possédait d’excellentes qualités de vol et de bonnes performances. N’aurait-il jamais effectué d’autres missions que la mémorable attaque du Japon depuis le porte-avions Hornet, qu’il aurait quand même sa place dans les annales. Le Mitchell fut le plus construit de tous les bimoteurs de bombardement américains. Exactement 9.816 furent livrés à l’USAAF qui en posséda jusqu’à plus de 2.600 en même temps. Il remplaça les Boston au Squadron «Lorraine» dans la RAF en 1944.
Conçu en septembre 1939, le bombardier tactique à moyen rayon d’action B-25 entra en service en 1941 et fut utilisé aussi bien par l’US Army Air Force que par l’US Navy. Le prototype de cet appareil, désigné NA-40 effectua son vol initial en janvier 1939, et fut suivi par 24 B-25 de présérie. Plusieurs versions furent construites : le B-25A (40 exemplaires); le B-25B (119 exemplaires), dépourvu de tourelle de queue; le B-25C (1 619 exemplaires), avec des râteliers de bombes sous voilure; le B-25D (2.290 exemplaires); le B-25G (405 exemplaires), avec un canon de 75 mm dans l’avant du fuselage; le B-25H (1.000 exemplaires), avec un armement différent; et le B-25J (4.318 exemplaires), plus puissant et armé de huit mitrailleuses lourdes placées dans le nez.
Une des versions les plus surprenantes du Mitchell fut sans aucun doute le F-10. En effet, cet avion de reconnaissance était à l’origine un B-25D prélevé sur les chaînes de montage pour les besoins de reconnaissance. Dix avions de ce type furent transformés. Si pendant le conflit les F-10 ne remplissaient que des missions d’entrainement à la reconnaissance stratégique pour les besoins des équipages de Consolidated F-7 et de Boeing F-9, qui étaient respectivement dérivés des B-24 Liberator et B-17 Fortress, ils réalisèrent après la fin des hostilités des missions de surveillance des bases militaires allemandes afin de s’assurer du total désarmement de ce pays. Lors de leurs missions les F-10 emportaient dans le nez deux caméras K17B d’un focale de 152 et 305mm ainsi qu’une caméra K24 de 178mm de focale. En 1948, après la création de l’US Air Force et le changement de désignation le F-10 devint le RB-25D. Ces machines étaient non armées. Les derniers Mitchell de reconnaissance ont laissé la place en 1952 à un autre avion de North American, le RB-45, dérivé du B-45 Tornado.
Parmi les nombreuses nations qui utilisèrent des B-25 durant la Seconde Guerre mondiale, il est à noter qu’un peu plus de 850 exemplaires furent versés à l’Aviation du Front, la force aérienne soviétique, au titre de la loi de Prêt-Bail. Quatre séries de Mitchell (B-25B, B-25D, B-25G, et B-25H) servirent en URSS. Au même titre que pour les Douglas A-20 fournis eux aussi par les Américains à leurs alliés Soviétiques, les B-25 furent modifiés localement afin de recevoir des carénages de fuselage pour les mitrailleuses de sabord. Si l’Aviation du Front fit un usage intensif des B-25 en tant que bombardiers classiques, elle utilisa également les bimoteurs de North American pour des missions de torpillage et de mouillage de mines. A partir de début 1944, les B-25 frappés de l’étoile rouge suivaient souvent les convois maritimes qui reliaient le Royaume Uni à l’Union Soviétique. Certains B-25 soviétiques ont également été modifiés localement pour recevoir des moteurs en ligne Mikouline AM-38F d’une puissance de 1 770 chevaux, celui là même qui propulsait l’Ilyushin Il-2M-3. Il semblerait que les Soviétiques aient conservé leurs Mitchell jusqu’au milieu des années 50.
C’est certainement le 18 avril 1942 que le Mitchell entra dans l’Histoire. Ce jour là un groupe de seize B-25D décollèrent du pont du porte-avions américain USS Hornet. Ces avions qui n’avaient jamais été conçu pour servir à partir d’un navire de ce type furent profondément modifiés. Allégés serait d’ailleurs un terme plus adéquat. En effet les avions s’étaient vus priver de la plus part de leurs mitrailleuses de défense, mais aussi d’une bonne partie de leur équipement de protection et de leur électronique de bord. Le but de ces transformations était de donner aux Mitchell la capacité de décoller du porte-avions, d’aller bombarder Tokyo, et de rejoindre la Chine alors en guerre contre le Japon.
C’est James Doolittle, pilote de voltige et parmi les meilleurs aviateurs américains de son époque, qui menait ce raid et ses préparatifs. La charge de bombes de ces B-25D « allégés » se constituait de bombes incendiaires. Les avions lâchaient leurs armes depuis une faible altitude de 400 mètres. Si ce bombardement n’eut pas vraiment d’impact stratégique, il fut un choc sans commune mesure pour un empire nippon qui se croyait largement à l’abri de l’US Navy et de l’US Army Air Force. Surtout à peine quatre mois après Pearl Harbour.
Durant la guerre l’US Navy utilisa quant à elle aussi quelques Mitchell, des B-25H, qu’elle désigna PBJ. Ces avions avaient pour mission principale la surveillance maritime des abords des bases navales et aéronavales américaines. Excellent bombardier moyen le Mitchell était un piètre avion de patrouille maritime. A la fin du conflit ils furent relevés et remplacés par des Lockheed PV Harpoon, plus légers mais bien plus adaptés à cette mission si particulière.
Appareil mythique du conflit le North American B-25 Mitchell se révéla non seulement comme un avion sûr mais rapide et maniable. Il servit bien après guerre au sein de quelques petites forces aériennes qui eurent la possibilité d’obtenir des avions de seconde main auprès des États-Unis et du Royaume Uni. En effet la Royal Air Force fit un usage intensif du Mitchell.
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