Le Focke-Wulf Fw-190 Würger fut créé par l’ingénieur Kurt Tank après une demande du RLM visant à créer un chasseur destiné à seconder le Messerschmitt Bf-109 et n’utilisant pas le moteur Daimler-Benz DB-601. Il en résultat un chasseur monoplan qui réalisa son premier vol le 1er juin 1939 et qui était mû par un moteur radial, le BMW 801 conçu spécialement pour lui et qui présentait l’avantage d’une moins grande vulnérabilité en combat du fait du refroidissement par air mais ennuyeux sur le plan aérodynamique du fait de son importante section frontale. Pour palier à ce problème, il l’enveloppa dans un capot moteur très travaillé terminé par une imposante casserole d’hélice. Un ventilateur était présent afin d’augmenter le volume d’air entrant. Conséquence d’une création dans l’urgence, Focke-Wulf et BMW mettront un moment avant de résoudre les problèmes de fiabilité du BMW 801. Le moteur du Fw-190 pouvait disposer d’une injection d’eau et de méthanol qui avait pour but d’augmenter la puissance du moteur pendant un court laps de temps.
Le fuselage était monocoque et métallique. Les ailes étaient également métalliques et elles étaient solidaires par le longeron avant. Le fuselage se divisait en deux parties qui permettaient de fractionner la production dans des ateliers indépendants. Le tronçon avant partait de la cloison coupe-feu et englobait le poste de pilotage avec l’armement, les munitions et les réservoirs auto-obturants alors que la partie arrière courrait de l’arrière du poste de pilotage jusqu’à la dérive. Le Fw-190 était pourvu d’un train d’atterrissage à large voie et d’une roulette de queue escamotables. Les versions utilisées en Afrique du Nord disposées d’un filtre à air et d’un kit de survie.
Le Fw-190 était à sa sortie supérieur au Spitfire du moment, mis à part en virage serré, et il était une bonne plateforme de tir. Sa structure résistante lui permit une belle carrière en temps que chasseur-bombardier où il pouvait emporter des bombes en dehors de l’armement conventionnel qui se composait de 2 mitrailleuses MG17 montées dans le capot moteur et de 2 canons MG151 de 20mm situés dans les emplantures des ailes. Certains appareils pouvaient emporter des réservoirs largables sous les ailes, des canons MK103 en nacelles, des roquettes et même une torpille. Les appareils de reconnaissance photo étaient équipé de caméra Rb12,5/7×9.
Le Fw-190A est la première version entrée en service mais elle ne comporte pas moins d’une dizaine de variantes et était peu performante à haute altitude. Les Fw-190B et C sont des prototypes de chasseur à haute altitude. Le Fw-190D Dora, ou long nez, est équipé d’un moteur en ligne refroidi par liquide et fut également conçu pour la haute altitude. Il entra en service en octobre 1944, rétablissant brièvement les capacités des unités de la chasse allemande qui en furent dotées. Il pouvait faire mieux que jeu égal avec le North American P-51 Mustang. Le Fw-190E est une version de reconnaissance, le Fw-190F un avion d’appui au sol et le Fw-190G un chasseur-bombardier à long rayon d’action. Le Fw-190S fut un avion-école biplace pour faciliter la conversion des pilotes de Stuka. Après la guerre, la France construisit des Fw-190A via la SNCAC sous le nom de NC-900.
En dehors des appareils français, quelques Fw-190 auraient été vendus en Turquie.
Le Fw-190 était un excellent chasseur de bombardier craint par la plupart des équipages. Celui-ci était généralement couvert par des Messerschmitt Bf-109 lors de ces attaques afin de se concentrer pleinement sur leur tâche. La tactique la plus efficace fut la passe frontale. La légende raconte que Boeing envoya une plaquette publicitaire où figurait un Fw-190 et le message « Who’s Afraid Of The Big Bad Wulf? » (Qui a peur du grand méchant loup ?). La publicité fut renvoyée, annotée « We are. » (Nous) et étant signée par toute une unité. Il servit également de chasseur de nuit, et ce sans aucun équipement spécialisé autre que des cache-flammes. Le taux de perte fut important, souvent du fait de voler de nuit dans un avion non équipé pour cela. Son emploi en temps que chasseur-bombardier fut très apprécié.
Construit à 20 051 exemplaires, le Fw-190 est probablement le meilleur chasseur allemand de la Seconde Guerre Mondiale, supérieur au Messerscmitt Bf-109 dans la quasi-totalité des compartiments de combat. Ses seuls bémols furent la qualité décroissante des pilotes allemands et la supériorité numérique absolue des alliés qui annulèrent ses atouts techniques.
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