Quand on prononce le nom de Marcel Dassault la plus part d’entre nous pense à des avions de combats à aile delta ou pour d’autres aux chasseurs monomoteurs que celui-ci construisit, sous son véritable nom de Marcel Bloch, dans les années 1930. Nonobstant le célèbre avionneur construisit peu après la Seconde Guerre mondiale un petit bimoteur de transport militaire qui permit à l’industrie aéronautique française de repartir pratiquement de zéro : le Dassault MD-315 Flamant.
Afin de remplacer les Siebel Si-204 allemands utilisés par la toute renaissante Armée de l’Air, le Ministère de l’Air commanda en 1946 à trois constructeurs d’étudier un avion de transport léger bimoteur. Dassault, la Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord (ou SNCAN), et la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Ouest (ou SNCASO) proposèrent chacun un appareil. Ce furent respectivement le MD-303, le Norazur, et le Corse. Si le second fut rapidement évincé du programme la lutte s’annonça acharner entre les deux autres. Le MD-303 qui avait volé pour la première fois le 10 février 1947 fut vite considéré comme un appareil « raté ». Néanmoins les ingénieurs de Marcel Dassault décidèrent de modifier profondément l’avion et quelques semaines plus tard ils présentèrent en vol, le 6 juillet 1947, un nouvel avion désigné MD-315. La compétition avec le Corse tourna vite en faveur de l’avion de Dassault. Cependant l’Aéronautique Navale commanda 25 Corse qu’elle utilisa pour des missions de liaison en remplacement des Beechcraft C-45 et de quelques Junkers Ju-52. L’Armée de l’Air pour sa part commanda en 1947 un premier lot de 64 exemplaires. Cette première série fut principalement affectée aux unités basées dans les colonies françaises et en Allemagne. Le MD-315 reçut le nom de baptême de Flamant.
Le Dassault MD-315 était un bimoteur à aile basse disposant d’un train d’atterrissage tricycle escamotable. Son empennage à double dérive amena à l’appareil une certaine stabilité à l’avion. Sa construction, entièrement métallique, faisait pour la première fois en France appelle à des vitrages en matière plastique. La cabine pouvait accueillir jusqu’à dix passagers.
Les premiers appareils commencèrent le remplacement des avions de transport légers et de liaison issus de la guerre : Amiot 354 et Avro Anson. Si l’avion ne représentait pas réellement un bond technologique, il fut un véritable bienfait psychologique pour le moral des pilotes : ceux-ci volaient sur des avions français. En 1949, l’Armée de l’Air acheta 72 exemplaires de plus du MD-315. À partir de l’année suivante le Flamant étaient en train de devenir l’avion le plus utilisé par l’Armée de l’Air. Deux sous versions furent aussi assemblés alors: MD-311 d’entraînement au bombardement et MD-312 de liaisons et de transport léger. Il en fut respectivement construit 39 et 144 exemplaires. En 1955 l’Aéronautique Naval commanda 135 Dassault MD-312 pour des missions d’entraînement, de liaison, de transport, et de patrouille côtière. Une poignée d’entre eux furent affectés à la Flottille 14F, alors équipés de chasseurs-bombardiers Vought F4U Corsair, pour assurer les liaisons et l’entraînement des pilotes.
En 1956, après un audit mené par le Centre d’Essais en Vol (aussi connu comme CEV), il fut décidé de renvoyer les 136 principaux MD-315 de l’Armée de l’Air à Dassault afin qu’ils soient modifier. Désignés MD-315R ces Flamant avaient vu leur cadre principal de fuselage renforcés. Cette opération avait pour but de prolonger l’espérance de vie de ces avions.
En 1963, la Tunisie acquit une dizaine de Flamant de seconde main qu’elle utilisa pour des missions de transport, d’évacuation sanitaire, et de liaison. Madagascar reçut également quelques uns des avions de l’Armée de l’Air dont six Flamand. Les MD-315 malgaches furent affectés au transport de fret et au ravitaillement des villages isolés de l’île. Si ces avions n’ont pas été retiré du service ils sont toutefois, comme nombres d’appareils malgaches, interdits de vol.
Le principal client du Flamand à l’étranger demeure le Sud Vietnam qui utilisa en tout une cinquantaine de ces avions dont les provenances sont diverses : anciens appareils abandonnés par la France en Indochine, avions de seconde main rachetés à l’Armée de l’Air et avions neufs. Parmi ces derniers figurèrent sept appareils de reconnaissance photo et de cartographie aérienne qui volèrent au profit des forces alliées aux américains durant la guerre du Vietnam. Le Flamant fut le troisième avion le plus utilisé pendant ce conflit par les Sud-Vietnamiens après le Cessna A-37 et le Douglas A-1 Skyraider.
À partir de 1961, le MD-315 Flamant fut le principal avion de transport et de liaison du CEV. Il servit également aux essais en vol, notamment lors de la mise au point des chasseurs-bombardiers Mirage 5 du même constructeur. Le Flamand fut également utilisé comme plate-forme pour l’avionique du Transall C-160. Au sein de la prestigieuse institution les Flamand ont disparut en 1983, laissant la place aux Nord N-262.
De nos jours la France n’utilise plus aucun Dassault MD-315 Flamant, les machines d’entraînement ayant été remplacé par les Emb-121 Xingu brésiliens au milieu des années 1980. Cependant plusieurs exemplaires privés sont maintenus en état de vol aussi bien en Europe qu’aux États-Unis où ils participent régulièrement à des rassemblements d’avions de collection.
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