Le Bell P-63 Kingcobra n’était autre que le successeur direct du P-39 Airacobra. Bien qu’il lui ressemblait grandement, il s’agissait d’une évolution avec un nouveau dessin complet. Le P-63 fit son vol inaugural en avril 1943.
Il reprend tout de même le concept, c’est à dire : moteur situé derrière le pilote avec l’arbre d’hélice passant entre les jambes du pilote, un canon de 37 mm logé dans nez et dont la bouche sortait du cône de l’hélice, et un train d’atterrissage tricycle. Le moteur plus puissant et les ailes à profil semi-laminaire permettait d’améliorer les performances d’un avion pourtant de plus grande dimension, plus lourd. Le turbo-compresseur améliorait son comportement à haute altitude, un mal chronique de l’Airacobra. C’était tout de même un chasseur fin, rapide, solide et à la puissance de feu dévastatrice.
Bien que sans défaut, il n’avait pas des performances exceptionnelles et lors des tests en 1943, il ne répondait à aucun besoin de l’US Army à sa sortie. La plupart de la production fut exportée vers l’URSS (via l’Alaska et la Sibérie), déjà familiarisée avec les Airacobra. En effet, Sur les 3300 exemplaires construits, 2400 furent attribués à la Russie, laquelle avait toujours grandement besoin de chasseurs étrangers. Le Bell P-63 « Kingcobra » ne connut finalement le succès qu’aux mains des pilotes russes, lesquels surent l’utiliser au maximum de ses capacités, notamment comme avion d’attaque au sol.
Près de 200 exemplaires du P-63A furent livrés aux Forces Françaises Libres et deux appareils furent évalués par la Royal Air Force, laquelle renonça à acheter le successeur du P-39 qui lui avait causé tant de soucis quelques mois auparavant.
La version P-63C, mis à part le moteur plus puissant et une ‘envergure légèrement diminuée, était le jumeau de la dernière variante du P-63A. C’était la seconde et dernière version du Kingcobra à être produite en grande série. Plus d’une centaine furent fournis à l’Armée de l’Air française, trop tard pour participer aux combats. Ils virent le feu en Indochine entre 1949 et 1951, au sein de l’escadrille Normandie-Niemen redevenue opérationnelle. Il furent troqués rapidement pour des F8F Bearcat après avoir subi de lourdes pertes.
De ce fait, aucun P-63 à cocardes étoilées ne connu le feu des combats de la Seconde Guerre mondiale. L’US Army utilisèrent plus de 400, des P-63A et des P-63C reconvertis comme avions-cibles «pilotés», désigné RP-63 Pinball, destiné à l’entraînement des mitrailleurs de bombardiers entre autres. Tout l’équipement de combat était retiré de l’avion et remplacé par du blindage. Les balles tirées étaient en graphite, pour éclater à l’impact. L’appareil emportait un compteur d’impacts, d’où son surnom de « Pinball ».
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