En octobre 1992, la société SAAB fut chargée par la Flygvapen de développer une version de veille radar et de détection aéroportée issue de son biturbopropulseur de transport régional, le SF-340. Cet appareil avait été conçu en collaboration avec l’avionneur américain Fairchild. L’avion était déjà en service au sein des forces armées suédoises sous la désignation de Tp-100 pour des missions de transport de personnels, de transport de haute personnalités, et d’évacuation sanitaire. Quatre Tp-100 volent actuellement en Suède. Un SF-340 fut prélevé sur les stocks de l’avionneur pour servir de prototype au nouvel avion.
L’avion fut modifié, notamment par l’ajout du train d’atterrissage avant et arrière du SAAB 2000, par le cockpit de ce dernier, par deux dérives flanqués sous l’empennage arrière afin de compenser la traînée engendrée par le radar. Celui-ci était un Ericsson PS-890 Erieye à ouverture synthétique doté d’un rayon de 300km fixé sur le dessus du fuselage par deux points d’attache sur l’arrière et trois sur l’avant. L’avion fut doté d’un système d’éjecteurs de leurres AN/ALE-45 d’origine américaine, identique à celui équipant les McDonnell Douglas F-15E Strike Eagle. L’avion fut doté également d’un radar de suivi de terrain spécialement conçu en France par Thomson-CSF. Le prototype effectua son premier vol en novembre 1994, soit seulement deux ans après le lancement du programme. Il fut désigné S100A Argus.
En 1995, la Flygvapnet annonça le retrait rapide du service de ses deux Sud-Aviation Caravelle, des avions de ligne profondément modifiés en avion de reconnaissance stratégique. Ces deux machines étaient devenues trop coûteuses pour la Suède. Ce retrait intervint au moment où l’avionique et l’équipement de guerre électronique du S100 étaient en pleine définition. Pour pallier, le retrait des Caravelle, la Flygvapnet décida d’octroyer au S100A des capacités de reconnaissance stratégique, et c’est ainsi que l’avion reçu la désignation de S100B, qui fut finalement la version de série. L’avion reçu plusieurs systèmes d’origines américaines dont un de contre-mesure électronique AN/ALQ-184, un radar cartographique AN/APQ-170, et un FLIR rétractable AN/AAS-38B. Trois opérateurs servent ces systèmes en cabine.
Actuellement, six S100B servent en Suède au sein de la Flygflottilj F7, une vaste unité regroupant aussi bien des JAS-39 Gripen, que des C-130 Hercules. Ces avions ont connu leur premier détachement à l’étranger entre 2002 et 2003 quand la Suède participa, au titre de l’ONU, à une mission de surveillance du Kosovo à partir de l’Italie. Le S100B fut utilisé pour contrôler l’espace aérien ex-yougoslave. En 2007 la Suède a fait savoir qu’elle cherchait à acquérir trois appareils supplémentaires à l’horizon 2010.
En août 2001, la Grèce a commandé deux S100B sous la désignation export de SF-340AEW. Ils s’ajoutent aux Embraer R-99 également en service dans ce pays. Ces avions furent utilisés durant les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 pour contrer les menaces terroristes et guider les avions de combat de l’OTAN. Les biturbopropulseurs de veille radar grecs avaient été loués pour 40 mois, mais furent finalement achetés à l’issu de leur contrat. Ils servent également à l’entrainement des opérateurs radars grecs censés servir au sein de l’OTAN.
La Thaïlande a commandé en novembre 2007 deux appareils auprès de SAAB. Le premier est entré en service en juillet 2011. De son coté, les Émirats Arabes Unis ont fait part d’une commande de 2 Saab 340 AEW en novembre 2009.
Le SAAB S100B représente une excellente plate-forme de veille radar, mais contrairement à son un concurrent, le Grumman E-2 Hawkeye, il n’existe pas de version embarquée.
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