En 1956 l’US Department of Defence décida de lever la limitation de masse à vide des avions à 5000 livres au sein de l’US Army. À partir de ce moment les responsables de l’armée américaine pouvaient acquérir des avions de transport moyen. C’est ainsi qu’ils décidèrent de demander à De Havilland Canada de développer un appareil de transport bimoteur. Cette firme était connue pour ses avions à décollages et atterrissages courts très réussis DHC-2 Beaver et DHC-3 Otter. Le ministère canadien de la défense passa également commande pour deux avions. Ce nouvel avion n’était alors connu que sur plan. Il allait être désigné De Havilland Canada DHC-4.
Il effectua son premier vol le 12 juillet 1958. Se caractérisant par une aile haute avec section centrale à dièdre négative, le nouvel avion disposait d’une porte de chargement arrière conçue pour permettre le chargement d’un véhicule léger, d’un canon anti-aérien, ou de toutes marchandises pour une masse de 3100 kg. Cette porte était également étudier afin de pouvoir larguer les sticks de parachutistes. Un total de 32 personnes pouvaient embarquer à bord. L’avion fut baptisé Caribou.
Les DHC-4 Caribou entrèrent en service au Canada sous la désignation de CC-108 en 1959, l’US Army dsignant les siens AC-1. Elle en commanda cinq exemplaires. Les appareils effectuèrent des missions de liaisons et de soutien pour les régiments de l’US Army et pour le transport en Europe. En 1962, alors que les AC-1 prirent la désignation de CV-2A, l’armée américaine acquit 159 nouveaux avions qu’elle baptisa CV-2B. Les Caribou de l’US Army démontrèrent leur qualité d’avions à décollage et atterrissage courts tandis que les défauts de distance franchissable s’effacaient devant l’utilité d’un tel appareil sur le territoire américain. Les États-Unis ont toutefois transféré en 1963 deux CV-2B auprès de l’Indian Air Force lors d’un différend qui l’opposait avec la Chine concernant une frontière commune dans le massif de l’Himalaya. Ces CV-2B remplacèrent de vieux Dragon Rapide. Les avions indiens étaient aux mains de pilotes américains, britanniques et canadien. Ce fut les derniers avions militaires vendus par les américains aux indiens avant le vingt-et-unième siècle et la vente des patrouilleurs océaniques P-8 Poseidon. Ces DHC-4 ont servi jusqu’en 1993.
En 1967 tous les avions encore en service dans l’US Army furent transférés dans l’US Air Force et reçurent la désignation de C-7A et C-7B. Ils remplacèrent les derniers C-47 encore en service. Les Dakota restant furent eux cédés à l’US Navy et aux Marines. Les C-7B furent tous envoyés au Vietnam où leur qualité d’atterrissages et de décollages courts firent merveilles. Les enseignements de l’utilisation des pilotes américains dans l’Himalaya donnèrent les résultats attendus. Les C-7B pouvaient larguer des parachutistes et des commandos américains au-dessus des régions montagneuses du sud-est asiatique. Par leur lenteur les Caribou de l’US Air Force devenaient de cibles privilégiées pour la DCA de la résistance Vietminh. Plus de cinquante de ces machines tombèrent sous les balles, les obus, ou les SAM ennemis. L’US Air Force retira du service son dernier C-7B en 1986.
Un unique Caribou a été transformé en plate-forme de reconnaissance Sigint/Elint RCV-2B par l’US Army en 1965. Cet avion prit la désignation de RC-7B en 1967 lors du transfert. Il était doté du système d’écoute UHF/VHF Pathfinder. L’avion a servit jusqu’en 1979. Un autre C-7B a été transformé pour une mission spéciale, mais il s’agissait d’un avion de veille radar et de surveillance électronique ; il reçut, en 1969, la désignation d’EC-7B. Son programme fut toutefois stoppé quand le Pentagone décida d’acquérir des Beechcraft RU-21 Ute. L’EC-7B fut ferraillé en 1972.
Les CC-108 canadiens servirent aux opérations de transport dans les régions désertiques de l’Arctique et auprès des unités basés en Allemagne. Le Canada retira du service ses derniers CC-108 en 1985. Quelques uns d’entre eux ont volé sous la livrée blanche de l’Organisation des Nations Unis, notamment dans le Sinaï.
De nos jours quelques rare pays utilisent encore de manière militaire des DHC-4. L’Australie a récemment remplacé ses quatorze bimoteurs par des Casa C-295 espagnols. Le Costa-Rica et le Liberia disposent tout deux d’avions dont l’état de vol demeure très incertain.
La production totale du De Havilland Canada DHC-4 Caribou a atteint 307 avions dont plus de 200 pour le marché militaire. La plus part des C-7B ex-USAF volent sous immatriculations civiles américaines, notamment en Alaska où une petite soixantaine de ces avions est enregistrée par l’administration fédérale. Un C-7B vole toujours pour le compte de la NASA pour des missions logistiques. Il s’agit du dernier Caribou officiel américain, il doit être remplacé en 2018 par un Lockheed C-130H prélevé sur les stocks militaires.
Le Caribou a donné naissance à une version plus musclée, le DHC-5 Buffalo.
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