Conçu pour succéder au Mirage F.1 en première ligne, le Mirage 2000 effectua son vol initial en mars 1978, les livraisons des machines de série étant intervenues en 1983. L’avion, qui sert dans plusieurs escadrons de l’armée de l’Air, est doté d’un radar très performant, de commandes de vol électriques et d’une voilure à cambrure variable.
L’armée de l’Air a commandé 70 exemplaires de la version Mirage 2000-N, destinée à la frappe nucléaire, et 32 avions d’attaque Mirage 2000-N-K2. Ces deux variantes se caractérisent par une cellule renforcée pour des opérations à basse altitude, un radar de suivi de terrain Antilope V, une double plate-forme de navigation inertielie Uliss 52 et des écrans à tube cathodique multifonctions. Le Mirage 2000-N est armé du missile nucléaire utilisable à distance de sécurité ASMP.
Les Mirage 2000-N appartiennent au CFAS, le Commandement des Forces Aériennes Stratégiques, où ils remplacent les Mirage IV-P dans leur mission de dissuasion et de frappe nucléaire. Organiquement, ils appartiennent à la 4ème Escadre de Chasse. Celle-ci est composée des escadrons 1/4 Dauphiné et 2/4 Lafayette basés à Luxeuil dans l’est du pays, et du 3/4 Limousin sis à Istres-le-Tubé, à quelques kilomètres de Marseille.
Directement dérivé du Mirage 2000-N-K2, on trouve le Mirage 2000-D (D pour Diversifié) qui est une version d’attaque conventionnel tous temps, de jour comme de nuit. Tout comme son grand frère, le 2000-D est basé sur l’avion de transformation Mirage 2000-B et ne dispose donc pas d’un armement interne. La panoplie de charges externe que peut emporter ce chasseur est vaste, allant de la bombe lisse standard de 227 kg au missile de croisière Apache en point central, en passant par les bombes à guidage laser, les bombes anti-pistes, et les missiles de précision AS-30L. Bien que l’Armée de l’Air n’a plus depuis longtemps la mission de lutte antinavire, celle ci étant dévolue aux Super Etendard Modernisés et aux Rafale de l’Aéronautique Navale, le Mirage 2000-D est apte au tir de missile AM-39 Exocet. Cette capacité a notamment permit de vendre le Mirage 2000-D à l’export à son seul client étranger, l’émirat d’Abu Dhabi qui a acquit en 1993 six avions de ce type, en plus des Mirage 2000-C qu’il possédait déjà.
Dans l’Armée de l’Air depuis le retrait du Jaguar, le Mirage 2000-D est le principal avion d’attaque au sol, bien que secondé par les quelques derniers Mirage F1-CT. Appareil de transition, il permettra de parfaitement faire la jonction entre ce dernier et les versions F3 et F4 du Dassault Rafale.
Mais la version principale du Mirage 2000 demeure le Mirage 2000-C (C pour Chasse) d’interception et de supériorité aérienne. C’est le chasseur standard de l’Armée de l’Air. Il a été produit en deux versions différentes : RDM et RDI. Le premier étant un avion à radar doppler multifonctions et le second à radar doppler à impulsions. Son armement standard tourne autour de ses deux canons DEFA de 30mm et de ses missiles air-air Super 530D et Magic, tous deux conçus par Matra. Au 2000-C, il convient d’ajouter son grand frère le Mirage 2000-B d’entraînement et de transformation. Dénué d’armement interne, il dispose de la même panoplie externe que le 2000-C.
Bien que technologiquement très avancé, le Mirage 2000 n’a pourtant jamais réussit à dépasser ses prédécesseurs en matière de vente à l’export. Les Mirage 2000 destiné à des clients étrangers sont désignés Mirage 2000-E, E pour Export. En effet ses clients se sont limités à quelques nations seulement : Abu Dhabi avec 22 monoplaces 2000-EAD auquel il convient d’ajouter une version spéciale 2000-RAD de reconnaissance tous temps conçue à la demande de cet émirat, le Brésil avec vingt 2000EB monoplaces et quatre 2000-EBB biplaces, l’Egypte avec seize monoplaces 2000-EM, l’Inde avec 42 monoplaces 2000-EH et sept biplaces 2000-ETH, le Pérou avec dix Mirage 2000-EP monoplaces, et la Grèce avec 36 Mirage 2000-EG monoplaces. Les appareils brésiliens et grecs sont strictement identiques aux Mirage 2000-C de l’Armée de l’Air.
En octobre 1990, Dassault Aviation fit voler le prototype du Mirage 2000-5, un appareil hybride disposant de nouvelles technologies issues du programme ACX, celui là même qui déboucha sur le Rafale. Le radar RDI laissa la place à un RDY multicible, et l’armement fut lui aussi revu. Il permettait l’emport de missiles air-air de nouvelle génération Mica et de Magic 2. L’Armée de l’Air fut le premier client de l’avion, faisant rétrofiter une trentaine de ses 2000-C au standard Mirage 2000-5F. Ces avions ont été affectés à la défense aérienne à partir de la base de Dijon Longvic, foyer de la prestigieuse 2ème Escadre de Chasse.
A l’export c’est Taiwan qui, en 1996, fit vraiment démarrer l’avion avec une commande pour soixante avions dont 48 monoplaces. Ces avions remplacèrent alors les vieux Lockheed F-104 Starfighter encore en service et permirent de rétablir la balance avec le voisin chinois. En 2009, les Mirage 2000-5 taïwanais étaient les avions de combat les plus modernes en service sur cette île état. Le Mirage 2000-5 a également été vendu à l’export au Qatar qui a acquit neuf monoplaces et trois biplaces fin 1997. Fin 2001, c’est au tour de la Grèce de commander vingt Mirage 2000-5 auquel il convient d’ajouter le rétrofit de la moitié de ses 2000-EG. Cette commande fut passée en vue de l’organisation par le pays des Jeux Olympiques d’été de 2004.
Abu Dhabi, déjà client du 2000-E et du 2000-D est à l’origine de la version la plus évoluée du delta français, le Mirage 2000-9, un appareil multimissions dérivé du 2000-5 et disposant de nouveaux systèmes. En plus des équipements et armements habituels, il peut tirer le missile américain AGM-65 Maverick et le missile air-air britannique ASRAAM. Au total, trente Mirage 2000-9 ont été produit par Dassault.
S’il n’a pas connu un succès extraordinaire, c’est en partie du fait de la baisse généralisée des crédits alloués à la défense un peu partout dans le monde, suite à l’effondrement du bloc soviétique. Mais c’est surtout à cause de la quasi totale hégémonie de son principal concurrent, le chasseur américain F-16 Fighting Falcon. Nonobstant ce fait, le Mirage 2000 demeure un des meilleurs avions de combat de sa génération, et c’est un des rares avions à pouvoir damer le pion aux meilleurs chasseurs américains ou russes.
Certainement le dernier des avions de la lignée Mirage, le Mirage 2000 représentait dans les années 80 le summum de ce qu’on pouvait produire en matière d’avion de combat, et les équipes de Dassault ont une fois de plus réussit à marquer l’histoire aéronautique.
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