Au cours des années 1980 puis dans les années 1990 une nouvelle génération d’avions de combat fit son apparition sur le marché, ils sont connus sous le terme anglais de lead-in fighter. Il s’agit en fait d’avions d’entraînement à réaction modifiés en monoplaces afin d’en faire des chasseurs légers ou des avions d’attaque à bas coût. L’un des premiers avions de ce type, et à n’en pas douter un des plus réussis est le British Aerospace Hawk 200.
C’est en 1984 que les ingénieurs de British Aerospace commencèrent à étudier la faisabilité d’une version monoplace du jet d’entraînement avancé Hawk. En fait ils voulaient appliquer la recette qui avait su faire de l’Aermacchi MB-326 un avion d’appui aérien et de reconnaissance terrestre sous la forme du MB-326K. Cependant les équipes de l’avionneur britannique visaient également que leur future machine puisse remplir des missions de chasse et d’interception.
En 1985 le Ministry of Defence décida d’apporter son concours au programme et passa commande pour un prototype, destiné aussi bien aux essais en vol qu’à sa promotion sur les marchés extérieurs. Il fut officiellement baptisé British Aerospace Hawk 200. Les développements furent menés à partir d’un Hawk de série prélevé sur les stocks de la Royal Air Force.
Extérieurement peu de choses distinguent le Hawk 200 du Hawk d’entraînement, si ce n’est bien entendu son cockpit monoplace. Le fuselage a cependant été raccourci d’environ soixante centimètres et le nez redessiné pour accueillir le radar d’origine américaine AN/APG-66H, une version dérivée de celui équipant le chasseur General Dynamics F-16A Fighting Falcon ou encore l’avion d’entraînement avancé North American T-39N Sabreliner. Niveau avionique le Hawk 200 dispose d’un collimateur tête haute, d’écrans multifonctions, et d’un mini-manche type joystick. Le pilote prend place sur un siège éjectable zéro-zéro Martin Baker type 10L. L’armement de l’avion se compose d’un canon Aden de calibre 25mm monté dans un pod sous fuselage et dispose de la capacité de tirer plusieurs types de missiles air-air (AIM-9 Sidewinder, Magic, Sea Eagle, et Sky Flash), armes air-sol (missiles AGM-65 Maverick et AS-37 Martel, bombes Bélouga, bombes lisses, et paniers à roquettes) ainsi que certains missiles antinavires.
C’est dans cette configuration que le premier vol de ce prototype eut lieu le 19 mai 1986. Dès celui-ci le Hawk 200 révéla de bonnes qualités intrinsèques. Cependant au cours d’un vol d’essais le 2 juillet 1986 l’avion fut perdu, le pilote réussit cependant à s’éjecter. Un second prototype fut assemblé, ab-initio cette fois-ci. Les essais purent reprendre dès le mois d’avril 1987. Ils permirent notamment de vérifier les capacités d’emport et de tirs des différents armements. Lors d’une campagne d’essais menés aux États-Unis il se paya même le luxe de descendre un North American QF-86H, une version drone cible du célèbre chasseur de la guerre froide. Cette opération permit de vérifier que l’emploi des missiles Sidewinder n’était pas qu’un argument commercial.
En juin 1987 ce second prototype fut officiellement présenté au Bourget. Il fit sensation. À tel point même que le constructeur enregistra un commande ferme pour huit avions de la part du sultanat d’Oman. Les premiers exemplaires furent livrés en 1993 sous la désignation de Hawk 203. Plus tard des commandes furent passées par l’Arabie Saoudite, la Malaisie, et le sultanat de Brunei. Cependant les quatre avions acquis par ce pays ne furent jamais livrés, suite à un différend diplomatique entre ce dernier et le Royaume-Uni. Ils furent versés en 1994 à la Royal Air Force of Oman.
L’utilisateur le plus important est cependant l’Indonésie. Les trente-deux exemplaires en question sont entrés en service en 1995 avec une capacité de tirs de missiles anti-navires et de missiles antichars. En 2009 les quatorze exemplaires encore en service furent transformés afin de permettre l’emport et le tir de bombes à guidage laser GBU-12 d’origine américaine.
Finalement la chaîne d’assemblage a été fermée au milieu des années 1990. Premier véritable lead-in fighter le British Aerospace Hawk 200 n’est pourtant pas totalement un succès.
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